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Centre social autogéré: Les forces policières sortent l’artillerie lourdeAgence de presse libre de la Pointe, 31 mai 2009. Le commandant Jean-Ernest Célestin de l’opération policière à qui nous avions parlé la veille nous avait affirmé que le contact était très bon entre les forces policières à l’extérieur du bâtiment et les occupants et que des négociations avaient déjà commencé. Le seul objectif recherché nous disait encore le Commandant était « la sécurité des gens » barricadés à l’intérieur du bâtiment désaffecté situé au 2985 rue St-Patrick dans le quartier Pointe-Saint-Charles. À ce moment là, plus de 200 personnes assistaient dans la cour de l'édifice à un spectacles de danse pendant que la préparation pour passer une première nuit s'organisait. Le pouvoir policier n'a jamais eu l'intention de négocier Il est près de 15h ce samedi le 30 mai 2009, lorsque l’on apprend de la part du mandataire du Centre social autogéré (CSA) qui occupe le bâtiment que des représentants de la police sont en route pour négocier. Environ 20 minutes plus tard, un contingent de policiers arrivent en force près de la clôture de la cour extérieure qui jouxte le bâtiment et où se trouve de nombreuses personnes y compris des enfants. Selon le mandataire du CSA « aucun dialogue ne s’engage avec le commandant Célestin » qui représente le Service de police. « les policiers commencent plutôt à sectionner la chaîne qui ferme la clôture et à ce moment là j’utilise mon sifflet qui est le signal pour que les gens dans la cour entre dans le bâtiment ». « Je considère qu’il s’agit d’une véritable attaque surprise puisque je m’attendais à un minimum d’échange verbal avec le commandant». La clôture cède en peu de temps et nous sommes à ce moment là à environ 10 mètres de l’entrée maintenant largement ouverte et plusieurs policiers se dirigent directement à la porte de l’immeuble qu’ils tentent immédiatement de forcer.On voit ici des policiers tentant d'ouvrir la porte avant même que l'avis aux squatteurs et squatteuses ne soit lu Quelques secondes plus tard nous entrons dans la cour de l’édifice sans être inquiétés par la police pendant que des policiers sont déjà à l’œuvre et tentent d’ouvrir la porte. Le Commandant Célestin, armé d’un porte voix, se met à lire la déclaration d’usage demandant aux manifestants enfermés dans l’édifice de sortir calmement. Nous sommes alors, juste à côté du commandant et à peine à 2 mètres de la porte d’entrée. Ainsi, avons-nous pu observer : avant même que la déclaration aux citoyenNEs ne soit lue, déclaration qui vise à informer et à demander aux citoyenNEs viséEs d’obtempérer immédiatement et pacifiquement aux demandes policières, l’opération de force et de répression de la police était en marche empêchant par le fait même toute possibilité de réponse de la part des citoyenNEs viséEs. Le commandant Célestin et le Service de police ont par la même occasion consciemment transgressée le règlement qui prévoit que les citoyenNEs soient aviséEs publiquement et solennellement avant toute utilisation d’une opération de force. Une charge policière démesurée Selon les propos même du commandant Célestin et selon les observations continuent des policiers en surveillance du bâtiment tout le monde pouvait observer le calme serein qui se déroulait au bâtiment squatté et tout autour. Ainsi, de nombreux citoyens et des passants pouvaient déjà visiter les lieux nettoyés de fond en comble, avec cuisine fonctionnelle et les préparatifs en cours pour la fête qui devait avoir lieu à 20h ce samedi 30 mai. Depuis le matin, des vivres et des objets utiles étaient apportés par des citoyens du quartier et on avait même commencé à planter des fleurs. L’attitude guerrière de la police s’est fait sentir à travers le déploiement des forces tactiques, armées jusqu’au dents comme s’ils allaient affronter des combattants armés et dangereux. Élargissant arbitrairement et à plusieurs reprises le périmètre autour du bâtiment selon l’humeur d’un policier ou un autre en utilisant l’arrogance et l’intimidation des policiers nous font reculer constamment pour assurer notre sécurité disent-ils. Un gros camion incendie arrive à la hauteur du bâtiment et commence à déployer la grande échelle que des membres de l’escouade tactique, fusil à la main, empruntent jusqu’au toit. C’est de là qu’il vont tirer à l’intérieur des gaz lacrymogènes ou du poivre de cayenne pour forcer les assiégéEs pacifiques à sortir. Quelques minutes plus tard, les premières personnes commencent à quitter le bâtiment sur les encouragements d’une centaine de personnes venue les appuyer. Et pendant que les manifestants et leurs supporteurs se regroupaient au centre de la rue St-Patrick, que d’autres sortaient le matériel collectif et les effets personnels et qu’une fanfare jouait de la musique accompagnée de chants de solidarité, nous pouvions observer au moins un policier sur le toit qui épaulait et pointait un fusil en direction de la foule. Nous voulons votre sécurité et nous l'aurons! Le commandant Célestin pouvait être fier d'avoir atteint son but officiel, celui d'assurer la sécurité des gens en les délogeant avec des gaz lacrymogènes. L'extrême diligence de la police pour obtenir l'autorisation du propriétaire pour protéger la propriété privée d'un spéculateur de Westmount (le but caché) en est bien une preuve. Une assemblée générale des participantes du CSA s’est spontanément tenue dans la rue et une décision fut prise d’appeler une manifestation publique mardi le 2 juin à 18h en face des bureaux de la mairie d’arrondissement Sud-Ouest au 815 Bel-Air près du métro Lionel-Groulx. Devant la menace des policiers anti-émeute de mettre fin au rassemblement absolument pacifique au milieu de la rue (maintenant que les manifestants étaient en sécurité)une manifestation s’est mise en marche à travers les rues du quartier. Les manifestantEs se sont rendus au coin de Dublin et de la rue Hall aux cris du slogan « quartier populaire, quartier solidaire » et se sont arrêter devant un immeuble abandonné et barricadé depuis quelques années. Les forces policières arrivées en très grand nombre ont chargé agressivement la foule sans aucun motif apparent sauf celui de vouloir intimider des gens complètement pacifiques. À un certain moment sur la rue Hall, un groupe de policiers ont utilisé leurs bicyclettes comme arme pour refouler les gens. Quelques personnes ont été légèrement blessées. Devant la hargne que déployait les forces de l’ordre (pour ne pas dire du désordre) on a appelé à se diriger vers la station de métro La Salle afin d’assurer la dispersion et d’éviter ce que les policiers cherchaient visiblement à faire, produire des échauffourées et procéder à des arrestations, ce qu’ils n’ont pas réussit à faire. nouvelles des groupes du quartier | 1779 lectures
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