L'activité du CSA du 4 octobre se termine par une visite nocturne du B7

Par l'agence de presse libre de la Pointe - 11 octobre 2012.

Le jeudi 4 octobre dernier, le Centre social autogéré de Pointe-Saint-Charles(CSA) organisait une énième activité militante devant le bâtiment 7. L'occasion était de souligner quelques résultats positifs de la lutte pour l'obtention gratuite du bâtiment 7 et la fin de cette première phase de lutte.

Sur la photo on voit une petite partie du bâtiment 7 à droite

Rien de spectaculaire comme avancement, mais le CSA voulait rappeler que le 18 juin dernier un ULTIMATUM avait été lu dans la salle du conseil de ville, appuyé par une petite manifestation d'environ 60/70 personnes. Cet ultimatum disait entre autres que nous étions prêts à employer tous les moyens pour faire bouger les choses si ce n'était pas réglé en septembre. La ville qui bloquait toujours l'avancement du dossier pour la cession du bâtiment depuis juin 2011 a réagi et les responsables politiques ont finalisé le dossier interne dès le début de septembre.

Si le dossier n'a pas été voté le 24 septembre au conseil c'est que le proprio du terrain, Vincent Chiara, a trop longtemps laissé traîné son obligation de signer une entente de cession du bâtiment 7 aux représentants du Collectif 7 à Nous. Certains autres documents d'importance mineure manquaient aussi.

Mais en fin de compte, le coup de clairon du 18 juin avait porté. La nouvelle mouture du projet a été adoptée au conseil d'arrondissement du Sud-Ouest le 9 octobre et a été passé au comité exécutif de la ville le lendemain pour s'acheminer vers le conseil de ville du 22 octobre prochain. Voilà pour les dernières nouvelles toutes fraîches. À moins d'un revirement inattendu, mais improbable, le 22 octobre mettra fin à cette phase de lutte qui aura durée 3 ans et 8 mois.

Le CSA a tout de même voulu s'amuser socialement, culturellement et politiquement de la situation et une excellente bouffe gratuite, des jus et de la bière étaient disponibles aux quelques 150 personnes
qui sont rassemblées, alors que deux groupes de musique Tintamarre et Chahut d'ruelle ont animé la soirée après que les dernières informations de la lutte ont été livrées aux participantEs et que deux extraits de vidéos d'action directe ont été visionnés sur place.

À la tombée de la noirceur, une ambiance envoutante créée par l'envahissement de la brume et le temps doux semble avoir fait sortir les gardes de sécurité de leur cage qui ont refermé au passage un trou dans le grillage qui entoure le bâtiment 7. Étrangement la police, qui lors des dernières manifs organisées sur le terrain ne s'était plus présentée, est apparue sur les lieux, disant qu'elle avait été appelée par des résidents autour

Soupçonnait-elle une quelconque intention ? Toujours est-il qu'ils ne sont pas attardés, bien qu'une voiture de police soit restée un peu à l'écart, caméra pointée sur le lieu de la manif, pendant quelque temps.

Anecdote: alors que le premier con-stable arrivé sur les lieux ne savait rien de rien de la lutte pour le B7, son superviseur arrivée peu après a lancé d'entrée de jeu: "wouin, mais yé à vous autres, ce bâtiment-là, non? La ville vous l'a donné, il me semble?" On n'était pas pour le contredire...

Mais voilà, le clou de cette activité, non annoncé au préalable car la police surveille systématiquement nos annonces, consistait à organiser une visite nocturne et non autorisée du bâtiment 7 pour ceux et celles curieuses de voir l'intérieur de ce lieu convoité. Après les explications d'usage concernant les risques, environ 25 personnes ont quitté les lieux de l'activité pour réapparaître, après un périple digne des nuits d'Halloween, à l'intérieur du bâtiment 7. La visite sous les lampes de poche a duré environ 40 minutes incluant la récitation d'un poème écrit pour l'occasion et que vous pouvez lire plus bas.

Somme toute, il s'agissait d'une dernière activité en lien avec cette phase de la lutte qui se transportera désormais vers la réalisation concrète des projets autonomes du CSA.

Poème du 4 octobre

Nous sommes si près que nous pouvons le toucher
Nous sommes si près que nous l'avons choisi
Nous sommes si près que nous y mettons les pieds
Nous sommes si près qu'il entre dans nos vies

Messieurs/Dames la galère libertaire s'amarre à la Pointe
Messieurs/Dames le vaisseau endormi nous fait signe d'entrer
Aujourd'hui notre présence ici n'est pas une feinte
Oui, nous achevons d'harnacher le chemin tortueux et imbécile de la propriété privée

De ces capitalistes croulants et présomptueux nous leur disons on s'en fout
De cette bureaucratie et de ces agents politiques moyennageux nous ricanons de ces ripoux
Ici et maintenant le bâtiment 7 devient à nous
Laissons nous aller à nos rêves les plus fous

Ici nous façonnerons les appels à la mobilisation
D'ici coulera la sève de l'émancipation
Au cas où les spéculateurs ne le saurait pas
Ayez peur car ici vivra le CSA