Compte-rendu du conseil d'arrondissement Sud-Ouest du 1 mai 2007

Par Marcel Sévigny

Commencée à 19 :05 la séance s’est terminée à 21:35 principalement dû au fait que 20 personnes se sont présentées à la période des questions. Environ 55 citoyenNEs étaient présentEs. S'agit-il de la fièvre du printemps ? Selon toute vraisemblance, ce n'était pas le cas puisque 2 enjeux qui n'avaient pas grand-chose à voir avec la température avaient mobilisé une majorité des gens, soit le projet de mobilier urbain sur le boulevard Monk et le projet Nordelec. Aussitôt la période des questions terminée plus d'une quarantaine d'entre elles ont quitté la salle, laissant là quelques irréductibles dont moi-même.

Le Nordelec et les fonctionnaires encensés.

D'entrée de jeu, au point période de commentaires des éluEs, la Mairesse Jacqueline Montpetit s'est sentie obligée d'encenser le travail du directeur de la DAUSE (Direction des affaires urbaines et du service aux entreprises) M. Proulx, pour son travail sur le Nordelec et vantant les qualités des autres directeurs de services. Au passage Mme Montpetit a défendu dans un bla bla vague à profusion les qualités du projet Nordelec sachant déjà que dans la salle des gens ne partageaient pas ses grands élans de confiance. La Mairesse s'est même levée pour applaudir les fonctionnaires entraînant dans l'élan une partie de la salle.

À ma connaissance personne ne remet en cause la qualité de travail des principaux fonctionnaires pour la simple et bonne raison que personne ne connaît vraiment les tenants et aboutissants de leur travail et donc ne peuvent juger de leur compétence.

Une façon comme une autre de tenter à l'avance de minimiser les oppositions potentielles et de barricader psychologiquement.

Questions du public :

 Le projet de terrasses sur le boul. Monk continue de susciter la controverse.

Le groupe de citoyenNEs qui s'opposent au projet des futures terrasses pour les bars du boulevard Monk est passé par la rude école de la démocratie représentative qui consiste à élire et à donner carte blanche aux éluEs entre 2 élections. Plusieurs d'entre eux, malgré des représentations, des questions pertinentes, une demande de reconsidération du vote, une demande de référendum, une pétition de 280 noms, etc., sont restés frustrés pendant que les éluEs sont demeurés de glace.

Dans les faits, les processus dit "démocratiques" de consultation et de décision ont été respectés. Même la Mairesse, qui s'est opposée par vote à ce projet de terrasses, n'a pas jugé pertinent de questionner hier soir la qualité des processus mis en cause par les gens, tout simplement parce qu'elle les utilise elle-même pour justifier des décisions. Malgré cette séance de défoulement il n'est pas certain que les citoyenNEs présentEs hier soir vont eux-mêmes remettent en cause ces processus qui donnent tout le pouvoir à une poignée d'éluEs et qui dans les faits travaillent contre la démocratie. Cela ne contribuera probablement qu'à augmenter chez quelques citoyenNEs de plus le cynisme face au système politique.

 Le cynisme de la Mairesse sur le Nordelec

L'autre décision controversée venant du conseil de Ville est celui sur le Nordelec. Tous les arguments défendus par la Table Action-Gardien dans son mémoire ont été refusés par le conseil et Jacqueline Montpetit appui inconditionnellement cette décision. Il semble également que tous les éluEs et la direction des Services soient sur la même longueur d'onde et forme un bloc compact derrière la décision de l'Hôtel de ville.

Ainsi, aux exemples donnés par Karine Triollet lorsqu'elle s'est amenée au micro: que ce soit le parc privé, ouverture sur le canal, les cases de stationnement, la circulation et notamment sur la questions des hauteurs de 8 étages des édifices Mme Montpetit répond simplement que les demandes ont été entendues et que "nous ne sommes pas aux antipodes" et que ce n'est pas 1 ou 2 étages de différence qui change quoi que ce soit.

Sur cette dernière question, il vaut la peine de revenir brièvement. La Table Action-Gardien demandait de réduire de 8 à 6 étages le gabarit des bâtiments. Dans son mémoire plusieurs pages avec photos documentaient la problématique et l'analyse de la Table. Le commissaire lors de la consultation avait même souligné la qualité du travail sur cette question. Du sérieux quoi ! Et bien, la no 2 de la Ville sur les questions d'urbanisme, Jacqueline Montpetit, déclare candidement qu'un ou deux étages de différence ne change pas grand-chose, sans évidemment démontrer la chose. Mépris ou incompétence ou les deux à la fois, nous avons le choix.

