Depuis le 1er mai 2007nouveautésAssemblée d'information de l'arrondissementLa bataille du CN continueVague d'actions anarchistes contre les "embourgeoiseurs" à VancouverDepuis quelques semaines, plusieurs actions ont é...Mobilisation de solidarité sans frontières Sud-Ouest2e Réunion : Le Sud-Ouest en solidarité contr...L'arrondissement se fout du droit au logementOn ne sait toujours pas comment les éluEs en plac...Économie libertaire: la suiteUne bière pour l'économie libertaire! ...Recherche |
Et le grand gagnant est...Agence de presse libre de la Pointe - 16 octobre 2010. Le 5 octobre dernier lors de la séance du conseil d’arrondissement du Sud-Ouest, le maire Benoit Dorais avec l’appui de tous les éluEs a fait part de la proposition visant à régler le litige de l’usine Seracon en faisant « l’acquisition d’une partie du terrain de l’ancienne usine Seracon pour y aménager un parc. » On voit ici l'usine Seracon lors de l'occupation Pour une personne qui ne connaîtrait pas le fond de l’histoire voilà qui peut apparaître une excellente nouvelle. Un parc de plus dans le Sud-Ouest, pourquoi pas, étant donné que nous sommes en déficit d’espaces verts. Les éluEs présentent ce dossier comme étant un compromis indiquant par le fait même que des intérêts divergents étaient en jeu. Cette décision, disent les éluEs, fait suite à la vaste démarche de consultation publique sur le développement du canal. Cette consultation publique à laquelle ni La Pointe Libertaire ni le Centre social autogéré (CSA) n’ont voulu participer, est partie d’une tactique de l’arrondissement. Dans un premier temps cette tactique bien menée par les éluEs visaient à couper l’herbe sous le pied du propriétaire de l’usine qui voulait réaliser 2 édifices de condos sur 6 étages sur tout le terrain. Mais en même temps, cette consultation voilait ou mettait de côté le véritable enjeu politique et social qu’avait entraîné l’occupation du bâtiment par le CSA en mai 2009 d’où il avait été violemment expulsé par la police. Par son occupation de l’ancienne usine de fabrication de chandelles, le CSA avait envoyé un message clair et l’a réitéré par la suite lors d’une rencontre publique. Il voulait empêcher sa démolition tout en réalisant un projet répondant à des besoins dans la communauté de Pointe-Saint-Charles. Cette action dénonçait en même temps la spéculation et les promoteurs de condos en remettant en cause la sacro-sainte domination de la propriété privée. Face au projet de condos un comité de citoyens des environs (Comité pour la protection des accès au canal) s’était créé pour réclamer un parc sur tout l’espace et demandait à l’arrondissement d’intervenir. Un des arguments clé apporté par des citoyens était que le projet de condos était pour cacher la vue que les résidentEs ont actuellement sur le canal. C’est ce qu’à bien saisi le Maire qui, avec sa proposition d’achat d’un tiers du terrain veut réaliser un parc qui par hasard ne bloquera pas la vue des résidentEs. Ce faisant, les éluEs ont réduit à néant les possibilités de mobilisation du comité de citoyens. Dans la recherche d’une solution au conflit, le Maire n’a jamais envisagé la possibilité d’agir pour satisfaire les revendications posées par le CSA qui elles demeurent à l’ordre du jour. Quant au comité de citoyens il n’a jamais voulu appuyer le projet social du CSA et il s’en est tenue à sa revendication pour un parc. La démolition du bâtiment Seracon, l’équivalent de 2 étages, représente un gaspillage d’un point de vue écologique puisqu’il est en bonne condition. Il aurait pu servir (principe écologique de réutilisation dont se targuent souvent les adeptes du développement durable) pour plusieurs activités communautaires tel qu’un atelier de vélo, un café théâtre, et autres activités favorables à la consolidation d’une vie de quartier. La représentante du Comité pour la protection des accès au canal Marie-José Corriveau « reçoit l’annonce avec une certaine satisfaction » . S’il est vrai que l’ouverture au canal sera amélioré par la nouvelle partie parc, le projet de condos de 6 étages à toutes les chances de se réaliser contrairement au souhait du Comité pour la protection des accès au canal. Au total, le projet de convertir le bâtiment Seracon en centre social autogéré aurait mieux profité aux souhaits des résidentEs autour en participant conjointement avec le CSA à l’aménagement des lieux, puisque les liens avec les voisins font partis des façons de faire du CSA. Ainsi, le CSA, qui fut le véritable déclencheur de cette « prise de conscience » tardive et très partielle sur l’embourgeoisement des rives du canal de Lachine, a tout de même forcé les conseillers et conseillères nouvellement éluEs à trouver une solution face à l’impasse que soulevait pour la première fois depuis plusieurs années la construction d’un projet de condos dans Pointe-Saint-Charles. Pour les plus allumés, le CSA a joué un rôle dans le dénouement potentiel de ce dossier. Toutefois le compromis des éluEs n’est nullement satisfaisant en regard du problème que pose les promoteurs immobiliers dans la destruction tranquille mais effective du tissus social des quartiers. Mais on peut tout de même tirer la leçon suivante : il est possible de lutter contre les spéculateurs et la spéculation et les faire reculer si on insiste suffisamment en construisant un rapport de force. Ce sont les règles du marché immobilier qui ont prévalu Encore une fois, nous ne doutons pas que les élues ont travaillé d’arrache pied pour parvenir à ce compromis. Ce n’est donc pas la volonté politique des éluEs que nous critiquons mais bien la philosophie politique utilisée. Celle-ci se résume en une position disant « qu’il est possible de concilier des intérêts divergents » dans la société capitaliste d’aujourd’hui. Ainsi, sous le couvert d’un compromis On joue complètement les règles du marché en s’appuyant sur une réglementation et des politiques municipales faites sur mesure pour les spéculateurs immobiliers. Le compromis présenté par les éluEs sur Seracon est l’exemple même d’un dossier ou le riche propriétaire sortira gagnant sur tous les plans. 1. En achetant un tiers du terrain pour en faire un parc, c’est le propriétaire actuel qui recevra à même les fonds publics des résidents du Sud-Ouest, entre 2 et 3 millions$. Le proprio a payé la somme de 2,7 millions$ en 2007 pour acquérir le bâtiment. on peut dire grosso-modo qu’il se retrouve avec un terrain gratuit pour effectivement réaliser son projet de condos légèrement amputé sur au moins 5 des 6 étages du futur bâtiment; Le grand gagnant de toute l’affaire reste essentiellement le propriétaire, un riche gentlemen de Westmount, et… le marché immobilier spéculatif. chroniques politiques | 760 lectures
|
Syndication |