Dissolution des Archives populaires - un signe des temps ?

Dissolution des Archives populaires - un signe des temps ?

Par Marcel Sévigny - Hier soir, le 13 février 2007 un peu plus de 20 membres ont procédé à la dissolution des Archives populaires de Pointe-Saint-Charles. C'est avec une tristesse certaine que j'ai assisté à cette rencontre. Crées en 1997, les militantEs et travailleuses des Archives ont réalisé de très nombreuse activités durant toute cette période qui a culminé par la réalisation d'un livre racontant l'histoire du communautaire telle que vécu par 9 femmes du quartier. Félicitations et bravo à tous ceux et à toutes celles qui ont fait vivre les archive.s populaires.

Les outils d'éducation populaire seront conservés par la Coalition Action-Gardien alors que le fond d'archive.s sera conservé à l'université McGill. D'ailleurs, tous les groupes qui ne l'ont pas fait pourront acheminer leurs archive.s à L'Université grâce à une entente. Voilà la bonne nouvelle.

D'ailleurs, la fin du mandat qui sera assumé par le conseil d'administration de 4 personnes prévoit la publication d'un petit dépliant qui donnera les informations nécessaires afin de pouvoir consulter les archive.s si nécessaires ainsi que les modalités pour déposer les archive.s.

Tout de même, il s'agit d'une perte pour le quartier, en fait une perte pour l'avenir du quartier de ne pas pouvoir contrôler et utiliser une telle ressource. On dit que pour décider où on va on doit savoir d'où on vient. Et les Archives populaires étaient justement un de ces outils indispensables pour nous rappeler que si nous sommes encore là aujourd'hui c'est parce que des hommes et des femmes se sont battuEs.

Un signe qui ne ment pas

Hécatombe dans le milieu de la culture locale ? C'est ce que l'on pourrait penser après la disparition du café La Petite Gaule, celui de Muse-Art, le déménagement prévu du Café Paradoxe et maintenant les Archives populaires. Tout ça en moins de 2 ans. Pourtant nous sommes quelques unEs à croire que la résistance passe par une jonction entre la culture, le social et le politique. Bien sûr il y a un problème de financement qu'il ne faut surtout pas nier. Mais il semble que la relève ne soit pas suffisamment nombreuse à ce jour pour assurer cette nouvelle dynamique nécessaire pour continuer. À preuve peut-être, le réseau communautaire semble incapable d'assumer une telle tâche selon le bilan même des Archives populaires présenté hier. Mais il n'en manque peut-être pas beaucoup, qui sait, pour continuer à faire de ce quartier un lieu convivial pour la vie.

La perte des Archives populaires est donc un nouveau signal qui vient indiquer que le quartier et le "projet communautaire" qui cherche à retrouver un sens à sa présence au milieu, sont probablement à un moment charnière entre sa régénérescence où sa possible disparition. Le défi est beau, mais il est énorme lorsqu'on voit les forces de la marchandisation nous comptabiliser et nous stigmatiser comme les "méchantEs" qui ne visent que l'immobilisme.

À nous de trouver les solutions car elles ne viendrons pas de ceux qui souhaitent nous voir à genoux.