Conseil d'arrondissement du 4 décembre 2007:Compte-rendu

Reportage de Marcel Sévigny

À l'évidence, les tracas qu'a provoqués la première tempête de neige de l'hiver (28 cm) ont eu un effet sur la présence citoyenne au conseil d'arrondissement. Environ 25 personnes ont pris place dans la salle et 8 personnes se sont inscrites à la période de questions.

En manchette:


Griffintown; consultations en février 2008
La rue Atwater disparaît de Pointe-Saint-Charles article 30.09
Nouvelle signalisation autour de l'école Charles Lemoyne article 40.32
*court bilan politique de l'année 2007

Griffintown; consultations en février 2008. À la période d'information des éluEs la Mairesse a annoncé dans le cas du projet de 1.3 milliards$ de Griffintown, qui fait partie de l'arrondissement Sud-Ouest, que des consultations auraient lieu en février prochain. Mais on ne sait pas encore par quelle instance.

Période de questions des citoyens et citoyennes:

Terrasses Monk: ça se poursuit. Il faut souligner la remarquable constance de certains membres du comité de citoyenNEs qui se battent contre le projet pilote des terrasses sur la rue Monk. Non seulement y-a-t-il de la constance mais des membres de ce comité font un travail remarquable pour soulever toutes sortes de problématiques. En effet des observations quotidiennes durant les mois de juillet, août et septembre faites par des gens ont permis de ramasser un tas d'informations sur ce qui semble parfois de "petits riens" mais qui peuvent contribuer aux désagréments d'un projet lourdement financer mais mal planifier. Par exemple, une des observations montre que les personnes handicapées et/ou en fauteuils roulant peuvent, mais avec beaucoup de difficultés, utiliser les rampes de bois des terrasses qui remplacent les trottoirs.

À juste titre, les 2 citoyennes font ressortir que ce dossier des terrasses Monk a soulevé une sorte de "guerre" entre deux parties de la population locale. La gestion confuse de l'administration publique (éluEs et fonctionnaires confonduEs) y est pour quelque chose. Encore hier soir la Mairesse n'a en rien aidé la pacification autour du dossier en permettant à une des deux citoyennes de prendre 9½ minutes pour exposer son dossier alors que la règle, que rappelle constamment la mairesse Jacqueline Montpetit, est d'une intervention maximale de 2 minutes. À une remarque pertinente que lui a faite la conseillère Line Hamel sur le temps utilisé, celle-ci s'est fait répondre que "c'est moi qui gère les interventions". Il faut dire que Jacqueline Montpetit est défavorable au projet des terrasses Monk.

J'avais déjà souligné ce problème éthique du fait que ce soit la Mairesse qui donne son opinion, qui s'octroie le droit de réplique final et qui agit aussi comme présidente d'assemblée, un poste qui en principe doit chercher à maintenir une certaine neutralité et une certaine équité dans les droits de parole.

L'OPA de Pointe-Saint-Charles toujours bafouée. C'est à la conclusion que l'on arrive encore une fois suite aux questions de 2 intervenantes de l'Opération populaire d'aménagement. En effet, suite à une récente rencontre entre éluEs/fonctionnaires et l'OPA, l'arrondissement devait donner des réponses en dedans de 2 semaines. Comme à l'habitude des citoyennes et des citoyens sont constamment obligés de revenir au conseil d'arrondissement pour tenter de percer le mur de silence ou d'indifférence des pouvoirs publics sur le dossier des parcs dans Pointe-Saint-Charles. Ainsi, les 2 intervenantes ont eu droit au "on ne vous a pas oublié" expression maintenant usée jusqu'à la corde, jusqu'à un nouveau "donnez-nous une petite chance".

Enfin, une autre question qui fut éludée par la Mairesse concerne la réflexion que l'arrondissement a entamée autour de la rue Centre où la Table Action-Gardien a non seulement pas été invitée mais à qui on a refusé de se joindre à une rencontre. Près d'une douzaine de groupes communautaires occupent des locaux commerciaux sur la rue Centre. Voilà une autre manifestation, à mon avis flagrante, du sourd mépris qu'affiche nos représentantEs politiques pour ceux et celles qui pourraient poser des questions embarrassantes.

Une boite à savon au coin de Ropery et de Châteauguay ? C'est à peu près l'expression qu'à utilisé un propriétaire de la rue De Châteauguay, en prenant connaissance du projet de la coopérative d'habitation Le Reflet, adopté en septembre par l'arrondissement. Prenant "à témoin" le Règlement sur les Plans d'implantation et d'intégration architecturale (PIIA), il a dénoncé l'Arrondissement pour avoir accepté la construction d'une "boîte à savon" qui vient briser, selon lui, la trame architecturale de la rue.

