Ça passe presque inaperçu, mais...

Agence de presse libre de la Pointe - 1 septembre 2010

La façon dont les arbres sont perçus et traités dans l'environnement urbain est une de ces multiples facettes qui déteint sur le fonctionnement de la société

"Sur la photo, un des arbres qui sera coupé rue Favard près de Parc Marguerite-Bourgeois"

Le respect ou le peu de respect que l'on porte aux arbres, même si on a des équipes municipales d'émondeurs en activités, est patent lorsqu'on y regarde de près.

Ainsi pendant qu'on procède au réaménagement de l'entrée de la ferme St-Gabriel et qu'on a pris un soin jaloux de la protection des arbres sur ce terrain privé, juste à côté, sur la voie publique, nous sommes en train d'assister aux conséquences d'une sorte de travail bâclé lorsqu'on a refait les trottoirs et posé de nouveaux lampadaires pour mettre en valeur le patrimoine. Il semble que les arbres, comme les humains, ne font pas partie du patrimoine.

"On voit ici le même arbre qui perd ses feuilles. Juste au bas de la photo on remarque le nouvel arbre planté récemment"

De très beaux arbres matures sont désormais en perdition faute d'y avoir apporté suffisamment d'attention. Même que l'arrondissement se préparer à les couper et à la remplacer par des chicots qui mettront 20 ou 30 ans à
redonner à ce bout de rue sa gracieuseté mais aussi son efficacité dans la lutte à la pollution.

Ce manque de respect d'une culture du gadget et du prêt à jeter (s'il meurt on a juste à le remplacer et ça fait rouler l'économie) on le voit en toute saison. Même l'hiver où les chenillettes blessent régulièrement les arbres et chaque année plusieurs en meurent.

D'une part on parle d'îlot de chaleur dans la Pointe et ailleurs. Mais l'asphalte c'est tellement plus propre. Pendant que des groupes de résidentEs tentent péniblement de modifier cette vision des choses, autorités publiques et entrepreneurs en construction manifestent un certain "je m'en foutisme" quotidien.

Tant que nous n'intégrerons pas suffisamment une vision d'appropriation collective de notre environnement, d'autres continuerons à nous imposer leur vision d'un environnement jetable et remplaçable à l'infini.

Ici on voit un autre type d'assaut contre un arbre de la rue Ste-Madeleine. On lui a fait un magnifique collet d'asphalte.