Démolition du bâtiment occupé par le CSA

Agence de presse libre de la Pointe - 23 septembre 2009 Une demande de démolition du bâtiment occupé, fin mai, par le Centre social autogéré était examinée hier soir par le Comité d'examen des demandes de permis de démolition.

Plus de 25 personnes s'étaient déplacées pour assister à cette séance publique, dont des membres du CSA et plusieurs du Comité citoyen pour la protection de l'accès au canal.

La conseillère en aménagement de l'arrondissement a présenté la recommandation de la Direction de l'aménagement urbain et des services aux entreprises (DAUSE). Pour accorder un permis de démolition, le comité doit se fonder sur quatre critères, soit la valeur patrimoniale, l'état du bâtiment, le projet de remplacement et les effets sur la qualité de vie du voisinage. Sur les quatre critères, la DAUSE affirmait qu'elle était favorable à la démolition, accordant ainsi son appui sans réserve au promoteur (comme d'habitude).

Cependant, une dizaine de personnes dans la salle sont intervenues pour modérer cette recommandation. Un représentant du CSA ainsi que quelques résidentEs des alentours ont critiqué le projet de démolition.

Le représentant du CSA est venu dire que, ayant "habité" le bâtiment, il peut certifier qu'il est encore en bon état et qu'il y a un potentiel de reconversion en centre communautaire, une façon de rendre "public" le bâtiment. De plus, il est possible d'amoindrir l'effet visuel du bâtiment de plusieurs façons (toit vert, élimination du stationnement, murales, etc.) ainsi que d'éliminer complètement les désagréments liés à l'automobile. Il a aussi questionné l'opportunisme du promoteur qui allègue qu'une subvention pour la décontamination pourrait être perdue si le bâtiment n'est pas détruit maintenant.

Les membres du Comité de citoyen pour la protection de l'accès au canal sont venuEs questionner l'urgence alléguée de détruire le bâtiment. Comme il n'y a pas de problème de structure ni de problème criant de contamination, comme les pouvoirs publics sont à redéfinir leur intervention sur les bords du canal, il n'y a pas d'urgence à démolir. Un résident a fait remarquer que le projet de remplacement déposé par le promoteur est, d'une part très très flou et préliminaire et, d'autre part, ressemble étrangement au projet résidentiel qui vient d'être refusé.

Les membres du Comité d'examen des permis de démolition, après une heure de délibération, ont donc refusé le permis de démolition sur la base des oppositions exprimées ainsi que des informations manquantes au dossier (le rapport de caractérisation des sols n'est pas encore déposé à l'arrondissement et le projet de remplacement est dans une phase trop préliminaire pour être pris en compte).

Il s'agit donc d'une victoire pour les citoyennes et les citoyens qui espèrent que ce terrain pourra revenir dans le giron de la population, que ce soit sous la forme d'un centre social autogéré ou sous celle d'un parc.

Le représentant du promoteur a tout de suite affirmé que son client fera appel de la décision. La suite après les élections...

Voir aussi

la page consacrée à ce dossier sur le site de Action-Gardien