Qui sont Vincent Chiara et le Groupe Mach?

Introduction


Le Sud-Ouest de Montréal est engagé dans une phase majeure de redéveloppement urbain qui changera son visage pour les années à venir. La réfection majeure de l’échangeur Turcot et de l’autoroute Bonaventure, le redéveloppement du site de l’ancien centre de tri postal de Postes Canada (maintenant appelé Les Bassins du nouveau Havre), le redéveloppement gigantesque du quartier Griffintown, les multiples transformations d’immeubles industriels en habitations de luxe (projet Lowney’s, projet Lofts Imperial, projet Nordelec, etc.), la construction du Centre Universitaire de Santé McGill, la poursuite du redéveloppement du Canal-de-Lachine ainsi que des 3,5 millions de pieds carrés des anciens ateliers ferroviaires du CN dans Pointe-Saint-Charles occupent une portion très importante du territoire.

Depuis quelques années le Sud-Ouest vit donc une effervescence immobilière qui se caractérise par une intense activité de vente et d’achat, de construction, de rénovation, de changement de zonage et de planification urbaine. L’un des signes de cette activité est la hausse de 61% des évaluations foncières dans le Sud-Ouest, la plus haute augmentation de la Ville de Montréal.

Toute cette activité de planification urbaine a lieu essentiellement derrière des portes closes où des éluEs municipaux, des fonctionnaires, des lobbyistes et des promoteurs immobiliers travaillent à définir la future trame urbaine. Les projets concoctés sont de plus en plus immenses, font appel aux partenariats public-privés ou accordent à des promoteurs privés des droits et des privilèges sur des territoires gigantesques (comme le projet Village Griffintown, les anciens ateliers ferroviaires et l’échangeur Turcot).

Dans ce contexte, nous croyons qu’il est d’intérêt public de rappeler les intérêts en jeu, les personnages influents et les mécanismes qui mènent aux décisions prises ces dernières années par l’administration du maire Gérald Tremblay et ses amis.

Ce texte fait partie d’une série d’études sur les zones de redéveloppement dans le Sud-Ouest de Montréal et les personnes impliquées. Il porte sur le propriétaire des « Terrain du CN », un site de 3,5 millions de pieds carrés, comprenant 1 million de pieds carrés de bâtiments industriels ayant servi d’ateliers ferroviaires depuis les années 1850. Le site a accueilli des activités ferroviaires jusqu’en 2003 et a été retenu en 2004 pour y déménager le Casino de Montréal. C'est dans ce contexte que les terrains ont été vendus 1$ plus des considérations confidentielles à un promoteur immobilier qui, aujourd'hui, tente de les redévelopper.

Qui sont Vincent Chiara et le Groupe Mach?

[les chiffres entre crochets renvoient aux références à la fin du texte]

Selon le journal Les Affaires, Vincent Chiara affirme « être parti de rien » et est aujourd’hui un « magnat de l’immobilier »[1]. Il est avocat fiscaliste depuis 1984[2]. Pendant sa période active de pratique juridique, il est l’associé principal de Chiara & Associés, bureau qui s’occupe surtout de contrats commerciaux, de questions fiscales et de faillites[3]. Il ne pratique plus le droit depuis qu’il s’est lancé dans les affaires immobilières à plein temps en 2001-2002.

Pour réaliser ses ambitions immobilières il a fondé le Groupe Mach Inc. en 2002, dont les bureaux sont les mêmes que son étude juridique, dans un bâtiment qui lui appartient sur le boulevard Pie-IX à St-Michel[4]. Le Groupe Mach Inc. est une compagnie d’investissement immobilier et de gestion d’immeubles qui s’occupe de mettre en valeur des espaces appartenant à divers propriétaires, notamment la famille Saputo (qui est le principal partenaire d’affaire de M. Chiara depuis 2003), mais aussi les propriétés de M. Chiara et de ses autres partenaires (la famille Lieberman, le groupe Shapiro, etc.). M. Chiara a aussi créé la Fiducie Mach (Mach Trust) en 2005, la Fiducie Carma en 2006 et la Fiducie Chivas (Chivas Trust) en 2008, des sociétés qui possèdent des bâtiments et certainement d’autres investissements[5].

Selon la journaliste Sylvie Dugas qui l’a interrogé, c’est grâce au tremplin offert par M. Lino Saputo père, président du conseil de Saputo Inc., que Vincent Chiara a pu devenir un développeur immobilier d’importance : « Misant sur ses origines italiennes, il sollicite avec succès la famille Saputo, l'un de ses principaux partenaires, qui investit dans l'immobilier par l'intermédiaire de son holding Jolina Capital. »[6] Les partenariats entre les Saputo et Vincent Chiara se sont multipliés depuis 2003 et comptent plusieurs petits bâtiments et immeubles prestigieux. Dans le lot des « petits » achats on compte les anciens entrepôts de Steinberg aux coins des rues Hochelaga et Viau (15M$, acheté en 2005[7]), le Complexe Rue St-Patrick dans Pointe-Saint-Charles (acheté 7,1M$ en 2008) ainsi que le 405, rue Ogilvy dans l’arrondissement St-Michel/Villeray/Parc-Extension, acheté par une compagnie à numéro des Saputo avec l’aide du Groupe Mach (et ce dernier est responsable de la mise en valeur du site).




