Soirée bilan et autoformation: Squat Kanada

par Anna Kruzynski
mardi le 2 octobre 2007

SQUAT KANADA !!

Samedi dernier, soixante-quinze personnes ont participé à une soirée d’échange sur les expériences de squattage au Canada. Cette soirée d’autoformation, organisée par le Comité d’installation du Centre social autogéré sur les terrains du CN à Pointe Saint-Charles, fait partie d’une série d’assemblées d’information, d’échange et de mobilisation qui seront organisées dans l’année à venir.

Toutes et tous ont apprécié la bouffe collective qui avait été préparée à partir d’une récupération au marché Atwater … un riz espagnol bourré de légumes de saison, un potage, une salade de patate à l’aneth, du pain, des desserts… menu pour 75 personnes qui n’a couté que 5$. L’or pousse dans les poubelles!

Pour alimenter la discussion, les membres du comité autoformation ont fait de brefs exposés sur quelques expériences de squattage qui ont eu lieu au Canada depuis 1990 : le Woodward Squat à Vancouver, Overdale-Préfontaine à Montréal, le 920 de la Chevrotière à Québec, Tent City à Montréal, le Pope Squat à Toronto, le 7 years squat à Ottawa…

Toutes ces expériences étaient des squats d’habitation en premier lieu, malgré le fait que la plupart cumulaient aussi des activités culturelles, politiques et sociales. Les revendications tournent autour du droit au logement. La plupart ont duré quelques mois. Les motifs d’expulsion sont toujours les mêmes… On fait venir les pompiers et les inspecteurs pour statuer sur la sécurité et la salubrité… Ceux-ci réussissent toujours à trouver un petit quelque chose qui n’est pas « conforme ». Et, finalement, le tout se termine par une éviction par les forces de l’ordre, parfois des arrestations, mais rarement des accusations.

Tout ça, évidemment, ne fait que rallumer la flamme des squatteuses-eurs et de leurs alliéEs. Ils et elles savent qu’aussi longtemps qu’il y aura des personnes qui n’ont pas d’abri ou qui n’arrivent pas à boucler leur fin de mois à cause des prix faramineux des loyers, il sera légitime d’occuper et d’autogérer des bâtiments qui sont laissés à l’abandon par leurs propriétaires.

Les personnes dans la salle qui avaient participé à ces squats et à d’autres expériences connexes ont partagé leur expérience. Le tout a été couronné par le visionnement du film « Squat! » de Ève Lamont, qui nous fait vivre le squat Overdale-Préfontaine de l’intérieur… De la prise du bâtiment sur Overdale, aux négociations avec l’administration municipale, au déménagement au Centre Préfontaine, aux processus décisionnels internes, au vivre ensemble, aux rapports avec les voisinEs… Jusqu’à l’expulsion brutale un matin quand tout le monde dormait.

L’émotion dans la salle était palpable. On sentait la colère, mais surtout la motivation à continuer la lutte.

Cette lutte continue ailleurs … Et s’intensifiera à Montréal avec les mobilisations autour du Centre social autogéré à Pointe Saint-Charles.