Conseil d'arrondissement sous haute surveillance

Agence de presse libre de la Pointe - 3 juin 2009. Alors que le Centre social autogéré, évincé samedi dernier du bâtiment qu'il occupait, appelait à un rassemblement populaire devant la mairie de l'arrondissement Sud-Ouest, les éluEs ont tenté encore une fois d'intimider la population et de sécuriser ce qu'ils appellent la démocratie.

En effet les forces policières étaient très présentes avec des effectifs anti-émeute en attente sur les rues avoisinantes, des voitures banalisées qui filmaient les manifestantEs et des voitures de patrouille qui tournaient en rond.

Cela n'a pas empêché plus de 150 personnes de se rassembler devant la mairie pour protester contre l'éviction brutale du squat et la facilité qu'ont les promoteurs immobiliers à se faire entendre par les autorités. Pendant plus de trois heures les manifestantEs ont fait des discours, dansé, joué et tracé sur le sol des messages d'appui au CSA.

Pendant ce temps une vingtaine d'entre eux et elles sont entrées dans la salle du conseil pour poser des questions aux "autorités (in)compétentes". La séance publique du conseil d'arrondissement s'est tenue sous haute surveillance policière. Plus d'une vingtaine de policiers étaient positionné à l'intérieur de l'édifice, dont une dizaine dans la salle même du conseil (à la fin de la soirée on a appris que des effectifs anti-émeutes étaient aussi cachés DANS la mairie. Ils sont sortis alors qu'une quinzaine de manifestantEs discutaient encore dehors).
Les portes de la mairie étaient fermées à clé et les citoyenNEs qui voulaient y pénétrer devaient montrer patte blanche: fouille des sacs, vestiaire obligatoire, interrogatoire et filtrage à la porte. Il était interdit de filmer ou d'enregistrer, à moins d'avoir une carte de presse officielle. Le commandant du poste de quartier 15, qui siège au conseil, a même voulu expulser une femme parce que son bébé gazouillait.

La séance du conseil a débuté avec plus de 45 minutes de retard et fut passablement perturbée par la verve des personnes présentes. La mairesse Montpetit a limité le nombre de questions possibles de la part du public et, selon son habitude, s'est permise d'interrompre les citoyenNEs pour leur faire la morale à tout bout de champ. Comme d'habitude aussi, les éluEs et les administrateurs présents n'ont répondu à aucune question.

Le rassemblement populaire montre que malgré ses efforts l'administration municipale n'a pas écrasé le projet de Centre social autogéré. Ses promoteurs ont réitéré leur volonté de continuer leurs activités et d'investir un nouveau bâtiment bientôt.

Notre compte-rendu habituel du conseil d'arrondissement est à venir.