(Les immeubles 1060, Rue University et Place Victoria)


Les partenaires s’engagent dans plusieurs opérations immobilières d’envergure à partir de 2003 quand ils achètent deux édifices appartenant au Canadien National (CN), les 1060 et 1100 Rue Université[8]. En août 2004, ils acquièrent 80% des actions de l’immeuble de la Tour de la bourse (la Place Victoria, évalué à 149M$)[9]. Les propriétaires initiaux étaient la Caisse de dépôt et placement du Québec et le mouvement Desjardins, avec la famille Polachek via leur groupe Weloga Corporation (qui conservent leur 20% de parts). Le PDG de Magil Laurentienne (filiale de Weloga Corporation), Gary Polachek, affirme dans un article du journal Les Affaires qu’il a accepté de faire affaire avec Vincent Chiara « en raison de son association avec la famille Saputo »[10].

En 2008 les partenaires ont fait plusieurs achats. D’abord l’immeuble résidentiel Le Montpellier dans l’arrondissement Saint-Laurent au coût de 20M$[11]. Ensuite en octobre ils payent « plus de 100 millions » pour la Tour CIBC (1155 boul. René-Lévesque, évalué à 82,5M$ en 2008)[12].




(La Tour CIBC et l'immeuble résidentiel Le Montpellier)


Avant de se mettre à acheter des immeubles prestigieux avec les Saputo, M. Chiara s’est lancé dans les affaires immobilières vers 2002 alors qu’il achète avec Martin et Ben Lieberman l’édifice du 2100 de Maisonneuve Est[13]. La journaliste Sylvie Dugas – qui offre une des seules interviews disponibles avec V. Chiara – rapporte que « [d]epuis ses débuts, il travaille en collaboration avec la famille Lieberman, propriétaire du fabricant de vêtements Lamour, à Montréal, qui emploie 2500 personnes partout dans le monde. »[14] Il possède aujourd’hui au moins sept édifices avec les Lieberman, de prix beaucoup plus modestes que ceux qu’il a acheté avec les Saputo.

Transactions avec la Société d’habitation et de développement de Montréal

Les Lieberman sont des contributeurs du parti Union Montréal du maire Gérald Tremblay : plus de 6000$ en 2005 et 2007. Or en mai 2008, la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM) a vendu « à prix d’ami » et sans appel d’offre deux tours à logement à une compagnie de la famille Lieberman, Lieberman Realties. Selon les estimations, les prix correspondraient à ceux du marché de 2004, soit juste avant le boom immobilier à Montréal[15] et l’offre Lieberman n’aurait pas été la plus élevée[16]. Maître Chiara était l’entremetteur de cette transaction. Il achètera lui-même (avec les Saputo) un bâtiment de la SHDM en octobre 2008, aux prix du marché toutefois (le complexe Rue St-Patrick dans Pointe-Saint-Charles)[17].

Un autre épisode impliquant la SHDM et Vincent Chiara est celui de l’Usine Grover. En novembre 2004, les locataires de ce bâtiment apprennent que la SHDM a proposé à l’arrondissement Centre-Sud/Plateau-Mont-Royal un des premiers "partenariat public-privé" de l’ère Jean Charest/Gérald Tremblay:

« Les promoteurs, la SHDM, le Groupe Mach et la firme Dessau-Soprin, projettent de transformer l'immeuble industriel Grover en un ensemble d'appartements en copropriété […] Dans une lettre datée du 18 novembre et adressée au maire de Montréal, la Coalition s'indigne d'une offre faite par la SHDM au lendemain de l'assemblée publique de l'arrondissement Ville-Marie du 2 novembre dernier. Les représentants de la SHDM ont proposé un partenariat privé-public. La société paramunicipale rachèterait et revendrait les logements construits par les promoteurs Dessau Soprin et la société de gestion de portefeuille Mach. Cette dernière conserverait les logements et les penthouses des étages supérieurs. »[18]

Les locataires de l’usine, constitués en coalition[19], entament des négociations pour essayer de la sauver. M. Chiara, qui a déposé une offre d’achat il y a près d’un an, accorde de nouveaux délais aux locataires. Ceux-ci font appel au maire de Montréal et au Ministère de la Culture qui refusent d’aider la coalition, jugeant leur projet de gestion coopérative non viable.[20] De son côté M. Chiara veut faire changer le zonage du terrain pour le faire passer d’industrie légère à résidentiel. Or le service d’urbanisme de l’arrondissement refuse. Devant les difficultés, le Groupe Mach commence à prendre du recul et finira par abandonner son projet[21].

Toujours en lien avec la SHDM, vincent Chiara affirme aussi avoir été sollicité pour le Projet Contrecoeur, mais il aurait refusé[22]. C’est ce projet qui a révélé l’ampleur des activités douteuses de la SHDM sous la présidence de M. Martial Filion, un proche du maire Tremblay maintenant congédié (alors que la femme de M. Filion, Mme Francine Sénécal, était vice-présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal jusqu’à sa démission en septembre 2007 pour aller occuper le poste de directrice du Cégep du Vieux-Montréal).

Le journaliste André Noël de La Presse mentionne que Vincent Chiara a participé à une activité de financement de la fondation du cégep du Vieux-Montréal en décembre 2007 à la demande de M. Martial Filion (qui est membre du CA de cette fondation). M. Noël écrit :

« M. Fillion avait invité des promoteurs avec qui il transigeait en tant que directeur général de la SHDM à acheter des billets pour ces activités. Joint hier, M. Chiara a dit qu'il se souvenait être allé au Medley, mais il a précisé qu'il y était resté peu de temps. Une personne qui était sur place a affirmé à La Presse qu'il s'était présenté avec trois autres personnes, dont un proche collaborateur de Frank Zampino, alors président du comité exécutif de la Ville. »[23]

Cette proximité avec la SHDM sous l’administration Tremblay révèle que Vincent Chiara, qui a bien placé ses billes quant à ses partenaires financiers et d’affaires, sait aussi bien se placer sur le plan politique.

