Par Marcel Sévigny. Commencé à 19h00 le tout s’est terminé à 21 :10. Environ 35 personnes étaient dans la salle dont 7 ou 8 invitées pour signer le livre d’or de l’arrondissement.

Un conseil où il y avait peu de choses à se mettre sous la dent. Toutefois, en lisant entre les lignes (ce que j’ai essayé de faire) je vous propose de nous attarder à des enjeux de la politique municipale qui n’étaient pas à l’ordre du jour mais qui sont ressortis dans la soirée.

En manchette :
 Taxes foncières et budget : le Sud-Ouest écope
 Le marché capitaliste profite des fonds publics
 Gros travaux rue Charlevoix, Coleraine et Hibernia

* Taxes foncières et budget : le Sud-Ouest écope

Aucun dossier de cette nature n’était inscrit à l’ordre du jour. Pourtant le budget et les taxes foncières sont des sujets chauds qui devraient alerter les citoyenNEs du Sud-Ouest. Peut-être que ça rebondira lorsque les gens recevront leurs comptes de taxes ?

Mais entre temps rappelons que lors de la présentation du budget (50 millions$) et du PTI (5.8 millions$) dans un conseil d’arrondissement spécial à la fin du mois de novembre, les éluEs se sont agitéEs et ont même fait l’unanimité pour affirmer que la dotation budgétaire (le 50 millions$), qui vient de la Ville centrale, était insuffisante. Cette séance s’est toutefois déroulée devant une foule de… 4 citoyenNEs.

Hier soir, lors de la période de commentaires des éluEs, le conseiller Ronald Bossy est revenu à la charge pour s’indigner, avec raison, que ce budget était en diminution de 2.3 millions$ par rapport à l’année dernière. Cette évaluation fait l’unanimité chez les 5 éluEs du Sud-Ouest.

D’autre part, M. Bossy a rajouté une information nouvelle à savoir que 86% des citoyenNEs du Sud-Ouest écoperont d’une augmentation de taxes foncières pour l’année 2007 et probablement pour les 3 années subséquentes. Il semble que le compte de taxe foncière sera étalé sur 4 ans selon ce qu’a négocié le tandem Tremblay/Zampino auprès du gouvernement du Québec. C’est là, la seule mesure concrète pour lutter contre les effets pervers du marché de l’activité immobilière, y compris la spéculation. Pas grand-chose en somme. Faut-il se souvenir que le Sud-Ouest est le champion montréalais de la hausse d’évaluation foncière récemment sortie à +61%. Parce qu’il y a eu beaucoup de construction de condo. Vous pensiez peut-être que cette nouvelle population apportait des revenus supplémentaires à l’arrondissement. Détrompez-vous. Toutes les taxes foncières de ces nouvelles propriétés s’en vont à la Ville centre sans aucun retour actuellement.

Vous voyez rapidement l’équation. Plus de citoyenNEs à desservir, moins de revenus pour l’arrondissement Sud-Ouest qui a un effet de diminution sur la qualité des services. Des hausses de taxes pour la plupart la plupart des résidentEs du Sud-Ouest mais qui vont à la Ville centrale.

Un 1ier problème se pose. La mairesse continue d’affirmer « qu’il n’y aura pas de baisse de services ». Il serait peut-être temps que l’on reconnaisse chez les éluEs, que les services municipaux se détériorent déjà depuis quelques années et que les chiffres budgétaires actuels n’indiquent rien de bon pour l’avenir.

Un 2ième problème se pose. Aucune proposition sérieuse des éluEs, tous partis confondus, pour rétrécir l’écart entre de moins bons services qui coûtent plus chers.

Un 3ième problème se pose. Les éluEs du Sud-Ouest et en particulier la mairesse Jacqueline Montpetit, membre de l’Administration du maire Tremblay, n’a pas réussit à convaincre sa propre gang qu’une amélioration de la situation financière de l’arrondissement était nécessaire.

Ce que M. Bossy a signalé hier c’est que les éluEs reviennent bredouillent face aux décisions du Comité exécutif de la Ville et du maire Tremblay. Impuissance et manque d’imagination de nos éluEs locaux ! Malheureusement les citoyenNEs du Sud-Ouest semblent réagir comme si c’était une fatalité. Nos éluEs défendent-ils vraiment le Sud-Ouest ? Où ne font-ils que de la figuration ? Il serait peut-être temps que les citoyenNEs s’en mêlent.

* Le marché capitaliste profite des fonds publics et du laxisme du système public municipal.

Le dernier point soulevé par le conseiller Bossy m’amène en mettre en parallèle la question d’une citoyenne qui est revenue à la charge pour s’insurger contre le coût faramineux de la réfection d’une toiture du chalet du parc Campbell ouest au coût de 91 530$.

