Des membres du conseil d'administration de la Clinique sonnent l'alarme

Compte-rendu de l’assemblée spéciale tenue le 17 novembre 2008

Par l’Agence de presse libre de la Pointe, 23 novembre 2008. Quarante résident.es de la Pointe, ainsi que plusieurs employé.es de la Clinique ont répondu à la convocation à une assemblée générale spéciale de la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles. « Une discussion est nécessaire », pouvait-on lire sur l’affiche annonçant la tenue de l’assemblée à l’égard de : « (1) certaines pratiques administratives actuellement en cours au sein de la corporation (…) (2) différentes sphères d’activité de la Clinique, notamment, l’organisation des services offerts à la population, les rapports avec les citoyens, les groupes communautaires et la communauté, les pouvoirs dévolus au conseil d’administration, les rapports de travail entre la Clinique et les employés ainsi que tout autre aspect nécessitant d’être porté à l’attention de l’assemblée générale ». En petits caractères en bas de page, on pouvait lire qu’une 2e assemblée générale suivrait le soir même pour élire des membres au conseil d’administration.
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Patrick Côté, membre du conseil d’administration (CA) de la Clinique et un des organisateurs de cette assemblée, a ouvert en présentant un état de la situation qui sévit au sein de la Clinique. Il nous a parlé de dynamiques qu’il jugeait malsaines au sein du CA, dynamiques présentes depuis plus d’un an, mais qui vont en empirant depuis l’arrivée de la nouvelle coordonnatrice : notamment, des décisions importantes prises ailleurs qu’au CA et par la suite imposées à celui-ci, des attitudes de dénigrement envers certain.es administrateurs.trices, un manque de suivi en ce qui concerne des demandes ou implications citoyennes. Il a parlé de rapports de plus en plus tendus entre la coordonnatrice et les employé.es de la Clinique, parlant même de l’instauration d’un « climat de peur ». Plus tard en réunion, Linda Ledoux, elle-aussi membre du CA, a précisé qu’il y aurait eu un congédiement qui a soulevé tout un tollé à l’interne; situation qui aurait été gérée de manière inacceptable par la coordonatrice. Elle ajoute aussi qu’elle se sent tassée, ignorée, intimidée par celle-ci et par certain.es membres du CA. Une dynamique qui rend la tâche d’administratrice citoyenne de la Clinique, difficile et lourde à porter. M. Côté et Mme Ledoux, ne voulant pas simplement démissionner, auraient décidé de convoquer cette assemblée afin de trouver, avec les citoyen.nes membres, des solutions à ce qu’ils perçoivent comme une crise interne.

Cependant il n’a pas été simple pour arriver à bien comprendre ce que nous venons d’exposer ci-dessus. Après l’ouverture par M. Côté, les questions d’ordre procédurales fusèrent. Qui a convoqué cette assemblée? Quelques membres dissidents? Le CA? Est-ce que cette assemblée est « légale »? A-t-elle été convoquée selon les règlements de la Clinique? Quel est le quorum? Avons-nous quorum? Non? Alors il est impossible de prendre des décisions? Cette assemblée est caduque?

Éventuellement, on a compris que M. Côté avait fait circuler une pétition revendiquant la tenue d’une assemblée générale spéciale. Cette pétition aurait été déposée à la rencontre du mois d’octobre du CA qui lui, aurait négligé d’y faire suite avant … la date prévue de l’assemblée générale. La lettre, datée du 17 novembre, envoyée par des membres de l’exécutif du CA par courrier rapide à toutes les personnes signataires de la pétition, a été lue à haute voix et distribuée à tous les participant.es. Insistant pour dire qu’il est prématuré de faire une assemblée sur des enjeux aussi complexes, les signataires invitent les dissident.es et les citoyen.nes qui le voudront à participer à une réunion du CA élargi qui aura lieu le 3 décembre prochain à 19h (500, rue Ash). L’objectif serait d’organiser une assemblée générale spéciale pour le début de l’année 2009, de statuer sur le contenu, la démarche à suivre et les objectifs. Les signataires rappellent, en terminant, que le CA a le pouvoir de remplir les postes vacants en son sein et invitent ceux et celles qui seraient intéressé.es de venir les rencontrer. Bref, cette assemblée a été convoquée sans l’accord du CA.

Malgré le manque de clarté procédurale, l’assemblée a su se prendre en main. Quorum n’étant pas atteint (on était 40 résident.es, fallait 50), l’assemblée générale en devint une de partage d’informations et de discussion, mais non décisionnelle. Plusieurs personnes exprimèrent des inquiétudes sur la situation qui semble sévir à la Clinique, sur une potentielle perte de contrôle citoyen sur leur Clinique, sur un possible détournement de la mission de la Clinique. D’autres ont reproché que l’assemblée a été organisée sans s’assurer que les différents points de vue soient représentés pour que les résident.es puissent se faire une idée de l’ensemble du portrait. Quelques-un.es ont plaidé pour moins de ventilation, plus de solutions. Vers la fin de la réunion, un consensus tacite semble émerger : saisir l’occasion offerte par le CA et de participer à la réunion élargie de celui-ci, le 3 décembre prochain. Un rendez-vous incontournable pour ceux et celles qui ont a cœur l’avenir de leur Clinique.

Anna Kruzynski pour l’Agence de presse libre de la Pointe
lapointelibertaire[at]yahoo.ca
Le 23 novembre 2008