Liens politiques : la filière libérale

La famille Saputo est reconnue pour être d’obédience libérale aux deux paliers de gouvernement. Elle donne chaque année quelques milliers de dollars, parfois quelques dizaines de milliers en période électorale et plutôt au niveau fédéral qu’au niveau provincial. À l’échelon fédéral (PLC) elle donne, par le biais de ses entreprises ou au nom personnel de ses membres, des montants oscillants entre 500 et 5000$, parfois plusieurs fois par années, contribuant ainsi pour plus de 30 000$ dans une année électorale. MM. Lino Saputo, Lino Jr. et Joey Saputo sont aussi des contributeurs réguliers du PLQ où ils donnent quelques milliers de dollars chaque année.

Vincent Chiara participe lui aussi, personnellement ou par le biais de son bureau d’avocats, au financement du Parti libéral du Canada (PLC) par de petits montants (plus ou moins 1000$) en 2002, 2004 et 2005.[24] En 2005, il a personnellement donné 5000$ à la campagne de Stéphane Dion, le maximum autorisé pour un individus.[25] Il a aussi contribué au Parti libéral du Québec en 2004, 2005, 2006 et 2007 pour un total de 7000$. Il a aussi donné 1500$ au PQ en 2005.

A l’échelon municipal, Vincent Chiara est décrit par des journalistes comme « un important pilier du parti du maire Gérald Tremblay »[26]. Lui-même affirme : « Je suis un partisan du maire Tremblay et de son équipe, qui font ce qu'il y a à faire pour promouvoir la Ville de Montréal »[27]. Il a d’ailleurs personnellement contribué en 2002 et 2004 (1000$ chaque fois) à l’Union des citoyens de l’Ile de Montréal (UCIM), ancêtre de Union Montréal, et 1000$ en 2006 à Union Montréal. Autre fait intéressant, M. Chiara a organisé une activité de financement au bénéfice d’Union Montréal, chez lui à Laval en août 2005, qui a ramassé le maximum d’argent permis par la loi, soit 54 000$[28]. Certains élus d’Union Montréal de l’arrondissement Villeray/St-Michel/Parc-Extension étaient présents, notamment Frank Venneri, réélu aux élections de 2005. Le maire Tremblay y était aussi[29].

En 2007 M. Chiara participe aussi à une activité de financement au Cégep du Vieux-Montréal, comme on l’a mentionné plus haut. Le journaliste de La Presse André Noël mentionne que l’ancien chef de cabinet de Gérald Tremblay, Martial Filion (par la suite directeur de la SHDM) était impliqué dans le financement du parti et que, selon une source qui tient à rester anonyme, « [i]l encourageait les directeurs des services de la SHDM et les entrepreneurs avec qui la SHDM faisait affaires à participer aux activités de financement d'Union Montréal »[30].

Il n’y a pas de surprise de voir qu’un promoteur immobilier inscrit dans la filière libérale soit si près du parti de Gérald Tremblay, ce dernier étant un ancien ministre libéral de l’industrie, connu comme entretenant des liens étroits avec le milieu des affaires. Que M. Chiara participe au financement du parti n’est pas plus surprenant. Que ce parti fasse un recours excessif aux dons anonymes[31], passe encore. Mais le parti du maire Tremblay semble aussi aimer récompenser les amis et donateurs du parti, comme le montrent les ventes immobilières au profit des Lieberman qu’on a mentionné plus haut.

Autre exemple, le holding d’investissement de Saputo, Jolina Capital, est propriétaire du 405, Avenue Ogilvy dans l’arrondissement Villeray/St-Michel/Parc-Extension, un bâtiment vendu par l’entremise de Vincent Chiara et dont son entreprise Groupe Mach est responsable de la location des espaces (voir photo ci-contre). En 2007 ils ont signé un bail de 10 ans avec le conseil d’arrondissement Villeray/St-Michel/Parc-Extension pour 40 000 pieds carrés devant accueillir les bureaux de la mairie d’arrondissement, contrat approuvé le 9 août 2007 par les conseillers d’Union Montréal majoritaires dans cet arrondissement (une conseillère de Vision Montréal, Mary Deros, vote en faveur. Elle rejoindra Union Montréal quelques mois plus tard).

Pourtant, juste avant le party de financement chez M. Chiara et les élections de 2005, le conseil d’arrondissement privilégiait un autre emplacement. Après la victoire aux élections les conseillers – dont au moins un était présent à la soirée bénéfice chez M. Chiara - changent d’avis sur la localisation de la mairie et privilégient l’immeuble de Chiara et Saputo. Quelques jours après l’annonce de cette entente, La Presse se demande sous la plume de Sébastien Rodrigue s’il n’y aurait pas eu des irrégularités dans la signature du contrat. En effet, le propriétaire des locaux actuels de la mairie argue que sa soumission était plus basse que celle de MM. Chiara et Saputo. Le Ministère des Affaires municipales a effectué une vérification[32]. Le journaliste André Dubuc a obtenu une lettre du ministère qui certifie que le contrat de gré à gré est légal. Une conseillère de l’opposition, actuellement mairesse de l’arrondissement, s’était opposée à l’époque au nouveau contrat qui coûtera 271 443$ de plus à l’arrondissement[33].