Le fonctionnaire responsable a alors très bien expliqué la mécanique existante qui a donné lieu à de tels résultats. Tout est fait dans l’ordre des choses. Des appels d’offres ont été lancées, 4 soumissions étaient conforment (entre 91 000$ et 99 000$) et la plus basse a été choisie.

Mais ce qui est le plus intéressant dans l’explication est que le système fonctionne dans ce que le fonctionnaire a appelé (un marché saturé) et avoue très clairement que les prix sont chers. Un marché saturé veut dire qu’il y a une surabondance de projets de construction ou de rénovation et une pénurie de main-d’œuvre (on rappelle que dans le Sud-Ouest nos éluEs ont systématiquement encouragé le maximum de projets) et que les promoteurs préfèrent les plus intéressants (lire les plus gros qui donne le plus de profits). Les autres projets plus petits (l’exemple du chalet municipal) étant moins profitables, les promoteurs soumissionnent pour (dans le jargon du métier) rester sur la liste des invitations. Ils ont alors tendance à soumissionner beaucoup plus haut. Ceux qui n’obtiennent pas le contrat s’en fout un peu puisqu’ils ont d’autres chantiers ailleurs. Celui qui obtient le contrat doit souvent chercher des travailleurs compétents qui travaillent déjà sur de gros chantiers et qui acceptent de faire du temps supplémentaire à 100$ de l’heure pour le petit chantier. En fait tout le monde augmente sa marge de profit profitant d’un marché immobilier « boosté ».

* Le chalet du carré Hibernia

En effet, plusieurs connaissent le petit chalet du carré Hibernia près de la bibliothèque Saint-Charles. Regardez le bien, il n’est pas grand. La toiture vient tout juste d’être rénovée au montant de…. 58 000$. Pour le double de ce montant on construit un logement social. Il n’y a probablement pas plus de 3 ou 4 000$ de matériaux. Mais nous dira-t-on le processus d’appel d’offre est tout à fait conforme.

Qui paye la facture : les fonds publics, c'est-à-dire nous.

* Quelques idées pour nos éluEs.

Que peut-on faire pour alléger la facture et diminuer les effets du marché capitaliste? Depuis très longtemps à la Ville de Montréal on ne fait plus d’entretient régulier sur les équipements. Que ce soit pour l’entretien des puisards, de la peinture des belles clôtures de fer forgé autour des parcs ou des chalets de parc. Ça se détériore plus rapidement. Lorsqu’une intervention est dû « comme on dit » on doit mettre le paquet c'est-à-dire faire la grosse réparation et alors ça coûte très chers. On s’en fout c’est l’argent public. En fait, il faudrait réintroduire une culture de l’entretien.

Deuxième chose, lorsque le marché est saturé on attend que le marché retombe et on lance des messages. L’arrondissement fait des appels d’offres. Ceux-ci sont trop chers. Ont les retire, on attend et avec des col bleus ont effectuent des travaux temporaires. Ça se sait dans l’industrie et le rapport de force s’installe au niveau des contrats.

* Gros travaux sur Charlevoix, Coleraine et Hibernia

Lors du conseil d’arrondissement de novembre, un petit oubli est survenu. En effet, un gros contrat de près de 7 millions$ a été octroyé pour des conduites d’eau dans les 3 rues précisées. Prévoyons quelques importantes perturbations locales sur la circulation et la patience des gens mis à l’épreuve. Le coût de ces travaux est payé par la Ville centrale et non pas par l’arrondissement.

* Questions du public :

Seulement 5 personnes sont venues à la période de question du public, dont une personne un peu exaspérée qui attend une réponse de l’arrondissement pour un problème soulevé depuis longtemps et dont la réponse du fonctionnaire, M. Proulx, est restée évasive. Cela souligne encore une fois la difficulté pour les gens d’avoir des réponses précises de certains fonctionnaires.

* Quelques points pertinents de l’ordre du jour :

Article 20.03 – 10,000$ octroyé aux Loisirs Saint-Charles en collaboration avec des organismes jeunes pour des activités d’animation dans le carré Hibernia. Cela fait suite au vandalisme et à une certaine violence constatés ces derniers mois autour du Centre Saint-Charles.

Une décision très pertinente qui aurait peut-être intérêt à être reconduite d’année en année si elle donne des résultats concluants.

Article 20.09 – Une convention pour Éco-quartier Pointe Saint-Charles au montant de 64 000$ pour l’année 2007. Selon Pascale Fleury d’Éco-quartier, un réajustement de la subvention demandé depuis longtemps a été obtenu.

Article 40.10 – L’adoption du règlement sur la nuisance causée par un véhicule moteur, notamment le fait de laisser tourner le moteur inutilement plus de 4 minutes.

Qui va faire appliquer cette réglementation ? En principe c’est la police. S’agit-il là d’un vœu pieux ?