Avenir des terrains du CN: la population unanime dans son opposition

Agence de presse libre de la Pointe - 7 octobre 2009 Mardi soir les consultations publiques sur l'avenir des anciens ateliers ferroviaires du CN dans Pointe-Saint-Charles reprenaient avec la phase de dépôt des mémoires.


Une bannière a été posée sur le viaduc du CN enjambant la rue Wellington, l'un des points les plus passants du quartier

La Table de concertation Action-Gardien appelait à un rassemblement citoyen au parc Congrégation, près des terrains, avant de se rendre au lieu des consultations. Le parc est en danger car le propriétaire des terrains, le Groupe Mach, et les autorités municipales veulent le faire disparaître pour aménager une entrée de camionnage pouvant faire passer les gros "dix roues".

Plus de 50 personnes se sont rassemblées au parc pour déguster une bonne soupe, écouter des discours et accrocher une grande bannière sur le viaduc du CN qui enjambe la rue Wellington. Les citoyenNEs se sont ensuite rendus à l'église Saint-Charles où se tiennent les audiences.


Le parc Congrégation en été. L'échangeriez-vous contre des camions?


Signe des temps, les candidatEs aux élections municipales de Projet Montréal et de Vision Montréal étaient présentEs pour flasher. Notons l'absence du parti au pouvoir, Union Montréal, dont la mairesse de l'arrondissement Jacqueline Montpetit a, depuis 5 ans, appuyé toutes les demandes du propriétaire malgré les protestations des résidentEs. Notons aussi l'absence de la candidate indépendante à la mairie, Line Hamel, actuelle conseillère rejetée par Vision Montréal pour les présentes élections.

Diversité de voix, unanimité d'opinion

Les consultations sont si populaires que trois soirées seront nécessaires pour entendre la vingtaine de mémoires déposés. Des citoyenNEs, des groupes communautaires et des collectifs du quartier se sont inscrits pour déposer un mémoire. Parmi ceux-ci, la Pointe libertaire re-dépose son mémoire (lire ici premier mémoire du 27 janvier).soumi lors de la phase de pré-consultations pour réaffirmer que le processus est biaisé d'avance et que, considérant le peu d'écoute des autorités et du propriétaire, le collectif se place en état d'alerte pour mettre en oeuvre des actions directes. Le Centre social autogéré présentera aussi un mémoire, nouvelle version de celui déposé il y a quelques mois, réaffirmant qu'il réclame un bâtiment gratuit sur ce terrain pour y tenir ses activités. Ces mémoires seront présentés jeudi.

Hier soir les mémoires les plus attendus étaient ceux de la Table Action-Gardien, de l'Opération populaire d'aménagement et du RÉSO (la Corporation de développement économique communautaire locale). Les représentantes d'Action-Gardien sont venues dire que le processus de consultation est assez frustrant: malgré une phase de pré-consultation qui devait permettre de modifier le projet afin de le rendre plus acceptable lors de la phase formelle de consultation (celle qui se déroule actuellement), Action-Gardien se soit obligé de faire aujourd'hui les mêmes revendications qu'il y a un an. C'est dire que la "pré-consultation" n'a servi à rien. L'inertie de l'arrondissement Sud-Ouest et le peu de volonté de collaboration du propriétaire sont directement ciblés. Action-Gardien émet aussi des réserves quant au projet industriel que veut développer le Groupe Mach. D'une part il est difficile de faire confiance à ce propriétaire qui multiplie les infractions, conteste le zonage actuel, musèle par mises en demeure ses opposants et, globalement, fait montre de condescendance face aux habitantEs. D'autre part, le Groupe Mach cherche à obtenir un "zonage fourre-tout" qui lui permettrait de faire pratiquement n'importe quoi sans que la communauté puisse avoir un droit de regard.

On fut étonné de constater que le RÉSO - habituellement assez en accord avec les projets de développement - émet lui aussi des réserves quant aux projets industriels du Groupe Mach, estimant qu'il est trop flou pour qu'on puisse se prononcer et que le zonage demandé est inapproprié.

La représentante de l'Opération populaire d'aménagement (OPA) est venue raconter le processus communautaire de définition d'un plan d'ensemble pour ces terrains, processus entamé dès 2004 et qui a permis à plus de 200 personnes d'établir un plan d'aménagement. La ville a tout de même recommencé le processus, estimant que le plan d'ensemble citoyen n'était pas assez officiel. Dédoublement des processus, donc, et refus de considérer les initiatives citoyennes autonomes comme étant légitimes.

Somme toute, malgré la diversité des voix exprimées, des consensus sont visibles: les projets ne satisfont pas les résidentEs, qui, tous et toutes, émettent de sérieuses réserves quant à la bonne foi du propriétaire.

La présentation des mémoires se poursuit mercredi et jeudi soir. La Pointe libertaire et le CSA sont prévus pour jeudi.

M.S.
Agence de presse libre de la Pointe

Revue de presse

Anciens ateliers du CN - Les groupes communautaires s'inquiètent du volet industriel du projet (Le Devoir)

À l'action pour faire entendre nos positions ! (Action-Gardien)

City wants feedback on CN yards project (The Gazette)