Financement illégal lors d'une soirée chez Vincent Chiara

Agence de presse libre de la Pointe - 13 janvier 2010 Une soirée de financement pour le parti Union Montréal tenue au domicile du promoteur immobilier Vincent Chiara en août 2005 refait surface. M. Chiara est le propriétaire, notamment, des anciens ateliers du CN dans Pointe-Saint-Charles (voir sa biographie ici). Les grands quotidiens montréalais revenaient hier sur cette soirée qui avait permis de ramasser 54 000$ pour le parti du maire Tremblay.

Au moins deux infractions à la loi électorale ont été commises ce soir-là: Pasquale Carbone, propriétaire de Développement Carbocan, a plaidé coupable à l'infraction d'avoir financé un parti politique par le biais de fonds provenant de son entreprise. C'est une erreur, se défend-il, ses chèques personnels et les chèques de son entreprise se ressemblant... Il a, ce soir-là, signé deux chèques de 1000$ chacun pour rembourser à ses employés le prix d'entrée de la soirée. Dans La Presse, il affirme avoir envoyé deux chèques suite à une sollicitation, alors que selon le DGEQ, les chèques ont été signés lors de la soirée.

M. Chiara n'est certainement pas responsable des gens qui commettent des infractions chez lui lors d'un party. Cependant, cet épisode révèle que le financement d'Union Montréal laisse à désirer. En effet, ce parti est connu pour faire un recours excessif aux dons anonymes. On se souviendra aussi que Martial Filion, l'ancien directeur de la Société d'Habitation et de développement de Montréal (SHDM, un ancien organisme public privatisé par le maire Tremblay), a été mis à la porte après une histoire de sollicitation de fonds illégale. M. Fillion était connu pour solliciter les amis du parti et les promoteurs immobiliers qui souhaitaient faire des affaires avec la ville.

M.S.
Agence de presse libre de la Pointe

Revue de presse

Le DGEQ sévit contre un promoteur immobilier (La Presse)

Développements Carbocan fined for illicit donations to Union Montreal (The Gazette)

Un promoteur immobilier coupable d'avoir financé illégalement le parti de Gérald Tremblay

JEANNE CORRIVEAU
Le Devoir
12 janvier 2010

Un promoteur immobilier montréalais a reconnu avoir financé illégalement le parti du maire Gérald Tremblay lors d'une activité de collecte de fonds tenue en 2005. Les Développements Carbocan, qui a versé à Union Montréal deux contributions totalisant 2000 $, a dû payer une amende de 3000 $.

Le bureau du Directeur général des élections du Québec (DGEQ) s'est intéressé à ces contributions après la publication d'un article du quotidien The Gazette qui, le 18 novembre 2008, rapportait les propos de l'homme d'affaires Vincent Chiara au sujet d'une activité de financement tenue à sa résidence de Laval le 31 août 2005 au profit du parti du maire Tremblay. M. Chiara relatait avoir sollicité des relations d'affaires pour participer à l'événement dont le prix d'entrée s'élevait à 1000 $. Le parti, qui portait alors le nom d'Union des citoyens de l'île de Montréal, avait récolté 54 000 $ ce jour-là, et le maire avait fait acte de présence.

«Ça nous a mis la puce à l'oreille, a indiqué hier Cynthia Gagnon, porte-parole du DGEQ. Nous avons vérifié les chèques, et certains nous ont semblé suspects. Ce sont des noms d'individus qui apparaissaient [sur les chèques], mais avec des adresses d'entreprises. [...] C'est ce qui a permis de découvrir que Les Développements Carbocan avait remboursé le prix d'entrée de deux dirigeants pour un montant de 2000 $.» Cette découverte a conduit le DGEQ à déposer des accusations contre l'entreprise qui a reconnu sa culpabilité le 27 novembre dernier et payé une amende de 3000 $ plus les frais.

Détenue par Pasquale Carbone, l'entreprise Les développements Carbocan est établie dans l'arrondissement de Saint-Léonard. Elle a réalisé plusieurs projets immobiliers sur l'île de Montréal, dont la résidence pour personnes âgées Westmount One et les condos Les Châtelets, dans l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville.

Par voie de communiqué, Union Montréal a fait savoir que le parti comptait restituer les montants aux donateurs en question. «Le parti dénonce l'infraction commise par la partie fautive, a-t-on indiqué. Union Montréal réitère son appui à la démarche menée par le DGEQ visant à édicter de nouvelles règles de financement des partis politiques et réclame des pénalités plus sévères envers les contrevenants.»

Pendant la campagne électorale, le maire Tremblay affirmait pourtant que le financement de son parti s'était toujours fait dans les règles alors que le parti Vision Montréal, aujourd'hui dirigé par Louise Harel, avait été reconnu coupable de plus de 200 infractions en matière de financement à la fin des années 90.

Pour Projet Montréal, cette affaire constitue une preuve supplémentaire de la proximité qui existe entre les entreprises faisant affaire avec la Ville et le parti du maire Tremblay et témoigne d'un manque de vigilance de la part d'Union Montréal. «Nous sommes le seul parti à avoir renoncé à récolter des fonds lors d'activités à 1000 $ la tête. Malheureusement, les partis de Mme Harel et M. Tremblay continuent de le faire. C'est très malsain et ce n'est pas dans l'intérêt du public qu'il y ait une si grande proximité», estime Alex Norris, conseiller dans le district du Mile-End.

L'an dernier, Projet Montréal s'était engagé à prendre contact avec tous les donateurs ayant versé plus de 250 $ au parti afin de leur rappeler que leur générosité ne se traduirait pas par des «retours d'ascenseur». Projet Montréal a par ailleurs suggéré que les contributions maximales permises passent de 1000 à 300 $.