La police fait de la diversion

Par l'Agence de presse libre de la Pointe - 18 mars 2010.

Pour cette journée du 18 mars, le commandant du poste 15 Jean Ernest Célestin adressait ainsi « À nos chers partenaires » une invitation afin de présenter le « Plan directeur en matière de relations avec les citoyens ». Ce Plan vise à créer un partenariat avec les groupes communautaires, notamment du quartier Pointe-Saint-Charles.

Cette opération de relations publiques ne doit pas nous faire oublier le rôle controversé du Service de police dans notre quartier et ailleurs à Montréal.

Pourtant, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) prétend dans ce Plan 2010 de relation avec les citoyens que :
« Montréal est une ville sécuritaire où les relations entre l’équipe SPVM et la collectivité sont harmonieuses, entre autre grâce à la mobilisation des citoyens et de nos partenaires, ainsi qu’au savoir-faire et aux sensibilités de notre personnel aux besoins et aux attentes des montréalais.»

En fait, dans ce document de 18 pages on nous montre le côté charmant de la police, celui qui sert souvent à camoufler l’autre versant de la médaille. On peut y voir des photos de policiers en action dont le principal travail est de donner de l’information aux citoyens et aux citoyennes. Bien sûr, il ne faut pas nier qu’il s’agit d’un travail réel.

Mais ce document ignore totalement la principale tâche de la police dans notre société: la répression.

On ne nous parlera pas des blâmes qu’un comité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a adressé au SPVM pour ses arrestations massives injustifiées contre des citoyenNEs qui tentaient d’exercer leur droit fondamental de manifester.

Nulle part dans les nombreuses photos qui émaillent le document nous ne voyons de policiers sortir leur matraque et les armes offensives, frapper inutilement des citoyenNEs déjà maîtrisés, regarder et/ou agir de manière arrogante face aux citoyenNEs ou même susciter la provocation lors de manifestations.

Hier le 17 mars, une journée après le dévoilement du Plan de la police, l'experte de l'ONU des droits des minorités, Gay McDougall, dévoilait un rapport qui constatait la discrimination dans les rapports quotidiens des minorités avec les forces de l'ordre, dont la police de Montréal. Mme McDougall parle d’une pratique systémique envers les minorités noires et musulmanes.

Le SPVM ignore publiquement ces pratiques, comme si ces aspects négatifs ne faisaient pas partie aussi des relations entre la police et les citoyenNEs. On ne dit mot sur cette réalité dans le document du SPVM.

M. Jean Ernest Célestin (qu'on voit ici sur la photo) qui est membre du « comité directeur des Relations avec les citoyens », est aussi celui qui a pris en charge le printemps dernier, l’éviction brutale d’un bâtiment vacant occupé par des militantEs du Centre social autogéré de Pointe-Saint-Charles (CSA).

D’ailleurs, une plainte en déontologie a été logée par 2 militants du CSA contre le commandant Célestin.

Le partenariat entre le SPVM, qui possède le pouvoir de la violence institutionnalisée, et les citoyens et citoyennes marginalisées dans cette société apparaît comme un leurre total.

Contrairement à ce que prétend le SPVM, les relations entre les citoyens et les citoyennes ne sont pas harmonieuses. Et tant que cette police défendra les privilèges des puissants de cette société et qu’elle continuera a faire du harcèlement il y a tout lieu de croire que l’harmonie ne sera pas au rendez-vous.