Par ailleurs M. Chiara investit grandement dans cet arrondissement. En août 2004, le groupe Mach a déposé les plans d’un site commercial, « Le Faubourg Saint-Michel », à l’intersection de la rue Jarry et du boulevard St-Michel. Le maire d’arrondissement Paolo V. Tamburello et la conseillère Anie Samson (tous deux d’Union Montréal) approuvent le projet[34]. Paolo V. Tamburello, défait aux élections de 2005, travaille aujourd’hui comme consultant pour l’entreprise JC Fibers[35]. JC Fibers est une entreprise qui louait des espaces à Vincent Chiara sur le site des anciens ateliers ferroviaires du CN à Pointe-Saint-Charles pour entreposer des ballots de papier recyclé. L'entrepôt utilisé illégalement à brûlé dans la nuit du 14 au 15 novembre dernier (voir CN: le bâtiment principal, occupé illégalement, part en fumée).

Le Groupe Mach a aussi construit le nouveau CLSC de St-Michel et il possède un immeuble commercial sur le boulevard Pie-IX.

En plus de ses liens avec cette mairie d’arrondissement, le Groupe Mach a aussi un lien semblable avec la mairie de l’arrondissement Sud-Ouest. Les nouveaux locaux de la mairie depuis 2007, et pour au moins 10 ans, sont localisés au 780, Avenue Brewster à St-Henri, un édifice qui possède deux façades sur des rues différentes.

La mairie est officiellement située au 815, Rue Bel-Air, mais c’est le même bâtiment, qui appartient à Lemay et Associés, firme d’architectes qui l’a acheté de la SHDM et l’a rénové. Le Groupe Mach travaille pour Lemay et Associés pour la « création de valeur ajoutée » et la location des espaces vides dans ce bâtiment[36]. Le Groupe Mach détient des parts dans ce bâtiment, selon l’enquête de la journaliste Linda Gyulai qui a examiné ce partenariat public-privé qui a coûté des millions aux contribuables montréalais[37].

Vincent Chiara travaille par ailleurs avec les éluEs du Sud-Ouest sur le développement du site des anciens ateliers ferroviaires dont il est propriétaire, ainsi que sur d’autres dossiers comme celui de Devimco à Griffintown (où il affirme les avoir aidé)[38].

Vincent Chiara aurait, par le biais de ses compagnies, des intérêts dans au moins deux autres bâtiments où la Ville de Montréal ou l’un de ses arrondissements est locataire, toujours selon les recherches de Mme Gyulai. Malgré qu’il entretienne des liens d’affaire avec la municipalité, il semble qu’il soit parfois un mauvais payeur : la ville de Montréal lui réclamait en 2004 plus de 80 000$ de taxes impayées pour des propriétés lui appartenant, alors que d’autres lui en ont déjà réclamé pour des corporations qu’il administre[39]. Selon l’enquête de Mme Gyulai, en 2008, il doit plus de 58 000$ pour un bâtiment qu’il possède avec la famille Lieberman à Rivières-des-Prairies (et où logent des employés de l’arrondissement[40]) alors que le bâtiment où loge la mairie de l’arrondissement Sud-Ouest, administré et détenu en partie par le groupe Mach, a un gros arrérage de taxes municipales non payées en 2008 (une facture de 477 219$, dont un paiement de 100 000$ fut fait en septembre)[41].

Centre commerciaux et autres projets

Depuis qu’il s’est lancé dans l’immobilier, Vincent Chiara a fait trois choses : 1) acheter des bâtiments avec des partenaires solides, mettre en valeur et repositionner ces espaces; 2) être l’entremetteur dans plusieurs transactions immobilières. 3) Acheter de vieux bâtiments à démolir et des lots vacants pour y construire des centres commerciaux, des stationnements et éventuellement des logements. Voici la majeure partie des activités de construction de centres commerciaux que nous avons pu retracer :

En janvier 2005, Vincent Chiara dépose une demande de changement de zonage au Service d’urbanisme de Laval pour deux lots (2 000 058, 2 000 318) situés à l’intersection des boulevards De la Concorde et D’Auteuil. Le service d’urbanisme recommande de la refuser parce que le projet de construction de deux bâtiments commerciaux, incluant un service à l’auto, s’harmonise mal avec l’environnement résidentiel. Cependant le Comité exécutif de la Ville de Laval accepte la demande en mai 2005 lors d’une séance à huis clos[42]. Chiara rachète d’autres lots (2 000 551, 2 000 508) et refait une demande en janvier 2008, la recommandation du Service de l'urbanisme est toujours de refuser, ce qui sera le cas en 2008[43].

Le Groupe Mach est aussi le propriétaire de quelques 11 lots totalisant 46 500 mètres carrées à Sainte-Catherine et Delson en Montérégie (les lots sont juste sur les limites des deux municipalités). Le groupe projette de construire un vaste ensemble commercial comprenant un supermarché, une pharmacie, une banque, des magasins d’escompte (Dollarama, Tigre Géant) et quelques autres commerces[44]. L’échéance du projet, selon les estimations du promoteur, serait l’été 2008 : « Bien que rien ne soit encore confirmé, le promoteur voudrait que la première phase soit complétée d'ici le printemps, au plus tard à l'été 2008. »[45] Début octobre 2007 le propriétaire a démoli l’ancien restaurant Orange Julep situé sur un des lots au coin de la route 132 et de la rue Jogues, un repère culturel local depuis de nombreuses années[46].




