Au delà de l'alcool - le mépris de la SAQ

Par l'Agence de presse libre de la Pointe - 2 avril 2012

Une demi-heure avant la fermeture définitive de la SAQ Pointe-Saint-Charles, des gens ont commencé à se rassembler à l’extérieur et à l’intérieur de la petite succursale qui a sans doute battu un record d’affluence. Ils et elles étaient plus de 100 personnes à venir dire un dernier au revoir aux employés. L’émotion était palpable.

Ainsi après 91 ans de présence à Pointe-Saint-Charles, la SAQ quitte le quartier. Mais pas n’importe comment. C’est dans le mépris administratif et politique complet que le froid calcul mathématique s’est imposé, même si la SAQ Pointe-Saint-Charles était rentable.

Mais le gouvernement et ses dirigeant-e-s serviles des sociétés d’État en veulent toujours plus. Et c’est pourquoi les redevances dans les coffres de l’État seront largement supérieures au milliard$ en 2012. Pour cela, il faut écarter les canards boiteux, sans même prendre le temps de répondre aux arguments des citoyens (revitalisation de la rue commerciale, commerce de proximité qui favorise les déplacements à pied ou en transport collectif et bien d’autres).

Mépris, condescendance et autoritarisme de la part de cadres de la SAQ grassement payés par nos impôts. Même chose de la part des politiciens à Québec. Face à la grève étudiante, les gaz de schistes, dans le dossier des soi-disant « compteurs intelligents » de la part d’Hydro-Québec, c’est la même stratégie. Alors que les citoyens-nes croit encore au débat d’idée pour arriver à des décisions, les arguments raisonnables et le débat public sont considérés comme éléments négligeables de la part des députés et ministres. L’opinion locale apparaît unanime sur le rôle de la ministre Margueritte Blais, député du coin. Elle n’a pas levé le petit doigt, restant cachée dans son bureau.

En engageant une phase de lutte dite de perturbation économique, les étudiantes et les étudiants du Québec ont bien saisi la donne. Ils et elles ne font que répondre au seul argument de l’État : l’argent.

Alors, la Pointe n’a pas osé (encore) faire de la perturbation économique (aller bloquer la SAQ du Marché Atwater par exemple) pour parler même langage que le gouvernement. Mais tôt ou tard, cela devra faire partie des stratégies de mobilisations populaires pour se faire entendre.

En attendant, il y avait bien peu de conviction dans les propos entendus à savoir que la SAQ reviendrait dans le quartier. L’hypothèse la plus plausible est que les assoiffés du rendement maximum de la SAQ ouvriront bientôt une succursale dans Griffintown, là où la nouvelle urbanisation luxueuse s’étale ostensiblement. Avoir fermé le local de la Pointe après avoir ouvert celle de Griffintown aurait été potentiellement « plus explosif » politiquement.