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La Pointe est le "nouvel Eldorado de l'investisseur immobilier", selon Les Affaires"Vieille bicoque à rénover, maximum de 15 pieds de façade en brique, qui donne directement sur le trottoir, murs mitoyens des deux côtés, deux étages sans sous-sol, pas de terrain, vendue pour 303 000 $ en juin 2009. Bienvenue à Pointe-Saint-Charles, nouvel Eldorado immobilier." C'est avec ces mots que le journaliste du journal Les Affaires commence son article sur le quartier. André Dubuc connaît bien le quartier, ou en tout cas, il a bien fait ses recherches; il décrit bien l'atmosphère et l'histoire du quartier, des émeutes du jour de la reine à la formation de la Clinique communautaire. Il décrit bien aussi ce qui se passe dans l'immobilier du quartier, l'embourgeoisement. Peut-être avec un petit peu trop d'enthousiasme, par contre, parce qu'il oublie évidemment de mentionner que l'arrivée de gens plus riches jette les plus pauvres en dehors... Comme Dubuc le montre bien dans son article, c'est "l'esprit de village", l'histoire et la culture populaire de Pointe Saint-Charles, qui attirent. Cet esprit, cette histoire, elle a été forgée par les générations d'ouvriers et d'ouvrières qui s'y sont succédées, dans leur misère, mais aussi dans leurs luttes. Aujourd'hui, cet esprit leur est arraché, alors qu'ils et elles sont de plus en plus à être déporté-es pour que cet esprit, maintenant devenu un luxe, soit offert au plus offrant. Je l'ai déjà dit et je le redit encore: je n'ai rien contre l'arrivée de nouvelles personnes. Moi-même, je suis arrivé ici il y a moins de dix ans. Ce qui me choque, c'est qu'on arrache des gens à leur milieu pour l'offrir à quelqu'un d'autre, juste parce qu'elle a plus d'argent. Ça m'écœure de voir cet esprit de village commercialisé, de voir les condos tous pareils pousser à la place des coopératives. Ça m'écœure de voir que là où il y avait des gens qui se tenaient ensembles, pauvres peut-être, mais debout, il y a maintenant tout un petit mode de vie renfermé sur soi et consommateur qui s'installe. Être ensembles et debout est peut-être fort louable, mais ce n'est pas suffisant pour pouvoir rester où l'on veut dans notre société. Même que ça n'a aucun rapport. Dans un marché capitaliste, c'est au plus fort (lire: plus riche) la poche, ou dans ce cas-ci, le quartier. À moins qu'on ne choisisse de lutter... Je ne pense pas que les gens qui arrivent avec l'intention de s'acheter un condo nécessairement aient de mauvaises intentions, mais il faut comprendre que leur arrivée à des conséquences sur la population actuelle, conséquences qu'on ne devrait pas pouvoir choisir d'ignorer dans son petit confort caché. Par Pascal Lebrun Sources: Ou reproduit ici: Pointe-Saint-Charles, nouvel Eldorado de l'investisseur immobilierAndré Dubuc . Les Affaires . 12-06-2010 Vieille bicoque à rénover, maximum de 15 pieds de façade en brique, qui donne directement sur le trottoir, murs mitoyens des deux côtés, deux étages sans sous-sol, pas de terrain, vendue pour 303 000 $ en juin 2009. Bienvenue à Pointe-Saint-Charles, nouvel Eldorado immobilier. Quartier habité à l'origine par des ouvriers irlandais, longtemps réputé pour ses émeutes le soir de la fête de la Reine (aujourd'hui fête des Patriotes), sa pauvreté endémique et le dynamisme de ses groupes communautaires - le premier CLSC du Québec, la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, y a vu le jour -, le secteur situé au sud-ouest du centre-ville, enclavé entre le canal de Lachine, la gare de triage du Canadien National et l'autoroute 15 est devenu un havre recherché des acheteurs de maisons. " Les prix des maisons sont moins chers que dans les autres quartiers centraux ", dit Patrick Marmen, enseignant au collégial et heureux papa d'un p'tit bout de chou de deux mois. Il a payé 292 500 $ à la fin d'août 2009 pour une maison en rangée datant de la fin du 19e siècle, rue du Grand-Trunk. " On peut y avoir une maison pour le prix d'un condo sur le Plateau ", dit celui qui demeurait auparavant dans le quartier Villeray. Dix mois après l'achat, M. Marmen dit apprécier l'esprit de village qui règne dans le quartier. Il trouve ce dont il a besoin dans les commerces de la rue Notre-Dame, dans la Petite-Bourgogne. À proximité du centre-ville " Cela fait dix ans que j'habite le quartier. Je ne me suis jamais fait cambrioler et je n'ai jamais eu peur d'y vivre ", dit Catherine Resch, directrice de comptes, qui veut faire taire les mauvaises langues. Elle loge rue Favard, au sud de Wellington. " Mes deux enfants vont à l'école de quartier [Jeanne-Le Ber]. C'est une école formidable où il y a beaucoup de ressources. " La station de métro Charlevoix, le centre-ville à sept minutes en voiture, l'accès aux grands axes routiers et la réouverture du canal Lachine à la navigation joue en faveur de la Pointe, croit Alain Gauthier, copropriétaire de la Taverne Magnan, une institution familiale qui y a pignon depuis 1932. Peggie Hopkins, agente chez Re/Max, vend des maisons dans Pointe-Saint-Charles depuis 24 ans. " En 2000, les maisons se vendaient moins de 100 000 $ ", se rappelle-t-elle. Dix ans plus tard, les plus chères se vendent plus d'un demi-million de dollars, comme le 2625, rue Rushbrooke ou le 2716, rue Saint-Charles. Selon une analyse de la firme JLR Recherche immobilière portant sur les transactions de 2009, les maisons se sont vendues 77 % plus cher que l'évaluation municipale, alors que l'écart se situe autour de 23 % sur l'île de Montréal. Signe indéniable que le quartier se transforme, ses résidents s'enrichissent. Le revenu a progressé de 8 191 $ ou de 26,2 % de 2001 à 2006, parmi les plus fortes hausses observées sur l'île. C'est ce qu'a analysé la division Sigma de la firme Optima marketing, de Laval, en se fondant sur le recensement fédéral. Construction neuve Pendant la même période, la population a crû de 5,5 % pour atteindre 14 000 habitants. " Nous avons de la place à Pointe-Saint-Charles et dans le Sud-Ouest, ce que n'ont pas nécessairement les autres quartiers ", dit Sophie Thiébaut, conseillère d'arrondissement pour Saint-Henri- Petite-Bourgogne-Pointe-Saint-Charles. Deux exemples : les propriétaires du complexe Le Nordelec prévoient aménager un millier de condos dans le secteur au cours des prochaines années. Samcon y construit actuellement 108 copropriétés aux Jardins Bourgeoys, rue Le Ber, sur les anciens terrains du CN, qui appartiennent au Groupe Mach. andre.dubuc@transcontinental.ca analyses conjoncturelles | revue de presse | 1041 lectures
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