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Réponse à Véronique FournierPar Marcel Sévigny - 9 février 2012. La conseillère municipale qui représente le quartier Pointe-Saint-Charles a publié une lettre ouverte au journal Le Devoir du 8 février dernier, où elle invite les citoyens-nes à intervenir dans les consultations publiques de Griffintown. Ce serait une erreur de ne pas y aller affirme-t-elle. Voir lettre ci-jointe: Lettre ouverte de Véronique Fournier conseillère dans le Sud-Ouest Voici ma réponse:D’abord, permettez-moi de vous féliciter pour votre prise de position public en ce qui touche le développement urbain de Griffintown, ne serais-ce que nous avons été rarement choyés dans le Sud-Ouest par des éluEs qui osent s’avancer politiquement sur des enjeux urbains. Cela dit, votre effort, aussi louable soit-il, pour convaincre les citoyens-nes à l’importance de participer aux consultations dans Griffintown m’apparaît quelque peu dérisoire. D’autant plus que votre discours sur les intentions politiques de l’arrondissement demeure trop de l’ordre du général. Vous pouvez donc me compter parmi les sceptiques qui pensent plutôt que l’essentiel de ce développement urbain dans Griffintown est presque « canné » d’avance. Les « vieux » résidentEs qui habitent depuis longtemps ou qui avaient adopté Griffintown avant que leur quartier ne devienne « IN » par la vague de condos, ne sont composés que de quelques dizaines de ménages et sans véritable organisation autonome. Ils sont face à la frénésie des promoteurs privés déjà à l’œuvre sur le territoire où la Ville leur a déroulé le tapis rouge. Ainsi, ce sont essentiellement des acteurs extérieurs à ce quartier qui imposeront « leur » concept du développement. Et ce n’est pas parce qu’on y conservera « la trame des rues mêmes si celles-ci sont étroites » que Griffintown échappera à la logique du centre-ville de Montréal. Cela dit, malgré quelques beaux principes mis de l’avant (développement durable, stratégie d’inclusion) par l’arrondissement vous n’avancez malheureusement aucun objectif concret qui pourrait nous permettre d’analyser rigoureusement les effets de ces principes avec les années et surtout qui pourraient intéresser quelques acteurs sociaux et environnementaux à suivre l’évolution de l’ensemble. De l’autre côté du canal, nous sommes confrontés à ces mêmes enjeux et avec les mêmes ambiguïtés politiques et économiques. À la Pointe, nous voyons bien que, malgré la politique de développement durable, la circulation automobile et les stationnements pour auto sont en expansion considérable, entre autres parce qu’ils font partie de la philosophie de développement des promoteurs immobiliers. Dernièrement, l’arrondissement a donné son accord, avant consultation, à un projet (Carpet Art-Déco) qui prévoit un stationnement pour un logement à 500 mètres du métro, sans aucun logement social, ce qui en dit long les beaux principes politiques. Et que dire de la « Stratégie d’inclusion » pour le logement social qui bloque carrément nos revendications et nos besoins locaux sur le logement social menaçant ainsi l’existence de la mixité sociale de la communauté et qui concourt à notre dépossession collective. Lors de la consultation publique tenue par l’OCPM sur le Nordelec en 2006, les groupes de la communauté ont avancé des propositions globales pour la communauté en matière de densité, de commerces de proximité, de parcs publics, de logement social et familial, de circulation, etc. Pour l’essentiel, à peu près rien n’a été retenu parce que voyez-vous, la logique du développement urbain a pour premier critère de base la rentabilité économique. Et les commissaires de l’OCPM « achètent » systématiquement cette logique mise de l’avant par les promoteurs sans que jamais ceux-ci n’en fassent la moindre démonstration. Même chose ou presque pour les résultats sur le développement du CN. Si nous nous en étions tenus aux recommandations « mollassonnes » de l’OCPM, nous serions loin des objectifs que nous voulons atteindre. Alors, imaginez madame Fournier, ce qu’il adviendra de Griffintown dans 10-15 ans alors que dans la Pointe nous nous battons depuis plus de 40 ans sur des perspectives de développement qui ne sont pas dépendantes d’une batterie d’experts urbains, mais qui confrontent la logique économique à partir de nos préoccupations locales. Dans une perspective globale, nous pouvons même affirmer que les promoteurs immobiliers et leur soif de profits maximum ne sont nullement importunés par les politiques et la réglementation municipales. Alors, en toute connaissance de cause, je ferai donc l’erreur comme vous dites de ne pas participer aux travaux de l’OPCM sur Griffintown, même si ce territoire est voisin de la communauté que j’habite. chroniques politiques | 523 lectures
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