Karine Triollet demande donc à la mairesse d'organiser une assemblée publique pour informer directement les citoyenNEs de la décision du conseil sur le projet Nordelec. Refus total. Tout au plus accepte-t-elle de rencontrer des représentantes de la Table pour s'expliquer, renvoyant ainsi un projet avec impact majeur pour toute une communauté à quelques incompréhensions de la part d'un groupe.

Plusieurs autres personnes du quartier Pointe-Saint-Charles sont venues au micro pour en savoir davantage sur les intentions de la Mairesse et de l'arrondissement. Mais elles sont ressorties de l'exercice un peu plus frustrées du blocage, des refus de répondre, de la rétention d'information et des tergiversations à n'en plus finir.

Le point de rupture est proche, s'il n'est pas déjà atteint

Comme le souligne la conseillère Line Hamel, dans le "rapport de suivi des requêtes" (rapport tout à fait insipide et qui ne reflète pas les échanges au micro) suite à l'intervention de Mireille Audet de l'Opération populaire d'aménagement le 3 avril dernier, elle dit et je cite:

"félicite L'OPA pour le travail et lui demande de faire preuve de patience. La mairesse remercie tous les membres de l'organisme indiquant que c'est une bonne façon de positionner le quartier".

En effet, depuis des mois et des années dans le cas de l'OPA les belles paroles ne semblent écrites que pour gagner du temps. Nous en avons eu la preuve avec l'affaire du casino. Et avec les réponses d'hier soir nous assistons de plus en plus au durcissement de la position des éluEs en faveur des intérêts économiques des plus forts lorsque ceux-ci sont en jeu. Les éluEs défendent dans les faits (c'est-à-dire par leur décisions ou leur non décision) et presqu'ouvertement les intérêts et l'idéologie des promoteurs. Nos éluEs locaux sont par là en parfaite symbiose avec les élites politiques qui dominent le conseil municipal.

Le danger est que les forces sociales acceptent de continuer à jouer ce jeu et accepte que ce modèle imposé aux citoyenNEs ne devienne la norme.

Autre décisions de l’arrondissement

Article 20.01 – sur la rue Mullins entre d'Argenson et Charlevoix il y aura la construction d'un trottoir du côté nord.

Article 20.18 – Une contribution supplémentaire de 15 000$ sera faite à l'Éco-quartier Pointe-Saint-Charles pour favoriser le recyclage. On nous apprend pour le moment que le taux de recyclage serait de 43% dans le Sud-Ouest et que l'objectif est d'atteindre 60%. Mais…. Nous ne connaissons pas ce taux pour le quartier Pointe-Saint-Charles, ce qui aurait été pertinent de savoir… si nous avions eu le droit de poser la question.

Article 30.03 – Les 6 jardins communautaires du Sud-Ouest dont La Pointe Verte dans notre quartier auront des travaux d'expertise sur la qualité des sols. À surveiller puisque 3 des 6 jardins de Centre-Sud dans l'Est ont été fermés suite à ces expertises. À surveiller, afin que l'arrondissement agisse rapidement pour décontaminer si nécessaire et surtout pour éviter que ces terrains ne soient vendus à des promoteurs privés.

Article 30.07 – Changement de responsabilités. En effet, suite à une consultation organisée par la Ville centrale (dont nous n'avons pas eu connaissance) la Ville centrale propose que les rues où passent des circuits d'autobus deviennent sous sa responsabilité avec la charge de l'entretien. Nous ne connaissons pas le méli-mélo que cela pourra provoquer. Par exemple, une personne habitant l'avenue Ash, demandant une réparation au trottoir, se verra peut-être dire par l'arrondissement que cette avenue est désormais sous la responsabilité de la Ville centrale et qu'elle doit s'adresser ailleurs.

Face à ce projet, les éluEs locaux acceptent cette proposition et demandent, dans la résolution 30.07, que l'arrondissement ne soit pas pénalisé financièrement (perte de revenus de parcomètres par exemple). Difficile de reprocher une telle réaction. Mais, pour les quartiers, au moins pour Pointe-Saint-Charles, c'est une réaction à courte vue. En effet, les rues résidentielles où passent des circuits d'autobus changent de catégorie et deviennent des artères où il ne sera pas possible de réduire les vitesses des véhicules. Dans une perspective de qualité de vie, la vitesse des véhicules constitue un élément important qu'on semble avoir oublié.

40.10 – Construction de 5 logements au 2432-2440 de Châteauguay

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