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Des vélos en libre service à Pointe-Saint-CharlesAgence de presse libre de la Pointe - 19 avril 2009. Le Centre social autogéré de Pointe-Saint-Charles a lancé le 18 avril une flotte de quelque 25 vélos en libre service dans le quartier. RassembléEs au Parc St-Gabriel, une centaine de personnes ont participé au lancement de la flotte. Les "vélos libres" du projet autonome du centre social sont disponibles pour toute personne qui a besoin d'un vélo pour de courtes périodes. Des supports à vélo ont été placés à 3 endroits du quartier (près du YMCA, au métro Charlevoix et au coin des rues Charron et Knox) et deux autres se rajouteront bientôt (à l'église St-Charles et au parc Sammy Hill). Les vélos sont disponibles - sans cadenas - sur ces supports. Anna Kruzynski, du projet autonome Vélo-libre, affirme en conférence de presse que ce projet a deux volets: d'une part offrir des vélos en libre service, d'autre part installer un atelier de réparation autogéré. Cette initiative politique vise à promouvoir les alternatives au transport capitaliste soumis à des tarifs qui empêchent une réelle mobilité des personnes. Ce projet, affirme-t-elle, "est basé sur des valeurs d'autogestion, d'autonomie, de réutilisation et de gratuité". "On veut faire la promotion du transport gratuit et actif, on met en pratique dans le ici et maintenant le rêve d'une société future écologique, autogérée et conviviale". Laurent Lévesque, porte-parole de Montréal à Vélo, mentionne pour sa part que, dans le contexte de crise environnementale, la ville de Montréal parle de transport écologique, mais que ses projets, tels le vélo Bixi, sont des "projets band-aid" qui ne remettent pas en question le capitalisme. Avec ce "projet radical", le "concept du transport payant et hiérarchique" est remis en question. En réalité, ajoute-t-il, le projet Bixi de la ville de Montréal n'est pas accessible et est coûteux. Il se réjouit que le projet Vélo-libre soit totalement gratuit et conçu pour les gens du quartier, au contraire de celui de la ville, plutôt orienté vers le tourisme et les professionnels capables de payer très cher pour utiliser temporairement un vélo. Il souhaite vivement qu'une telle initiative s'étende à d'autres quartiers de la ville. Enfin, Geneviève Grenier de la Table de concertation communautaire Action-Gardien, salue le projet vélo-libre, "une initiative conçue par des gens de la communauté pour des gens de la communauté", qui s'inscrit dans "la tradition locale de se prendre en main et de se donner des services". "Ce service collectif et gratuit est un geste concret qui répond à un réel besoin, celui de se déplacer à moindre coût". Elle rappelle que les hausses de tarif à la STM et les baisses de service (surtout dans le quartier où les deux lignes d'autobus sont peu fiables) rendent difficile la mobilité des personnes. Elle salue l'initiative Vélo-libre et souhaite que les gens s'approprient le projet et y contribuent. Après la conférence de presse, 75 cyclistes ont pris la rue pour faire le tour des points d'entrée du quartier où des panneaux ont été posés rappelant aux utilisateurs et utilisatrices de ramener les vélos dans la Pointe. La "masse critique" a fait le tour du quartier et s'est aussi arrêtée aux trois supports installés à ce jour. La masse critique arrive au YMCA de la Pointe, où un support est installé près de l'entrée principale.
Un pied de nez aux transports capitalistesLe projet Vélo-libre est un véritable pied de nez aux modes de transport promus par le capitalisme, même celui qui se targue d'être "vert" ou "durable". En effet, aucune production industrielle n'a été nécessaire pour faire exister cette flotte: tous les vélos, toutes les pièces ont été récupérées ou données. Le métal pour confectionner les supports provient aussi de récupération et les supports ont été gracieusement soudés par des participants de l'entreprise d'insertion Formétal, établie dans le quartier. Cela est très différent du projet Bixi de la Ville de Montréal qui a nécessité des millions de dollars en ingéniérie et en production industrielle. Voulant être écologiste, la ville de Montréal a pourtant tourné le dos au fait que des vélos, y'en a partout et qu'il s'agit de les récupérer et de les revamper pour les remettre en service. De plus, la flotte de vélo est en réel libre-service: gratuits, accessibles, fonctionnels et facilement identifiables, les vélos ne servent pas à donner un vernis écologiste où une "vitrine" verte à la Ville de Montréal. Les vélos sont utilitaires et visent à répondre à un besoin. Le capitalisme, dans sa logique de récupération, parle beaucoup d'écologie et de développement durable depuis quelques années. Cependant il ne perd jamais de vue ses objectifs premiers: viser la croissance économique, la poursuite de l'exploitation et le profit. Le projet vélo libre s'inscrit dans une tendance inverse: réaliser une décroissance des activités industrielles, s'inscrire dans une visée émancipatrice et remplir les besoins des gens par la gratuité des services. Installation d'un atelier de réparation autogéréMentionnons enfin que le projet vélo libre installera un atelier de réparation de vélos où les habitantEs du coin pourront s'initier à l'entretien et la réparation des vélos. Cet atelier sera installé, à partir du 29 mai prochain, dans le bâtiment que le Centre social autogéré occupera pour s'installer définitivement. En effet, le Centre social autogéré existe depuis plus d'un an de façon itinérante. Le 29 mai prochain, le CSA ouvrira un bâtiment vacant de Pointe-Saint-Charles pour s'y installer. On peut consulter l'appel à venir soutenir l'ouverture du squat en suivant ce lien. Le projet Vélo-libre cherche des vélos et des pièces. Pour leur en offrir, contacter velocsa[a]gmail.com. Pour en savoir plus18 avril 2009 :: Des photos du lancement sur la page de l'Agence de presse libre de la Pointe chez Flickr. 17 avril 2009 :: Communiqué de presse du Centre social autogéré :: Revue de presse sur le site du Centre social autogéré M.S. nouvelles des groupes du quartier | transport | 2150 lectures
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