La gouverneure générale Michaëlle Jean vient faire son show à la Pointe

Par l'Agence de presse libre de la Pointe - 19 février 2010.

C’est peut-être la première fois qu’une personnalité institutionnelle si « haut placée » daigne s’intéresser au quartier jusqu’à venir visiter une banque alimentaire à la Pointe-Saint-Charles. (Photograph by: DAVE SIDAWAY, THE GAZETTE)

Vous avez bien lu, Michaëlle Jean (qu'on voit ici sur la photo)est passé jeudi le 18 février en après-midi, et ironiquement quelques heures seulement avant une assemblée publique qui abordait les enjeux de surveillance de la vie privée des citoyenNEs par le gouvernement du Canada.

Mais comment Share The Warmth, un organisme qui donne dans la charité organisée, a-t-il pu faire descendre la « petite reine » à la Pointe ? À n’en pas douter ça prend des contacts privilégiés en haut lieu. Ce qu’à l’évidence l’ensemble du réseau communautaire de la Pointe ne peut pas se targuer d’avoir. Il semble selon la note affiché sur la porte que la banque alimentaire a été ouverte expressément pour la visite de la gouverneure accompagnée de plusieurs limousines et policiers.

Dans les faits cet organisme, fondée et toujours dirigée par une citoyenne westmontaise, a un réseau absolument impressionnant de supporters du milieu des affaires, ce qui en soi n’est pas anormal. Mais contrairement aux groupes communautaires qui font de l’action sociale et parfois contestataire face aux politiques de l’État, Share The Warmth se situe strictement dans la vieille tradition anglo-saxonne de la charité qui veut que les riches laissent tomber quelques miettes pour aplanir un tant soit peu le fardeau social que constitue la pauvreté celle-là même causé en grande partie par un système qui produit les inégalités à tour de bras.

Ainsi, avec les deux co-présidentes Mila Mulroney (épouse de l’ancien premier ministre conservateur, celui-là même qui s’était engagé à éliminer la pauvreté des enfants au tournant de l’an 2000) et Julie Snyder (épouse de P.K. Péladeau, le monsieur qui croit qu’il ne devrait pas y avoir de syndicats dans ses entreprises), Share The Warmth est bien plogué dans les hautes sphères politique et financière.
On voit ici l'ancienne église Grâce Church à l'angle Wellington et Fortune que Share the Warmth a payé 1.3 million$.

De là à croire qu’il y a un lien entre la promotion de la charité, le gouvernement du Canada et les coupures dans les programmes sociaux il n’y a qu’un pas que nous osons franchir.