L'ancien restaurant Orange Julep à Delson

Les travaux de construction pour réaliser la première phase du projet de centre commercial ont finalement débuté en juillet 2008; ils devraient se terminer au printemps 2009[47]. Les deuxième et troisième phases du projet nécessitent la construction d’une nouvelle route qui fait partie du plan de développement de la municipalité. Le Groupe Mach a aussi obtenu l’autorisation d’assécher un milieu humide pour construire son centre d’achat. Selon le journaliste qui cite la lettre d’entente entre le Ministère du Développement durable et des parcs et le Groupe Mach, « le ministère et la firme ont conclu que cette section [du milieu humide] « ne présente pas une valeur écologique acceptable » »[48]. En contrepartie le promoteur devra consolider un talus sur le bord de la rivière de la Tortue.

Le Groupe Mach est aussi promoteur du nouveau Faubourg Brossard, autre centre commercial situé cette fois sur le Boulevard Taschereau. Un supermarché, des restos-minutes et une pharmacie sont notamment prévus[49]. Le Groupe Mach participe du mini-boom immobilier de Brossard : le journaliste Laurier Cloutier de La Presse rapporte que cette banlieue est en plein développement avec des centaines de millions de dollars de développement résidentiel et commercial. Au premier chef de ce développement se trouvent le quartier Dix30, un mégacomplexe commercialo-résidentiel qui se donne des allures de village (le complexe Dix30 est le projet phare de la firme Devimco, promotrice du Village Griffintown), et la Tour Catania, de l’entreprise montréalaise Groupe F. Catania[50] (entreprise qui a récemment fait les manchettes à cause de transactions louches entre elle et la SHDM dans le cadre du Projet Contrecoeur dans l’est de Montréal (arrondissement Hochelaga-Maisonneuve)). Une autre entreprise connue des citoyenNEs de Pointe-Saint-Charles est aussi active sur le Boulevard Taschereau : Cogir, qui gère l’édifice Nordelec pour son propriétaire El Ad Canada. Cogir gère aussi des centres commerciaux à Brossard.

Le Groupe Mach et ses partenaires Lieberman ont par ailleurs déjà construit un petit immeuble commercial au coin des rues Jarry et St-Michel (le Faubourg St-Michel) ainsi que le CLSC de l’arrondissement, pas très loin. Un autre projet situé sur des terrains appartenant à ces partenaires vient tout juste d’être officiellement lancé dans le parc industriel de l’arrondissement St-Léonard, au coin des rues Lacordaire et Des Grandes-Prairies. L’hebdomadaire Le Progrès de Saint-Léonard rapporte que le Groupe Mach « pilote » un projet de 70 M$ qui vise à construire quatre bâtiments commerciaux et résidentiels et d’y implanter notamment « un marché d’alimentation, une pharmacie » et d’autres commerces[51]. Le projet nécessiterait, selon l’article du Progrès, la concertation entre le promoteur, l’Agence métropolitaine de transport, la STM, la Ville de Montréal ainsi que l’arrondissement, car il est situé près du lieu prévu pour une gare de la future ligne de trains de banlieue vers l’Est de l’Île.




La maquette du projet du Groupe Mach pour un bâtiment à l'intersection des boulevards Des Grandes Prairies et Lacordaire à Saint-Léonard.


Enfin, tout ne pouvant fonctionner à merveille, le Groupe Mach fut condamné en Cour supérieure le 20 janvier 2006 à payer 50 000$ à Immeubles Provin Inc. pour n’avoir pas respecté une offre d’achat concernant un terrain envisagé pour un centre commercial à Mascouche. Le jugement décrit la façon dont les négociations se sont déroulées : un courtier connaît un terrain à vendre, il en parle à une amie, laquelle lui propose un acheteur éventuel (Chiara); elle contacte son cousin qui, lui, va contacter Chiara. Ce dernier se dit intéressé au terrain et, suite à des négociations menées par cette chaîne de personnes, il rencontre pour la première fois le courtier entremetteur et dépose une offre d’achat au nom du Groupe Mach. Il n’a toujours pas vu le terrain. Il se rend ensuite sur les lieux, n’aime pas ça et attend la fin du délai juridique avant de faire parvenir, de main à main par la chaîne d’entremetteurs, une note de retrait de l’offre d’achat. Or, en cour, Chiara n’a pas prouvé que cette note s’est effectivement rendue chez le courtier. Il a par la suite ignoré les lettres de celui-ci. La cour considère qu’il n’avait pas manifesté son retrait et doit donc payer des dommages au courtier qui, entre temps, avait acheté le terrain car il croyait le revendre aussitôt au Groupe Mach.[52]

Conclusion

M. Vincent Chiara est donc un des promoteurs immobiliers les plus en vue à Montréal. Il gère un portefeuille approchant le milliard de dollars et achète des bâtiments et des terrains sans arrêt depuis 2002. [notre liste de ses propriétés est loin d'être exhaustive...] Un de ses investissements les plus connus demeure l’achat, pour 1$ et des considérations confidentielles, du site des anciens ateliers ferroviaires du Canadien National dans Pointe-Saint-Charles. L’entente de principe pour cet achat a été conclu alors que Loto-Québec, le Cirque du Soleil, la Société du Havre et la Ville de Montréal avaient le projet commun de déménager le Casino de Montréal sur ce site industriel, en 2004-2005.




Le site des anciens ateliers ferroviaires à Pointe-Saint-Charles, la zone de redéveloppement mise en exergue


Depuis que le projet de casino est abandonné, M. Chiara et le Groupe Mach tentent de redonner une autre vocation à ce site, l’un des derniers grands terrains en friche près du centre-ville de Montréal. Cependant, le tout ne va pas sans heurts : depuis 2005, les projets annoncés pour le site peinent à éclore. Un processus de consultation publique est présentement en cours pour établir un plan d’ensemble devant orienter le développement du site. Or un incendie majeur a détruit le principal bâtiment sur ce terrain et a failli faire capoter la consultation publique.

