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ÉLECTION MUNICIPALE: la gang du maire Tremblay presque rayée de la carte dans le Sud-OuestAgence de presse libre de la Pointe 4 novembre 2009 Un taux de vote qui ne reflète pas l’activité politique réelleComme on s’y attendait, la joute électorale fut serrée dans le Sud-Ouest à l’image de nombreux autres endroits à Montréal. Les majorités des 5 éluEs sont restreintes et varient de 27 voix à 241. Ci-contre, Benoît Dorais, nouveau maire d'arrondissement C’est dans le district de St-Henri, Petite-Bourgogne et Pointe-Saint-Charles que les tensions entre citoyenNEs et le pouvoir politique furent les plus intenses durant 4 ans. C’est en effet sur cette partie du territoire du Sud-Ouest que les promoteurs ont fait la pluie et le beau temps avec le soutien des pouvoirs publics suscitant la grogne chez de nombreux résidents. Résultats, des luttes se sont déroulées et se déroulent encore sur le terrain. On a qu’à penser à Mobilisation Turcot, à la large mobilisation contre le casino, celle contre la fermeture du bureau de poste, le squat du Centre social autogéré de la Seracon et son éviction par la police et qui sous la pression citoyenne a conduit au gel du projet de condos, les nombreuses manifestations pour la protection du parc de la Congrégation, etc. Voilà autant d’actions directes qui ont réussit à miner la crédibilité des élues en place. On aurait pu croire que l’implication des résidentEs dans les luttes aurait eu un impact beaucoup plus significatif dans le taux de participation au vote. Mais tel ne fut pas le cas. Et quand nous affirmons une telle chose nous ne nions aucunement, à titre d’exemple, que l’élection de Sophie Thiébaut (qu'on voit ici sur la photo)avec la plus importante majorité (241), connue pour sa présence dans la lutte contre l’échangeur Turcot, est en partie le résultat du lien entre la lutte citoyenne et les urnes. Mais cela ne change pas le fait que globalement c’est le district électoral de St-Henri, Petite-Bourgogne et Pointe-Saint-Charles qui tire à la baisse la moyenne du vote dans le Sud-ouest, en affichant un « rutilant » 34.4%, soit plus de 5% de moins que la moyenne Montréalaise qui est à 39.5%. À St-Paul-Émard, l’autre district du Sud-Ouest, politiquement beaucoup moins actif sur le terrain, le vote a rejoint 39%. On peut expliquer cette situation par l’existence d’un double intérêt dans le champ politique. Il y a une partie des résidentEs actifs et intéresséEs dans les luttes citoyennes sur le terrain et qui décident de traduire cette implication au bureau de vote. Pour d’autres résidentEs tout aussi actifs sur le terrain c’est le refus de s’impliquer dans le processus électoral. Le coup d’épée dans l’eau du marketing électoral En toile de fond cette année, la Direction générale des Élections y a mis le paquet avec une campagne de publicité qui a coûté plus d’un million$. Malgré les appels répétés des politicienNEs et des médias auxquels il faut ajouter les scandales à répétition qui ont fait les manchettes depuis 6 mois, le vote général a grimpé d’un mirobolant 4% à Montréal. Il faut constater que la pub gouvernementale alliée à la colère des électeurs et des électrices ne se sont pas traduites dans les urnes. Il est clair que la légitimité envers les politicienNEs et le pouvoir politique demeure très faible. Le côté déprimant de cette situation créée de toute pièce c’est le sentiment d’impuissance qui frappe une majorité de citoyenNEs face aux pouvoirs en place. Comment sortir de ce cercle vicieux de l’impuissance ? L’idée générale est d’une part de délégitimer davantage le système politique hiérarchique et parallèlement de développer mille et une manières de faire de la politique dans la rue. Le maire Tremblay frappe un mur dans le Sud-Ouest Regardons les arrondissements ou les parties d’arrondissement qui se trouvent l’ouest du boulevard St-Laurent. Si on excepte l’arrondissement Sud-Ouest, le parti du maire Tremblay a pratiquement tout raflé avec des majorités substantielles. En effet, 45 éluEs sur 51, ça veut dire que 88% des sièges sont allés à Union Montréal. Le parti