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Marche mondiale des femmes dans le Sud-ouest de Montréal
Après avoir manifesté devant le bureau de l'aide social sur la rue St-Patrick, le contingent de Pointe-Saint-Charles, fort d'une soixantaine de personnes, a sillonné le quartier pour se poser pour une soupe chaude près de la passerelle piétonne menant au Marché Atwater. "On est ici pour parler d'autonomie économique des femmes" lance une porte-parole du comité local de la Marche, "une de nos revendications majeures c'est le logement. Le loyer, ça coûte cher! On est ici sur les abords du Canal Lachine. Qu'est-ce qui se construit ici?" "Des condos!" répondent à l'unisson les manifestant.es en colère. "On a besoin de logement social, on a besoin de logements abordables" précise la porte-parole. Maria, participante au comité local de la Marche à Pointe-Saint-Charles est d'accord "Il y a des centaines de familles qui attendent jusqu'à 5 ans pour un logement ou quittent le quartier parce qu'elles ne peuvent pas se payer les loyers". En effet, après plus de quinze ans de re-développement capitaliste cautionné et encouragé par l'arrondissement et la Ville centre, les berges du Canal Lachine sont aujourd'hui réservées aux riches qui vivent dans des condos de luxe complètement inaccessibles pour le commun des mortels. Le moment fort de la journée fut sans aucun doute quand les trois contingents du Sud-ouest ont convergé sur le luxueux Marché Atwater. La bannière de tête, "Femmes du Sud-ouest en marche contre la pauvreté", était portée fièrement par des femmes scandant des slogans contre la pauvreté, la violence, la discrimination, le capitalisme, le patriarcat. "Je viens souvent ici m'y promener, regarder, mais malheureusement, j'imagine comme beaucoup d'entre vous, je ne viens pas acheter au Marché Atwater!" dénonce Chantal Zumbrunn du Club populaire des consommateurs de Pointe-Saint-Charles. "C'est trop cher!" réponds la foule. "Une fois qu'on a reçu notre chèque de mal-être social" ironise Mme Zumbrunn, "une fois qu'on a payé notre loyer, Hydro-Québec, le transport, on n'a plus d'argent pour s'acheter des fruits et légumes". Pour une grande proportion de familles du Sud-ouest de Montréal, la sécurité alimentaire est effectivement un rêve lointain. Ce sont leurs rêves, mais surtout leurs doléances, qu'elles ont soumis à leur députée fédérale Marguerite Blais sous forme de vieux linge accroché à une corde devant son bureau à St-Henri. "Plus de logements sociaux de qualité!", "Ma santé n'a pas de prix!", "J'ai pas d'argent pour mes médicaments", "On se laissera pas appauvrir", "Le gouvernement élimine la pauvreté en étouffant les pauvres!, et, bien sur, "Pour en finir avec le patriarcat!" Micheline Cromp, coordonnatrice du Centre des femmes Madame Prend Congé invite les manifestant.es à se rappeler des luttes passées et de ne jamais oublier que "les changements sociaux ne viennent pas d'en haut, mais de nos luttes, de ceux et celles qui se battent pour survivre!". Pour Maria, participante au comité local de la Marche à Pointe-Saint-Charles, il faut continuer la lutte "pour que les femmes soient libres!" Et, la lutte continue. Maria était parmi la cinquantaine de femmes du Sud-ouest qui sont parties ce matin pour Rimouski, lieu de convergence de femmes venant des quatre coins du Québec pour les actions nationales de la Marche. --AK pour l'Agence de presse libre de Pointe-Saint-Charles Visionner le diaporama des photos en cliquant sur la photo ci-dessous...
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