La vente des anciens ateliers ferroviaires du CN est une transaction emblématique des projets de redéveloppement urbains dans le Sud-Ouest. Nous vous invitons à lire l’histoire de cette transaction et à découvrir les projets immobiliers proposés en lisant notre dossier La vente des anciens ateliers ferroviaires du CN (texte à venir).

Vous pouvez aussi consulter la section "Terrains du CN" de notre site pour suivre les événements.

La Pointe libertaire
février 2009.

NOTES et RÉFÉRENCES

[1] Sylvie Dugas, « D'avocat à magnat de l'immobilier. Vincent Chiara et son Groupe Mach gèrent un portefeuille de un milliard de dollars », Montréal, Les Affaires, 29 mars 2008, p. 74.

[2] Sur le site de l’Université de Sherbrooke, on lit : « Chiara, Vincent (Droit 1984) — Autrefois avocat spécialisé en transactions immobilières, il gère aujourd'hui le Groupe Mach, un parc immobilier. » Voir www.usherbrooke.ca/lereseau/bulletin/2008-04/20080402.html. Une première mention trouvée de sa pratique en 1988, alors qu’il est sur le comité légal de l’Organisation de défense des droits des enfants. Voir www.osde.ca/english/1stconf.htm. En 1989, deuxième mention de sa pratique, il est l’avocat au civil d’un homme et de son fils, la femme est morte dans un accident d’auto, responsabilité du ministère des Transports.

[3] Chiara & Associés : 8550, boul. Pie-IX, (Saint-Michel) Montréal, H1Z 4G2, Tél.: 514-593-1118, Télécopieur: 514- 593-5073. En 1988, son bureau s’appelle Dominico, Chiara & Cavaliere. Parfois nommé dans des jugements de Cour comme Duliot, Chiara et Bouchard, Chiara & Iannuzzi, Chiara Iannuzzi Incorporated Lawyer. Les bureaux ont déjà été domiciliés (en 1998 ou avant) au 5167 Jean-Talon Est, suite 200, Montréal, H1S 1K8, 514-593-1118. Autres associés : Me Patrice Duliot, Me Michel Décoste, Me Pietro Iannuzzi, Me Jacky Salvant (stagiaire 2007). Selon www.profilecanada.com, environ 8 personnes travaillent dans ce bureau.

[4] Groupe Mach Inc. : 8550, boul. Pie IX, (Saint-Michel) Montréal, H1Z 4G2, Tél. : 514-374-6224. www.groupmach.com. Le Groupe Mach compte parmi ses employés MM. Mark Dilanni et Bassel Kabbani, ce dernier comme directeur d’investissement. MM. Claudio Celli et Max Francischiello sont responsables des espaces à louer dans les bâtiments administrés par le groupe. M. Pierre-Jacques Lefaivre est vice-président Développement. M. Lefaivre est aussi un des vice-président de la firme Daniel Arbour et associés, urbanistes.

[5] Une ancienne compagnie de M. Chiara, Les investissements Vincent Chiara Inc. (matricule 1144084267 au registre des entreprises du Québec), fut domiciliée aux anciens bureaux de son cabinet d’avocats, 5167 Rue Jean-Talon Est. Active de 1987 à 1995, elle fut « radiée d’office » en 1998 parce que les déclarations annuelles n’ont pas été faites entre 1995 et 1998.

[6] Sylvie Dugas, « D'avocat à magnat de l'immobilier… », op. cit.

[7] Toujours selon le Journal Les Affaires, les entrepôts situés au 5151 rue Hochelaga (les bureaux sont au 2625, rue Viau, de l’autre côté du coin de la rue) ont été acheté 15 millions de $ le 23 juin 2005. L’ancien propriétaire était le groupe papetier Cascades, division transports. Voir à ce propos : André Dubuc, « La famille Saputo et Mach achètent les anciens entrepôts de Steinberg », Montréal, LesAffaires.com, 13 juillet 2005. La dénomination légale de l’immeuble est Complexe rue Hochelaga/Viau S.E.C. et, selon le Registraire des entreprises du Québec, le complexe est possédé par Fiducie Mach (Mach Trust), Jolina S.E.C. et 4287410 CANADA INC., une compagnie dont, selon Corporations Canada, l’administrateur est M. Joe Marsilii. Ce schéma se répète pour d’autres immeubles.

[8] Le 1100 Rue Université est connu sous le nom de Complexe Rue Université S.E.C.. Chiara agit comme le « propriétaire » et le siège social du building est à ses bureaux du boul. Pie-IX : « Complexe Rue Université S.E.C., limited partnership, having its head office at 8550, Pie-IX boulevard, Montreal (Quebec) Canada, H1Z 4G2, herein acting and represented by Vincent Chiara, duly authorized for the purpose hereof as he so declared; » En ligne: www.secinfo.com/d14D5a.z21Cm.8.htm.

[9] « M. Chiara est l'un des trois actionnaires du groupe d'acheteurs avec Jolina, le holding des Saputo, et Giuseppe Borsellino. Ce dernier est président du Groupe Petra, la société de gestion d'immeubles appartenant aux Saputo. Le triumvirat a acheté en novembre 2003 les immeubles des 1060 et 1100 Université qui appartenaient alors au Canadien National. C'est Petra qui assure maintenant la gestion des deux immeubles de bureaux. Le groupe est toujours à la recherche de propriétés, assure M. Chiara. » André Dubuc, « Le holding familial des Saputo acquiert 80 % de la Tour de la Bourse », Montréal, Les Affaires, 14 août 2004, p. 15.

