L'arrondissement se fout du droit au logement

On ne sait toujours pas comment les éluEs en place depuis novembre 2009 considère l'application du "droit au logement" un droit fondamental reconnu dans toutes les chartes jusqu'à l'ONU. Pourtant, certaines questions d'organismes et de résidentEs ont déjà été soulevées à ce propos.

Nous soulevons ici le cas du 1166 rue Ropery dans Pointe-Saint-Charles qui fait l'objet d'une demande démolition de la part du propriétaire du bâtiment. Nous connaissons les stratégies de propriétaires qui font des pressions pour se débarrasser de leurs locataires avant de transformer le tout en condo ou de démolir les bâtiments. Les institutions censées protéger le droit au logement, Régie du logement, les arrondissements, font généralement preuve de laxisme sur ces enjeux. On déroule plutôt le tapis rouge pour ceux qui ont des projets.

Dans le cas qui nous importe, au moins un locataire habite toujours un des logements de la rue Ropery. Il y en a peut-être d'autres. Il semble que l'arrondissement Sud-Ouest du maire Dorais n'a même pas fait les vérifications minimums avant d'inscrire de dossier à l'ordre du jour d'une séance du conseil. Celle-ci se tiendra le 20 mars prochain 18h30 au 815 Bel Air.

D'autre part, ce bâtiment, même s'il n'est pas particulièrement remarquable, s'inscrit dans la trame urbaine de la rue et du quartier et s'il a besoin de travaux il pourrait tout simplement être rénové. Pourquoi démolir ? Nous l'avons déjà exprimé de vive voix au Maire. En acceptant les moindres requêtes de gens d'affaires qui considèrent le logement comme une marchandise, nous retournons à l'époque, presque préhistorique, du gaspillage des années 1960-70 où on démolissait à tour de bras pour chasser les locataires et accumuler les profits.

Autre chose, pour les connaisseurs d'histoire, ce bâtiment a abrité pendant plus de 75 ans le célèbre restaurant Barabé, rendez-vous de la classe ouvrière qui a peuplé Pointe-Saint-Charles. Non seulement ce bâtiment devrait être conservé, mais une plaque historique devrait y être apposée.

Enfin, à travers notre lorgnette et la sensibilité que nous avons pour le respect des droits fondamentaux inscrits officiellement dans les chartes, dans ce que nous appelons la démocratie, il est facile de faire l'équation suivante sur cette minable proposition: proprio/arrondissement/bafouement du droit au logement.

Agence de presse libre de la Pointe 10 mars 2013