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Le passage de la flamme olympique à Montréal perturbéMONTRÉAL – Le 10 décembre 2009 - En réponse à l’appel lancé par le Réseau de résistance aux Olympiques de Vancouver, quelque deux cents manifestants ont bruyamment perturbé la célébration marquant le passage de la Flamme olympique à Montréal. Le groupe, formé d’activistes de solidarité avec les Peuples autochtones et de plusieurs groupes et individus affiliés au chapitre montréalais de l’Action mondiale des peuples (AMP), un mouvement anticapitaliste international, a chahuté pendant plusieurs heures les activités prévues au programme de la célébration, malgré une présence policière musclée et une ambiance plutôt tendue sur la Place Jacques-Cartier, dans le Vieux Montréal. Les manifestants ont suspendu plusieurs banderoles et pancartes et scandé les slogans « Pas de Jeux sur des terres volées ! », « Flamme de la honte ! » et « Des logements, pas des Jeux ! ». Ils ont aussi lancé des dizaines de milliers de confetti dans la foule, où figurait le message « Pourquoi fêter la colonisation des terres des autochtones, l’embourgeoisement et les subventions aux grosses entreprises ? ». Ils avaient aussi un puissant système de son portable, et une fanfare a fait dansé la foule pendant plusieurs heures. Juste avant l’arrivée de la flamme (avec près d’une de retard dû à l’action des manifestants !), la brigade d’intervention du SPVM a brutalement repoussé les protestataires et les a encerclés à quelque distance de la scène principale pour permettre à la célébration officielle de commencer. Plusieurs manifestants ont été violemment poussés, frappés et insultés par les policiers, qui ont néanmoins continué à chanter et à scander pour perturber l’animation. À un moment donné, le film de propagande nazie « Olympia », de Leni Riefenstahl, a été projeté sur un écran géant, alors que les manifestants étaient gardés de force et brutalisé par la police ! « Ce n’est pas les raisons qui manquent de s’opposer au Relais de la flamme ! », a indiqué Pat Cadorette, un des organisateurs de la manifestation. « Les Jeux olympiques sont d’abord et avant tout un gros trip nationaliste doublé d’un coup de force capitaliste. C’est l’occasion pour les élites politiques et financières de capitaliser sur le sentiment patriotique et la pulsion de compétition des gens. Les Olympiques sont toujours organisés par et pour les riches, au détriment des segments les plus opprimés de la population : les pauvres, les peuples autochtones, les travailleurs migrants, etc. C’est une tradition coloniale de déplacements forcés, de nettoyage social, de dévastation environnementale et de répression. En fait, pour ce qui est du Relais de la flamme olympique, on oublie facilement que c’est les Nazis qui l’ont inventé pour faire la promotion du Troisième Reich ! Ce n’est pas le CIO ni les commanditaires comme Coca-Cola et la Banque Royale qui vont s’en vanter, mais c’est un fait historique ! » « En 2010, à Vancouver et à Whistler, les seuls qui vont tirer profit des Olympiques sont les promoteurs immobiliers et les commanditaires », explique une sympathisante du Réseau de résistance aux olympiques. « En même temps, c’est six milliards de fonds publics qui sont engloutis là-dedans ! On chasse les pauvres du centre-ville pour faire de la place aux touristes, on passe des lois pour criminaliser la pauvreté, on installe des caméras partout, on dépense un milliard dans la sécurité. C’est même rendu interdit d’afficher des signes anti-olympiques à Vancouver ! C’est du délire ! » Selon le Réseau de résistance aux Olympiques, les Jeux sont organisés sur des terres volées aux Peuples autochtones de Colombie-Britannique. La vaste majorité des territoires de cette province n’ont effectivement jamais été cédés par traité, ce qui contrevient à la Proclamation royale de 1763. Les intérêts privés qui occupent ces territoires où en tirent profit par l’extraction des richesses naturelles le font donc illégalement. Ironiquement, il y a huit ans aujourd’hui, le 10 décembre 2001, des employés de la station de ski SunPeaks ont été engagés par le promoteur BC Assets & Land pour démolir des résidences traditionnelles et des sweatlodges sacrées du peuple Secwepemc à McGillivary Lake, C.-B, et ce, sous la supervision d’agents de la GRC. Les Secwepemc ont depuis lancé un appel au boycott de la chaîne d’hôtels Delta, qui était alors le principal bailleur de fonds de cette expansion de 40 millions de dollars de la station de ski. « C’est exactement ce genre d’expansion colonialiste et capitaliste qui caractérise la machine olympique », rappelle Billie Pierre, une activiste Secwepemc qui participait à la manifestation d’aujourd’hui à Montréal. « Voilà ce que représente les Jeux olympiques : le mépris des Peuples autochtones, la dévastation du territoire et les déplacements forcés. » Renseignements : blocampmontreal@gmail.com nouvelles des groupes d'ailleurs | 762 lectures
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