Compte-rendu du conseil d'arrondissement du 6 FÉVRIER 2007, par Marcel Sévigny

•Commencé à 19 :05 la séance s’est terminée à 20 : 50. 28 citoyenNEs étaient présentEs dont 4 pour une signature du livre d'or et une photo et qui sont partis immédiatement après la cérémonie.

EN MANCHETTE :
Bouche cousue de la Mairesse sur les enjeux urbains dans Pointe-Saint-Charles

Selon toute vraisemblance, l'année 2007 n'amènera pas de changement sur le comportement politique de nos éluEs. Et la période de question du public l'a encore largement démontrée en ce 6 février 2007.

Je rappelle à ce sujet que le seul véritable intérêt des citoyenNEs d'assister au conseil d'arrondissement mensuel est la période de question du public. Le fait que personne de peut intervenir sur les sujets à l'ordre du jour (contrairement à ce qui se passait dans le comités conseil d'arrondissement durant les années 1990), confinent les gens de la salle en simples spectateurs, comme si nous étions devant un écran de télévision. Cela représente un puissant motif de désintéressement pour tout le monde. En clair, à part de la période question, C'EST PLATE.

Quant aux petites chicanes de clocher entre les éluEs des 2 partis politiques, les gens en on mare si on se fie aux commentaires déjà exprimés devant les micros par des citoyenNEs présentES dans la salle. Pourtant, certaines de ces divergences de point de vue relèvent de position politique mais elles sont constamment présentées comme des conflits de personnalité.

Il ne nous reste plus que la période de question du public où les gens soulèvent, ne serais-ce qu'à travers un problème de manque d'entretien ou de la coupe illégale d'arbres, des enjeux de gestion politique. Et plus souvent qu'autrement nous nous retrouvons devant un groupe de 5 éluEs qui refusent presque systématiquement de faire connaître leur position sur des questions portées par les citoyennes et les citoyens ou qui emploient ce qu'on appelle en politique "la langue de bois" (qui parle pour ne rien dire et qui tourne autour du pot). L'élu local de Pointe-Saint-Charles. M. Fréchette, ayant même déjà affirmé qu'il n'était pas là pour faire de la politique.

Il est donc extrêmement difficile d'échanger sur le terrain politique avec les éluEs et surtout de connaître leur positionnement sur des sujets d'intérêt public. Pour les citoyenNEs préoccupéEs par la gestion politique de notre milieu de vie, l'attitude des éluEs et les règles de fonctionnement du conseil d'arrondissement ne font qu'amplifier la désaffection des citoyenNEs envers la politique. Nous avons atteint une période où le conseil d'arrondissement est rendu à siéger devant une poignée de spectateurs. Les seules occasions où plus de 25 personnes se présentent c'est lors d'une mobilisation citoyenne sur un problème précis. 25 personnes en moyenne sur 69 000 citoyenNEs, ça un signe assez clair de la désaffection citoyenne pour la démocratie représentative et soit disant participative du maire Tremblay.

QUESTIONS DU PUBLIC :

Bouche cousue de la Mairesse sur les enjeux urbains dans Pointe-Saint-Charles

6 personnes se sont pointées au micro du conseil d'arrondissement, dont quatre soulevant les enjeux urbains de Pointe-Saint-Charles.

Ainsi, la sous-question de Marc Tremblay qui portait sur le logement social dans le projet Nordelec. Alors que tous s'entendent pour affirmer que la construction des logements sociaux soit le premier chantier du projet Nordelec, le financement n'est pas là. Alors, de questionner M. Tremblay, si la Ville est incapable d'obtenir le financement pour les logements sociaux prévus, bloquera-t-on les autres phases du projet ?

Dans un premier temps Jacqueline Montpetit a renvoyé la balle au gouvernement du Québec et a assuré la salle que les autorités travaillaient fort pour obtenir le financement. Elle a terminé en disant que le projet de la Nordelec se fera. Pensée magique ? Enfin nous étions au même point qu'avant les 2 questions sur le sujet. Pourtant, Marc Tremblay, très inquiet de la situation, tendait une perche aux éluEs locaux à savoir qu'il s'agirait d'un excellent moyen de pression pour forcer le dénouement de ce problème. Dire ouvertement de la part de l'arrondissement que tant que le projet de logement social ne sera pas en chantier, il n'y aurait pas d'autres phases du chantier.

Même chose lorsque Karine Triollet veut connaître le déroulement futur du dossier Nordelec suite au dépôt du rapport, c'est-à-dire les processus d'acceptation, de mise en œuvre, etc. Suite aux 2 questions de Karine la seule réponse claire de Jacqueline Montpetit: le rapport de consultation sera remis au comité exécutif le 7 février.

Certaines personnes pourraient croire que notre mairesse n'est pas dans le secret des Dieux et c'est pourquoi elle ne peut répondre ! Rappelons que Jacqueline Montpetit occupe le poste de conseillère associée au responsable des questions urbaines du comité exécutif M. André Lavallée. En clair, Jacqueline Montpetit est le no 2 politique à Montréal sur l'urbanisme, sujet justement soulevé par les 4 intervenantEs de Pointe-Saint-Charles. Tirez-en vos propres conclusions.

