Vers un centre social autogéré sur les terrains du CN à Pointe Saint-Charles


Ci-haut, un des bâtiments où pourrait être aménagé un centre social autogéré

(English brochure available below in pdf form)

Vous vous ennuyez du Café La Petite Gaule – cet espace culturel et politique alternatif qui a dû fermer ses portes à cause des loyers faramineux sur la rue Centre? Vous vous rappelez avec nostalgie de l’Éco-boutique – ce café/magasin biologique et équitable qui commençait tout juste à prendre racine quand tout s’est gâché par manque de financement? Vous trouvez que le quartier aurait besoin d’une salle de spectacle, d’un cinéma, d’une librairie alternative, de salles d’exposition, d’ateliers de menuiserie et d’artisanat? Nous on répond OUI ! haut et fort.

Une leçon qu’on tire de l’histoire des luttes à la Pointe, c’est que si on veut quelque chose, faut pas attendre après les autorités… faut le faire nous-mêmes! C’est pour ça qu’on propose d’installer un CENTRE SOCIAL AUTOGÉRÉ (CSA) dans un des bâtiments des terrains du CN. Les CSA existent un peu partout dans le monde. Ce sont des espaces autogérés, établis très souvent dans des bâtiments abandonnés dans des quartiers comme le nôtre, et qui sont en fait des centres d’activités culturelles, sociales et politiques. La particularité des CSA, ce qui les différencie des centres communautaires et des maisons de la Culture, c’est à la fois leur autonomie face à l’État, leur refus de la hiérarchie et de l’autorité illégitime, ainsi que la gestion par la démocratie directe.



Illégal mais légitime


Ce n’est pas justifiable, dans un contexte de pénurie d’espaces adéquats et accessibles pour des activités culturelles alternatives, que plusieurs bâtiments soient laissés à l’abandon sur les terrains du CN. Dans un contexte de hausse importante de la spéculation et donc des taxes foncières, les loyers pour des locaux ne cessent d’augmenter à Montréal et dans le quartier. Il est de plus en plus difficile de louer temporairement des espaces pour des spectacles ou d’autres activités. Et les quelques espaces à Montréal hors marché sont très sollicités. Cependant les idées et les projets foisonnent… Le manque d’espaces adéquats et d’argent empêche les créateurs et créatrices d’y donner vie.

De plus, nous avons grandement contribué à la construction et à l’entretien de ces bâtiments et terrains en payant annuellement nos impôts… au gouvernement canadien, propriétaire pendant tout près de 140 ans du Canadien National. Depuis que le gouvernement a privatisé le CN et lui a vendu ces terrains pour des miettes, le CN a empoché des millions de $ de profits pour la location et la vente de bâtiments. AucunE d’entre nous n’a vue une seule cenne de ces milliards. EN FAIT CES BÂTIMENTS, CES TERRAINS, NOUS APPARTIENNENT.

Il faut agir avant que Vincent Chiara (le nouveau propriétaire qui a acheté les terrains pour 1$) ne se mette à vendre à prix faramineux des parcelles de terrain à des promoteurs pour y installer des condos et des centres d’achats. NOUS PENSONS QU’IL EST ENTIÈREMENT LÉGITIME, ET MÊME ESSENTIEL, d’occuper, de rénover et d’utiliser les bâtiments existants selon les aspirations et intérêts des gens de la communauté et du milieu montréalais.



Un lieu partagé

Nous voudrions que cet espace autogéré devienne un lieu d'échange, de rencontre, de débat, de détente et d'action, qui permettrait de créer des liens sociaux différents de ceux que nous impose la vie urbaine contemporaine. Nous rêvons d'un lieu d'initiatives populaires, ouvert à tout projet conforme à la charte adoptée collectivement. Bref, un centre d'élaboration de solutions créatives, un espace de convergence et de résistance. En rendant un peu de la ville à ses habitantEs, nous espérons encourager la réflexion face aux modes de vie actuels. Nous voudrions, dans tous les domaines, inciter la construction de nouvelles alternatives, dans un monde qui en a désespérément besoin.


Autogestion – anticapitaliste et antiautoritaire

Ce centre social sera basé sur la libre (mais nécessaire) participation de toute personne ayant envie de s'impliquer selon ses compétences, ses disponibilités, ses choix personnels. L'auto-organisation, reposant sur la responsabilité individuelle et collective, est de mise.

Imaginons une fleur… avec plusieurs pétales, un cœur et des abeilles qui poussent dans un terreau.

