Depuis le 1er mai 2007nouveautésAssemblée d'information de l'arrondissementLa bataille du CN continueVague d'actions anarchistes contre les "embourgeoiseurs" à VancouverDepuis quelques semaines, plusieurs actions ont é...Mobilisation de solidarité sans frontières Sud-Ouest2e Réunion : Le Sud-Ouest en solidarité contr...L'arrondissement se fout du droit au logementOn ne sait toujours pas comment les éluEs en plac...Économie libertaire: la suiteUne bière pour l'économie libertaire! ...Recherche |
Pétrole et/ou Apartheid?Une lettre envoyée à la Grosse Presse a été légèrement modifiée par la rédaction avant d'être publiée mardi le 27 juillet 2010. Voici la version originale: Ainsi les tergiversations se poursuivent quant à l'avenir de la raffinerie de Shell dans Montréal-Est. L'entreprise Groupe Delek pourrait “sauver” quelques 500 emplois et la sécurité énergétique de Montréal. Voilà les deux seules raisons évoquées pour sauver ces installations “névralgiques”. Outre celles-là, il semble n'y avoir point d'autre variable pour envisager la situation. Le réchauffement climatique? Le pic pétrolier? L'aspect dinosauresque et rétrograde des énergies fossiles? Le développement durable? La politique de transport de la ville? La santé publique, peut-être? “Voyons, Monsieur, cessez d'argumenter sur des broutilles, Montréal pourrait perdre sa seule raffinerie, que valent les autres considérations face à ce drame identitaire?” Que dalle, semble-t-il. De même en est-il de la situation palestinienne: elle ne vaut pas la peine qu'on s'interroge sur l'entreprise Delek Petroleum U.S., qui va peut-être nous “sauver” notre raffinerie. Le Groupe Delek est l'avatar actuel (et passablement différent) de la Israel Fuel Corporation, entreprise nationale qui a accompagné la création de l'État hébreux en 1951. Privatisé depuis, Delek Petroleum Ltd. demeure toutefois l'une des principales compagnies pétrolière, gazière, chimique et de désalinisation d'eau dans ce pays. Par exemple, il fait partie du consortium qui a découvert l'an dernier le plus gros gisement "off-shore" de gaz naturel dans la Méditérannée, près de la frontière libanaise. Le consortium demande actuellement à l'État un traitement “fast track” pour la construction d'un terminal gazier en zone densément peuplée. Ça ne vous rappelle rien? Par ailleurs ses “dépanneurs” et ses stations-services sont présentes partout, incluant dans les colonies juives. Quant au propriétaire de cette compagnie pétrochimique, le Groupe Delek, c'est un holding possédé à 60% depuis 1998 par M. Isaac Tshuva. Il est maintenant un groupe pétrolier, chimique, automobile et immobilier d'envergure mondiale. M. Tshuva est considéré comme l'un des plus influents hommes d'affaire israélien. Son Groupe Delek a été classé huitième entreprise israélienne par Forbes en 2009 et ses cinq filiales locales font toutes partie du top 100 à la bourse de Tel-Aviv. Depuis le début des années 2000 il poursuit une politique d'expansion mondiale et est présent maintenant en Europe et en Amérique du Nord. Sa filiale immobilière est établie à Montréal via, notamment, l'immeuble Nordelec dans Pointe-Saint-Charles et les Pyramides olympiques dans Rosement. Le Groupe Delek est l'un des piliers de l'économie israélienne et participe pleinement aux velléités politiques de son pays. Ainsi Delek vends-t-elle, notamment, des produits chimiques et du carburant à l'armée, fait des forages dans des zones contestées, fait des affaires dans les territoires occupés de la Palestine et s'est déjà associé avec un sioniste militant (le patron des cafés Starbuck). L'entreprise apparaît de plus en plus dans les listes d'entreprises ciblées par la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) qui vise à combattre la politique d'apartheid pratiquée contre les Palestiniens par l'État d'Israël. Je me demande lequel, de l'orgueil montréalais face à sa raffinerie ou de la situation palestinienne, pèsera le plus lourd dans la balance, si Delek se montre réellement intéressée à acheter ce dinosaure symbolisant l'ère industrielle dans sa plus grande erreur. Marco Silvestro analyses conjoncturelles | 878 lectures
|
Syndication |