Suivait Natacha Alexandroff, qui s'inquiétait des déclarations de la présidente de la chambre de commerce de Montréal, Isabelle Hudon, à l'effet que des promoteurs veulent faire de l'éviction de Via Rail et des anciens ateliers du CN un prolongement du Centre-ville vers le fleuve en indiquant qu'il y a un potentiel de 3 milliards$. Et la Pointe dans tout ça s'exclamait la citoyenne ? Elle voulait donc connaître les réactions de la Mairesse et surtout voir comment les citoyenNEs de Pointe-Saint-Charles pourraient éviter d'être mis de côté dans ces projets qui nous touchent.

Bouche cousue. La seule réponse claire: nous n'avons aucun projet sur la table à l'arrondissement. Répétons ici que Jacqueline Montpetit est la no 2 politique de la Ville sur les questions d'aménagement urbain. Comme dans l'affaire du casino, nos responsables politiques ne veulent rien dire des tractations économiques sur le terrain.

Enfin, je me suis présenté au micro avec 2 questions sur les recommandations du rapport Nordelec. J'ai adressé ma question aux 5 éluEs puisqu'elle touche l'ensemble de l'arrondissement. Constatant que l'arrondissement n'avait pas de politique de transport local la commission propose que l'arrondissement Sud-Ouest se mette à l'œuvre sur cette question. Je voulais donc connaître la position de la mairesse. Réponse floue à en dehors de la question. AucunE autre éluE ne bouge.

Je reviens donc à la charge avec la question suivante "Je prend pour acquis madame la Mairesse que vous êtes en accord avec la politique stratégique de développement durable de la Ville de Montréal et je vous pose la question suivante: si en appliquant la politique de la Ville, le projet Nordelec devait réduire substantiellement le nombre de places de stationnement prévues qui sont à plus de 1 500, allez vous suivre la logique des positions politiques de la Ville ?"

"Vous savez bien M. Sévigny que je ne peux pas répondre à une telle question" de dire Jacqueline Montpetit.

Encore une fois, on répond aux citoyenNEs comme s'ils et elles étaient des imbéciles et que nous citoyenNEs ne devrions pas nous mêler de ces questions, les éluEs étant là pour le faire. Personnellement, je pense tout simplement que mes efforts à la période de question sont inutiles… et par conséquent les efforts de tous ceux et toutes celles qui veulent des clarifications sur des enjeux politiques de part de leurs éluEs doivent mettre leurs énergies sur d'autres moyens d'actions.

AUTRES DÉCISIONS DE L'ARRONDISSEMENT

La prochaine séance du conseil d'arrondissement se tiendra dans les nouveaux locaux de la mairie Sud-Ouest au 815 Bélair, à 3 ou 4 minutes de marche du côté nord-ouest de la station de métro Lionel-Groulx. Gageons qu'il y aura beaucoup de monde par l'effet de nouveauté.

Article 40.02 – Il s'agit d'un projet de changement de zonage assez important dans certains secteurs industriels rues Saint-Patrick et Notre-Dame. Une documentation abondante, plus de 100 pages, reflète l'importance des modifications au plan d'urbanisme. Une consultation publique est prévue le 19 février prochain à 19:00 au Café Paradoxe, 255 Ash (édifice du YMCA de Pointe-Saint-Charles).

Article 40.04 – il s'agit d'un projet de construction d'une habitation 2 étages à l'adresse 827 Charon. Désolant et intéressant à la fois. Je m'explique.

Le 827, est situé dans la ruelle à l'Est de Charon tout près de la voie ferrée. Une vieille maison de type villageoise y a été récemment démolie, car trop dangeureuse. Saga qui dure depuis plus de 10 ans, le propriétaire, rénovateur patrimonial, voulait restaurer cette maison de la première moitié 19ième siècle en lui conservant exactement son style. Tracasserie administrative et bureaucratique en tout genre constitue la synthèse de cette saga qui mène à la démolition. Tout a fait désolant car Pointe-Saint-Charles aurait pu admirer un des rares joyaux de cette période montréalaise.

L'arrondissement nous propose, malgré les règles d'urbanisme, d'accepter la construction sur le terrain en question d'une bâtisse de 2 étages qui reproduirait les caractéristiques de l'ancienne maison. Décision qui m'apparaît judicieuse et intéressante. Il faudra toutefois un changement des règles et une consultation aura lieu au même endroit et à la même date que pour l'autre projet mais à 19:45 au Café Paradoxe, 255 Ash (édifice du YMCA de Pointe-Saint-Charles).

Article 40.06 – J'aimerais souligner l'approbation d'un projet de construction par l'École de Technologie supérieure (ETS) d'une résidence étudiante. On se rappellera peut-être la saga autour d'une maison patrimoniale datant de 1821 que des groupes patrimoniaux ont tenté de sauver. La seule chose qu'ils ont obtenue est une reconnaissance à l'intérieur du nouveau bâtiment de la présence de cette maison.

Cette approbation des éluEs du Sud-Ouest est une défaite quasi-totale pour la protection du patrimoine, car cette maison aurait pu être facilement intégré au projet. Contrairement au mois précédent ou je soulignais la défaite de l'environnement par les forces économiques, cette fois-ci c'est l'humiliation du patrimoine face aux forces économiques. Ces dossiers continuent à amplifier le fait que le chantage économique des puissants constitue une politique ''non officielle'' mais déterminante de nos éluEs politiques.