[10] La journaliste Sylvie Dugas cite M. Polachek : « « C'est quelqu'un de brillant qui travaille très fort pour trouver des occasions d'affaires, qu'il pousse jusqu'au bout. Nous avons bâti une relation de qualité avec lui », dit Gary Polachek, président et chef de la direction de Magil Laurentienne, un de ses partenaires dans l'achat de la Tour de la Bourse. M. Polachek dit avoir accepté de collaborer avec M. Chiara en 2004 en raison de son association avec la famille Saputo. » Dans « D'avocat à magnat de l'immobilier. Vincent Chiara et son Groupe Mach gèrent un portefeuille de un milliard de dollars », op. cit.

[11] Redex Inc., « Une deuxième offre pour Le Montpellier », Montréal, Marketwire, 21 janvier 2008. Redex Inc., « Acceptation d'une offre d'achat de 20 250 000 $ pour Le Montpellier », Montréal, Marketwire, 23 janvier 2008.

[12] Hugo Joncas, « Saputo achète la tour CIBC », Montréal, Les Affaires, 2 octobre 2008.

[13] Sylvie Dugas, « D'avocat à magnat de l'immobilier… », op. cit.

[14] ibid.

[15] André Dubuc, « Deux immeubles vendus à prix d’ami à des donateurs d’Union Montréal », Montréal, Les Affaires, 30 mai 2008.

[16] Linda Gyulai, « Fundraiser another link between Tremblay’s party and housing agency », op. cit.

[17] Alain Dubuc, « Saputo achète de la SHDM… sans appel d’offres », Montréal, Les Affaires, 16 octobre 2008.

[18] Bernard Lamarche, « L'avenir de l'usine Grover est compromis », Montréal, Le Devoir, 30 novembre 2004, p. B8.

[19] « La coalition Sauvons l'usine Grover vise à assurer la pérennité de l'usage actuel de l'édifice classé «industrie légère». Selon les documents diffusés par ce regroupement, il ne s'agit pas d'empêcher le propriétaire de vendre, mais «d'envisager plusieurs possibilités dont la mise en place d'une coopérative avec les occupants en vue d'acquérir l'usine». L'édifice accueille 66 ateliers d'artistes et d'artisans, 32 locaux occupés par des bureaux, quatre commerces et 41 locaux occupés pour de l'entreposage. » Bernard Lamarche, « L'avenir de l'usine Grover est compromis », op. cit. Voir aussi : Coalition Sauvons l’usine, « Avis sur la proposition de politique de développement culturel pour la ville de Montréal », Mémoire soumis à l’Office de consultation publique de Montréal, 28 février 2005, 17 pages. « Construite en 1923 pour loger la compagnie Knit-to-Fit, l'usine Grover de la rue Parthenais avait dû fermer ses portes en 1993, victime de la concurrence internationale dans l'industrie du vêtement. Aujourd'hui, l'édifice abrite 66 ateliers d'artistes et d'artisans, 32 locaux occupés par des bureaux et quatre commerces. 41 locaux servent de lieux d'entreposage. » Jeanne Corriveau, « Ancienne usine Grover. Montréal va accélérer l'étude du dossier d'achat par les locataires », Montréal, Le Devoir,19 février 2005, p. a10.

[20] Jeanne Corriveau, « Nouvel espoir pour les locataires de l'usine Grover », Montréal, Le Devoir, 18 février 2005, p. b2; Jeanne Corriveau, « Ancienne usine Grover. Montréal va accélérer l'étude du dossier d'achat par les locataires », op. cit. Jeanne Corriveau, « Les locataires de l'usine Grover devront se débrouiller sans la Ville », Montréal, Le Devoir, 15 mars 2005, p. A4. Le Ville-Marie, « Usine Grover: les négos se poursuivent », Montréal, Le Ville-Marie, 20 mars 2005.

[21] Alexandre Shields, « Le projet de coopérative de l'usine Grover est menacé », Montréal, Le Devoir, 28 janvier 2006, p. A7.

[22] Voir Linda Gyulai, « Fundraiser another link between Tremblay’s party and housing agency », op. cit.

[23] André Noël, « Vérifications en cours au Cégep du Vieux-Montréal », Montréal, La Presse, 19 novembre 2008.

[24] “Contributions to a Campaign for the Party Leadership”, Ottawa, The Hill Times, 25 novembre 2002, en ligne: http://209.47.161.50/articles/HillTimes/ hilltimes021125.htm.

[25] Bea Vongdouangchanh, “Conservatives out-fundraise governing Liberals, again”, Ottawa, The Hill Times, 7 novembre 2005, p. 1.

[26] Sébastien Rodrigue, « Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Des irrégularités dans le dossier du déménagement de la mairie? », Montréal, La Presse, 13 octobre 2007, p. A17.

[27] Sébastien Rodrigue et André Noël, « Organisation d'une activité de financement. L'Équipe Tremblay a recouru aux services d'un promoteur immobilier », op. cit.

[28] On note ailleurs que Chiara a aussi financé Vision Montréal : « Me Chiara a aussi versé 800 $ à Vision Montréal en 2005. Il n'a toutefois rien versé en 2002, 2003 et 2004. L'avocat a déjà remis 1000 $ à l'UCIM en 2002 et en 2004. » Sébastien Rodrigue et André Noël, « Organisation d'une activité de financement. L'Équipe Tremblay … », op. cit.

[29] ibid.

[30] André Noël, « Vérifications en cours au Cégep du Vieux-Montréal », op. cit.

[31] André Dubuc, « Beaucoup de dons anonymes à Union Montréal », Montréal, Les Affaires, 30 mai 2008.