Cette fleur, cœur et pétales, est d’une variété anticapitaliste et antiautoritaire. Le cœur est le comité organisateur, responsable de la coordination de la mise en place du Centre social ainsi que de la gestion du bâtiment. Les membres du cœur sont en fait des déléguéEs des pétales. Les pétales sont des comités qui gèrent des projets ou des espaces autonomes au sein du Centre. Les personnes qui viennent de temps en temps au Centre, et qui adhèrent aux principes anticapitalistes et antiautoritaires, pourront s’impliquer par le biais des pétales pour, ensuite, de par leur participation et leur prise de responsabilité, devenir membres du cœur.

Les abeilles utilisent les espaces du Centre social pour des activités ponctuelles, sans nécessairement adhérer aux principes de bases. Il s’agit d’individus qui viennent voir un spectacle ou prendre un café; des groupes communautaires qui voudraient organiser des évènements sur place; des artistes indépendants qui viendraient y faire une exposition, une installation, une séance de cinéma; des comités de résidentEs du quartier qui y tiendraient leurs réunions. Etc.! Les abeilles sont responsables de l’espace utilisé et des activités qui s’y déroulent, mais elles n’ont aucun pouvoir décisionnel, en tant que tel, ni droit de vote, quant à l’organisation de la fleur.

Le terreau dans lequel pousse cette fleur est très fertile. La longue histoire du quartier, des travailleuses et travailleurs des usines, des mères de familles qui ont lutté pour de meilleures écoles et la sécurité urbaine, des enfants qui jouent dans les rues et ruelles, des résidentEs qui ont mis sur pieds des services alternatifs en santé et en services juridiques, des alliéEs d’un peu partout qui ont aidé à la lutte contre les propriétaires de taudis, des groupes qui ont mis sur pieds des coopératives d’habitation… C’est le compost, la fermentation des luttes, qui fait la richesse du terreau. L’appui continuel de ces personnes, de ces groupes, est un ingrédient clé pour le succès de ce Centre social.

Il ne fait aucun doute que nous ferons face, dans les années à venir, à des invasions d’insectes nuisibles, que ce soit des promoteurs immobiliers qui voudront nous expulser pour y installer des condos ou la police qui voudra nous sortir de là. Puisque nous ne voulons pas utiliser de pesticides, c'est-à-dire de moyens violents, pour conserver notre fleur, nous allons développer d'autres moyens pour contrer les tempêtes.

Ensemble, comme on dit en espagnol « El pueblo, unido, jamas serà vincido »!

Le peuple, uni, jamais ne sera vaincu!


Il est temps de construire ensemble notre quotidien, sur des bases solidaires, égalitaires, respectueuses des différences et des besoins de chacunE.

Dans cet espace autogéré, nous comptons réduire au minimum les échanges d’argent pour favoriser le développement d’économies alternatives. On pourrait imaginer, par exemple, un système d’échange local qui permettrait des échanges de services et de biens à l’intérieur du Centre.

Les projets que nous aimerions voir aboutir sont nombreux. Ils sont réalistes, si suffisamment de personnes s’y investissent. Dans l’immédiat, le Centre social sera un lieu de réunion, de rencontre et d’échange, mais aussi de culture – concerts, spectacles et expositions, muni d’un café-bar (peut-être faire revivre le Café la Petite Gaule?).

Dans un futur proche, le Centre pourrait accueillir des paniers d’agriculture soutenu par la communauté, un atelier de réparation de vélo, un centre de médias alternatifs avec accès Internet, une auberge de passage, une université populaire, une bibliothèque-médiathèque, une salle de cinéma, des ateliers de menuiserie et de recyclage…

Et, éventuellement, d’autres fleurs pousseront, dans les bâtiments voisins et dans les espaces extérieurs. Pourquoi pas des projets d’habitation alternatif? Un grand marché public écologique et équitable qui permettrait de rapprocher les citadinEs des paysanNEs? Une école primaire ou secondaire?

Ce projet est réalisable et nécessaire.
Nous espérons que nous le ferons vivre ensemble.
Un grand champ fleuri vaut mieux qu’une petite cour arrière!

La Pointe Libertaire


féminisme, écologie, non-violence, alternatives


Le 23 avril 2007

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Et... venez à l'assemblée publique le 21 mai 2007 à 19h à St-Columba House

(2365, rue Grand Trunk, métro Charlevoix)

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