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Police partout, enfants nulle part :: Appel aux parents anticapitalistespar Anna Kruzynski, membre de la Pointe libertaire Je suis fière du fait que, samedi dernier, j’ai participé, avec ma fille de 17 mois, à la manifestation anticapitaliste du 1 mai, Journée Internationale des travailleurs et travailleuses. Je suis fière parce que je ne me suis pas laissé intimider. Parce que j’ai su vaincre ma peur. En attendant que la manifestation commence, je lisais tranquillement un tract sur la venue prochaine du G20 au Canada lorsque soudainement et sans avertissement les policiers à cheval ont rué sur la foule qui elle, dans un mouvement de panique, a reculé brusquement. Prise de court et le cœur battant, de me suis précipitée vers ma fillette qui gambadait pas loin. Pour s’éloigner de la police montée, nous nous sommes installées derrière la clôture qui entoure la fontaine du Carré Saint-Louis. Quelques minutes plus tard, ce sont les chiens policiers qui se sont précipités vers la foule en jappant. Prise de panique, j’ai pris ma fillette sous le bras et je suis partie en courant vers une rue adjacente. On aurait pu couper l’air avec un couteau. La tension était palpable. J’étais tiraillée. La mère à l’intérieur de moi me disait que la situation devenait dangereuse pour mon enfant et que je devrais quitter les lieux avant même que la manifestation ne commence. Mais la militante, elle, ne voulait pas se laisser intimider, encore une fois. Car c’était la 3ème fois depuis que j’étais devenue mère que je vivais ce type de tactique d’intimidation de la part de la police lors d’actions anticapitalistes ou moindrement contestataires. La première fois, en 2008, enceinte de plusieurs mois, j’étais parmi ceux et celles qui s’étaient retrouvé.es encerclés par des policiers armés de poivre de Cayenne, qui tentaient de mettre fin à la manifestation du 1 mai. J’ai dû me jeter par terre en pleurant pour que les policiers acceptent de me laisser sortir du cercle. La deuxième fois, le 15 mars 2009, après avoir subi une fouille policière au métro Mont-Royal, j’ai rapidement décidé de quitter avec mon nouveau né quand j’ai vu l’arsenal que les autorités avaient mis en place pour contrôler les militant.es Cette fois-ci, j’avais décidé de résister. Résister à quoi? À l’intimidation, aux tentatives de nous disperser, de nous faire peur, de nous bâillonner. Aux efforts constants mis pour nous marginaliser et discréditer notre cause. Il y a de moins en moins d’enfants dans les manifestations anticapitalistes. Bon nombre de parents choisissent de ne plus venir en famille à cause des risques de plus en plus accrus de répression policière. Je lance un appel aux parents de venir la prochaine fois avec leurs enfants et de marcher ensemble dans un baby bloc. Les baby blocs diffèrent d’une ville à l’autre, mais en général se sont des contingents festifs et plus sécuritaires au sein desquels les parents s’entraident, se soutiennent, s’amusent. On peut reconnaître ces contingents de par leur iconographie particulière, leurs bannières, leurs clowns, leurs slogans… et de par leur composition. Osons reprendre les rues avec nos enfants. Un site de référence sur la question: http://www.babybloc.org/ nos implications ailleurs | 948 lectures
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