3 mois sans métro pour si peu d'amélioration

Par l'Agence de presse libre de la Pointe - 28 mai 2009. À l’initiative de la Table Action-Gardien de Pointe-Saint-Charles, la Société de transport de Montréal (STM) a dépêché 5 fonctionnaires lors d’une assemblée publique où environ 75 personnes étaient présentent. Sans cette initiative les citoyenNEs n’auraient eu droit qu’à des dépliants distribués porte à porte, dépliants qui sont généralement avares d’informations. Comme une habitude très bien ancrée de la part des institutions publiques dans notre système soit disant démocratique, le plan d’intervention est scellé depuis longtemps et les gens ne sont qu’informés, comme si c’était une initiative privée qui payait les travaux.

Cette assemblée a permis d’en connaître un peu plus sur les intentions de la STM et surtout (je souligne) de permettre aux usagerÈs de faire valoir quelques irritants bien sentis sur la qualité et la quantité du service de transport collectif.

La station de métro Charlevoix se trouve dans la deuxième phase de rénovation des édicules. Construite en 1974, un des fonctionnaires a avoué qu’il s’agissait d’un véritable « bunker » de ciment comme plusieurs autres vielles stations. Les éléments significatifs de la rénovation seront :
• la réfection de la verrière intérieure,
• la réfection du plancher de béton intérieur très usé,
• l’installation d’un meilleur éclairage
• amélioration de la boucle pour accueillir les autobus qui arrive au métro.

À l’évidence, Charlevoix ne recevra pas la cure de rajeunissement dont ont profité les stations de la première phase telle que Beaudry ou Papineau par exemple. Un fonctionnaire a affirmé qu’il n’avait pas le mandat de reconfigurer l’édicule de Charlevoix pour réduire les murs de bétons au profit de fenêtres qui ajouteraient de la transparence et augmenterait le sentiment de sécurité. L’équipe de la STM a été incapable de dire si la structure était en mesure de supporter une construction supplémentaire sur l’édicule.

Une navette gratuite

Comme la station sera fermée la STM installera une navette à utilisation gratuite entre les stations La salle, Charlevoix et Lionel-Groulx, mais il n’y aura pas d’arrêts entre les stations. Mais comme l’a souligné un fonctionnaire les usagerÈs devront débourser le prix de leur passage au moment de transférer sur le réseau normal.

Comment les 4 000 usagerÈs par jour pourront-ils s’abriter en attendant la navette? Y-aura-t-il des délais à cause de la congestion aux heures de pointe? Quels peuvent être les problèmes de sécurité pour les piétons qui encombreront les intersections? Ce genre de questions a montré que les fonctionnaires devront être sur les lieux pour apporter les correctifs rapidement pour éviter la confusion et les incidents facheux.

Absence significative d’amélioration des services

Les usagerÈs ont certainement été déçus qu’aucune amélioration significative des services ne soit prévue au métro Charlevoix tel que :
• une station plus conviviale et transparente (lieu public qui pourrait agir comme lieu de socialisation car il s’agit d’une station locale);
• l’installation d’un ascenseur ou de toilettes
• des portes papillons automatiques (les nouvelles stations de métro en sont toutes pourvues) pour permettre aux gens d’entrer et de sortir sans être obligés de lutter contre la force des courants d’air

La STM affirme qu’il y aura une augmentation du nombre de supports à bicyclette, mais sans nous en indiquer le nombre, indice évident d’un manque de contact avec la sensibilité et la réalité du terrain.

Dans la dernière partie de la présentation un fonctionnaire s’est placé sur le terrain très glissant de la qualité des services de la STM lorsqu’il a mentionné l’ajout de services sur le circuit 61 après 21h. Toujours est-il qu’au même moment la présentation « power point » est tombée en panne comme pour nous signaler l’utilisation abusive des mots. En effet, un intervenant a souligné au micro que l’ajout de services n’était que le rétablissement partiel de 2 coupures consécutives exécutées par la STM dans les dernières années, ce que finalement le fonctionnaire a admis.

Même si les protestations sur la diminution des services (attentes plus longues, non respect des horaires, etc.) n’affluent pas en grand nombre à la STM ceux et celles qui se préoccupent des enjeux de transport sur le terrain connaissent les nombreux problèmes. Un de ceux que la STM connaît très bien depuis des années et dont elle n’a pas encore proposée de solution sont les 3 circuits (57, 107 et 61) qui desservent le quartier et qui sont coincés dans la circulation automobile de l’heure de pointe de l’après-midi.

Et pour bien souligner les écarts entre une structure bureaucratique et la réalité sociale sur le terrain, il a été souligné qu’après un an et demi de négociation la proposition de murale au métro présentée par le Carrefour d’éducation populaire et un groupe de citoyenNEs n’a toujours pas aboutie entre autre pour des raisons de … sécurité.

En somme, la STM et les pouvoirs politiques responsables ne nous offre pour cette période perturbation que le MINIMUM pour arrêter la dégradation d’une station vieille de 35 ans alors que les services se dégradent inexorablement et que les tarifs ont augmentés de plus de 20% depuis 8 ans.

Une occasion pour augmenter la pression

• Aurons-nous accès à l’information et aux études des secteurs du Sud-Ouest et de Pointe-Saint-Charles que la STM produira dans le 4 ou 5 prochains mois?
• Invitera-t-on des groupes locaux intéressés aux discussions sur ces travaux?
• Le milieu communautaire et des citoyenNEs saisiront-il l’occasion pour placer la STM dans une position inconfortable en exerçant une surveillance précise en certaines occasions durant la période des travaux?

Il s'agit peut-être de la meilleure occasion pour mettre sur pied un comité d’usagers et d’usagères au moment où nous savons que la STM discute avec le CN et le Nordelec et que nos rues sont de plus en plus envahies par la circulation automobile.