[32] Sébastien Rodrigue, « Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Des irrégularités dans le dossier du déménagement de la mairie? », op. cit. Voir aussi Sébastien Rodrigue, « Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Les locaux de la nouvelle mairie administrés par un proche du parti du maire », op. cit. André Desroches, « L’arrondissement aura son hôtel de ville », Le Progrès St-Michel, 17 août 2007.

[33] André Dubuc, « Montréal : contrat de 10M$ sans appel d’offres », Montréal, Les Affaires, 2 déc. 2008.

[34] Arrondissement Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, « Procès-verbal de la séance régulière du conseil d’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension », 3 août 2004, p. 6.

[35] Julie Quévillon Mantha, « JC Fibers cherche à devenir un meilleur voisin », Chambly, Le Journal de Chambly, 28 octobre 2008.

[36] Voir Arrondissement Sud-Ouest, « Procès-verbal de la séance extraordinaire tenue le mercredi 22 mars 2006 à 11h, … », disponible en ligne. Marylise Hamelin, « Retour à la maison », Montréal, La Voix populaire, 30 août 2007. Mary Lamey, « Drawing on St. Henri’s riches », Montréal, The Gazette, 2 octobre 2007.

[37] Voir Linda Gyulai, “Anatomy of a city deal”, Montréal, The Gazette, 19 décembre 2008. Dans cet article, M. Chiara affirme “We may have a small share (in the company that owns the building) just so that we can manage the property”.

[38] « Businessman Vincent Chiara […] said he has « helped Devimco » on the Griffintown project and can vouch for its seriousness. » Dans Mary Lamey, « Retail complex includes canal », Montréal, The Gazette, 15 novembre 2006, p. B1.

[39] André Dubuc, « Des propriétaires aux poches garnies ne paient pas leurs taxes », Montréal, Les Affaires, 25 septembre 2004, p. 8. Unité Mobile de soudure Laval Inc. c. Chiara, Cour du Québec, division des petites créances, 2002, no. 500-32-065084-024.

[40] Le Comité exécutif de la ville de Montréal a approuvé la relocalisation d’employés dans ce bâtiment en avril 2006. Voir Comité exécutif de la ville de Montréal, « Ordre du jour du 19 avril 2006 », disponible en ligne sur le site Internet de la ville.

[41] Voir l’enquête de Linda Gyulai, « Anatomy of a city deal », Montréal, The Gazette, 19 décembre 2008.

[42] « Procès-verbal d’une séance du comité exécutif de la ville de Laval tenue à huis clos », Ville de Laval, 4 mai 2005, pp. 17-18.

[43] L'Édition de Quartier (Sud-Est de Laval), Vol. 9 no. 1, 6 janvier 2008, p. 3.

[44] Normand Laberge, « Un important développement commercial devrait voir le jour d’ici les prochains mois dans l’axe du prolongement du boulevard Georges-Gagné à Delson », Delson, Le Reflet, 12 mai 2007. Voir aussi : Direction de l’analyse socio-économique – Services Canada « News Flash! Information on Labour Market », Ottawa, Ministère des travaux publics, 20 juin 2007, p. 4; Véronique Asselin, « La route 132 continue de se développer en attendant le boulevard urbain souhaité par plusieurs élus et citoyens », Delson, Le Reflet, 2 juillet 2008.

[45] Normand Laberge, « Un important développement commercial … », op. cit. Cette échéance est réitérée en octobre 2007 dans Normand Laberge, « Les citoyens de la région n’ont plus de point de repère pour s’orienter », Delson, Le Reflet, 6 octobre 2007.

[46] Normand Laberge, « Les citoyens de la région n’ont plus de point de repère pour s’orienter », Delson, Le Reflet, 6 octobre 2007. Voir aussi, Ville de Sainte-Catherine « Développement économique », dans Info Sainte-Catherine, vol. 20 no. 3, hiver-printemps 2008, p. 10.

[47] Véronique Asselin, « Un centre commercial de 30 M$ sur la route 132 », op. cit.

[48] Étienne Laberge, « Les échos du conseil », Delson, Le Reflet, 8 octobre 2008. Voir aussi la Résolution 64-08 dans Ville de Delson, Compte-rendu de l’assemblée ordinaire du conseil municipal de la Ville de Delson, 12 février 2008, p. 18-19.

[49] « Le groupe Mach Inc. avait indiqué au Brossard Éclair en février dernier qu’il prévoit la construction d’un centre com­mer­cial de type «commercial strip» qui comprendrait un IGA extra ainsi que quatre bâtiments pour couvrir un total de 500 000 pieds carrés et que d’autres commerces de détail seront aussi présents dans le nouveau développement. À l’ori­gine, le premier coup de pelle était prévu pour la fin de 2007 ou le début de 2008. » Léo Gagnon, « IGA Latendresse vendu à Sobeys », 19 novembre 2007. Léo Gagnon, « Faubourg Brossard: une décision sous peu », 24 novembre 2007, en ligne sur http://hebdosblogue.canoe.ca/lebrossardeclair/2007/11. Mais la vente des lieux n’a pas été signée avant octobre 2008. Voir Laurie Cloutier, « Un milliard investi à Brossard d’ici deux ans », Montréal, La Presse, 12 juin 2008.

[50] Voir Laurier Cloutier, « Un milliard investi à Brossard d’ici deux ans », op. cit.

[51] Guillaume Picard, « Projet de développement commercial et résidentiel de 70M$ », Montréal, Le Progrès de Saint-Léonard, 17 décembre 2008.

[52] Immeubles Provin inc. c. Groupe Mach inc., 2006 QCCS 177.