Fait plutôt remarquable, le citoyen, reconnaissant qu'il s'agissait de logements pour personnes à faible revenu, a mentionné l'importance que cette population soit soutenue par les autorités politiques. Ce qui est plutôt rare de la part d'un propriétaire privé par les temps qui courrent.

Mais la question première reste pertinente. L'objection qui revient constamment est celle-ci: les budgets des logements sociaux sont tellement minimaux qu'il n'est pas possible defaire autrement que des boîtes carrées. Il s'agit d'une réalité. Toutefois, l'imagination reste une faculté qui va bien au-delà du fric. Il s'agit de vouloir s'en servir. Et d'autre part, dans le milieu des GRT et de la Société d'habitation du Québec, on nous affirme depuis maintenant assez longtemps avoir résolu le problème de la stigmatisation par l'architecture en ce qui concerne les logements sociaux, c'est-à-dire qu'ils s'intègrent bien dans la trame urbaine.

Alors, y-a-t-il un architecte imaginatif dans la salle ?

Le camionnage lourd au sud de la Pointe. Une citoyenne a interpellé directement la mairesse Jacqueline Montpetit sur ce dossier lancinant de trafic lourd causé par les nouvelles affluences d'activités sur les terrains du CN, propriété de Vincent Chiara que celui-ci à payé 1$.

"À ce que je sache" lança la citoyenne, "M. Chiara n'a pas acheté le quartier. Alors, Vous dites que vous nous avez écouté maintenant on veut des réponses. On veut que l'arrondissement prenne position en faveur des citoyens et qu'une solution soit trouvée."

Rappelons que l'arrondissement tergiverse depuis un bon bout de temps sur ce dossier et qu'une des solutions envisagées par l'arrondissement serait d'éliminer le parc Congrégation pour faire passer les camions, ce que les citoyenNEs considèrent inadmissible.

Articles à l'ordre du jour:

Article 30.09: La rue Atwater disparaît de Pointe-Saint-Charles. Il ne s'agit évidemment pas d'une destruction de rue mais plutôt d'un changement de nom. Ainsi, entre les rues St-Patrick et Centre la rue Atwater disparaîtra pour la rue Thomas-Keefer. Thomas keefer fut chef ingénieur de la Montreal Water Board.

Article 40.23 : frais de parc. Immédiatement à l'ouest du Nordelec à l'intersection d'Augustin Cantin et de Shearer une nouvelle construction de condo vient d'être érigée et le promoteur a dû offrir la somme de 8 310$ de compensation pour fin de parc. Il s'agit d'une règlementation. Évidemment, le problème avec ces compensations c'est qu'il ne se crée pas de parcs comme le montre le projet Nordelec où entre 2 000 et 2 500 personnes viendront y vivre dans quelques temps.

Article 40.32: Nouvelle signalisation autour de l'école Charles Lemoyne. Rectifiant le tir, l'arrondissement ajoute l'école Charles Lemoyne à sa série d'interventions pour augmenter la sécurité autour des écoles. Essentiellement, ces modifications empêcheraient les parents qui viennent reconduire leurs enfants à l'école en automobile de se stationner en double et en triple en face des entrées d'école. Les enfants qui se rendent à l'école sont souvent obligés de passer entre les autos ce qui rend les manœuvres assez dangereuses. Ces situations provoquent également des frustrations puisque des automobilistes bloquent souvent le passage.

Il s'agit d'une bonne décision en principe. Mais ne devrait-il pas y avoir un travail de prévention auprès des parents pour réduire l'utilisation de l'auto ? Personne parmi les éluEs ne semble avoir une réponse à cette question.

Court bilan politique de l'année 2007:

En gros, l'année 2007 au conseil d'arrondissement du Sud-ouest a ressemblé aux années antérieures, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu de virage important. Voici les éléments que j'ai retenus:

Les chicanes de clocher entre les éluEs ont continuées au même rythme que l'année 2006;

La Mairesse Jacqueline Montpetit a continué à agir avec une attitude autoritaire, mais elle a mieux géré certains débordements par une attitude moins arrogante envers les citoyenNEs que par le passé;

Face à la seule démarche de démocratisation dans le Sud-Ouest, entamée par l'OPA sur le dossier des parcs les éluEs se sont montréEs plutôt réfractaires ou insensibles. Pour sa part la mairesse Jacqueline Montpetit a fermé complètement la petite porte qu'elle avait ouverte en début d'année sur les enjeux de démocratisation;

Face à de nombreux nouveaux projets immobiliers, les éluEs sont demeuréEs couchéEs devant les promoteurs, ignorant du même coup des revndications importantes apportées par des groupes de citoyenNEs.