du Maire ne laisse que 4 sièges au parti de Richard Bergeron et 2 élus indépendants. Gros 0 pour Louise Harel et son parti Vision Montréal, voilà le contraste le plus frappant. Malgré un tel score général de la partie ouest de la Ville, le parti du Maire Tremblay a frappé un mur dans le Sud-Ouest. Une série de points d’interrogation s’entrecroisent. Que s’est-il passé pour qu’un seul élu sur 5 de la gang à Tremblay se faufile par la faible marge de 57 votes? Autrement dit pourquoi 4 des 5 candidatures du maire ont-elles été battues ? Et pourquoi les 3 seuls élus de tout l’ouest de la Ville sous l’étiquette de Louise Harel sont-ils dans notre arrondissement? Et pourquoi les 3 éluEs sortant qui se représentaient ont-ils été battus? Pour répondre à ces questions il nous faut revenir à l’histoire des derniers 4 ans. Dans la Pointe, les enjeux locaux ont eu leurs effets La persévérance et parfois l’acharnement des citoyenNEs à vouloir se faire entendre auprès des éluEs de l’arrondissement a produit des effets certains. Le mépris que les éluEs du Sud-Ouest ont affiché ces derniers 4 ans envers les revendications citoyennes n’a fait qu’ajouter à la perte du lien de confiance dans les institutions publiques. Combien de résidentes et résidents frustrés sont passés dans les séances du conseil d’arrondissement? La langue de bois des 5 éluEs et particulièrement celle de la mairesse Montpetit ont fini par exacerber les tensions. Et même si les éluEs appartenaient à deux partis politiques, ils et elles ont réagit systématiquement de la même façon envers les demandes citoyennes. Ce n’est pas un hasard si le conseil est renouvelé à 100%. Durant les 4 dernières années plusieurs décisions ont vivement irrité bon nombre de résidentEs. Les 5 éluEs ont systématiquement appuyé les promoteurs et leurs projets négligeant au passage les problèmes et les revendications soulevés par les résidentEs. Que ce soit le déménagement du casino, les projets de condos, les camions lourds dans les zones résidentielles, l’aménagement des parcs, nous n’avons jamais vu les éluEs locaux en appui aux résidentEs. Il a fallu que les résidentEs se mêlent directement de certains dossiers pour briser la belle cohésion éluEs/promoteurs. Sur les 5 éluEs qui terminaient leur mandat, 3 ont décidé de se représenter, dont 2 dans le quartier Pointe-Saint-Charles. Et ils ont tous été battus par des nouveaux venus. Belle consolation pour le public qui a participé à l’assemblée électorale à Pointe St-Charles le 22 octobre 2009. En effet, Line Hamel et Pierre Fréchette, qui ont boudé l’assemblée (geste de mépris) pour éviter de répondre aux questions, ont été renvoyés chez eux au terme de l’élection. Bon débarras pour ces tous ces nuls de la solidarité sociale qui ont géré l’arrondissement Sud-Ouest durant les 4 dernières années. Et maintenant ? L’arrondissement Sud-Ouest se retrouve avec 5 nouvelles figures, dont 3 femmes. Le parti Vision Montréal est majoritaire avec 3 éluEs, Projet Montréal et Union Montréal en ont un chacun. Benoît Dorais comme maire* (Harel-Vision Montréal) Tous ces éluEs sont des novices en politique municipale. Un vieux cliché veut qu’on donne la chance au coureur. Mais à l’évidence, elles et ils n’auront pas beaucoup de temps pour faire leurs classes. Toutefois, le manque d’expérience n’est pas nécessairement un facteur déterminant dans la gestion politique. C’est plutôt la volonté politique d’appliquer des idées et des orientations qui nous dirons si ces éluEs sont sérieux ou non. Pour leur part, les résidentEs aux prises avec des promoteurs voraces s’attendent à un changement de direction sur les dossiers chauds qui sont en attente. Les terrains du CN, Seracon et Turcot par exemple. Pour les résidentEs engagéEs et les militantes et militants communautaires la lutte sur le terrain continue. La Table Action-Gardien de Pointe-Saint-Charles a promis de suivre les éluEs de près. Les militantes et les militants alternatifs, ne se bercent pas d’illusion et sont déjà aux aguets. analyses conjoncturelles | chroniques politiques | 1218 lectures
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