Manifestation contre la déportation de madame Gloria Uribe

Une manifestation s'est tenue devant les bureaux d'Immigration Canada, situés au 1010 Saint-Antoine Ouest à Montréal, ce mercredi 8 septembre 2010 pour dénoncer l'ordre de déportation qui ciblait la verdunoise Gloria Uribe et ses deux enfants.

En effet, la verdunoise d'origine colombienne, qui avait reçu des menaces explicites de la part des milices paramilitaires dans son pays d'origine, s'est pourtant vu refuser le statut de réfugié cet été. Dans les documents justifiant la décision, aucune mention n'est faite aux menaces de mort dont madame Uribe a été la cible ni même de la violence politique qui sévit dans le pays. Un comité de soutien s'est donc rapidement mis sur pied pour tenter de faire annuler l'ordre de déportation.



Il faut dire que le Canada est plutôt près de l'État colombien par les temps qui courent, alors qu'un accord de libre-échange entre les deux pays a été ratifié cet été. Le problème, c'est que l'État colombien est quant à lui plutôt près des groupes paramilitaires qui font régner la terreur dans ses campagnes... Admettre le statut de réfugiée politique à une personne d'origine colombienne, ce serait reconnaître implicitement que le Canada entretient des relations économiques étroites avec des gens pas trop propres.

La solution trouvée par le gouvernement fédéral? Tout simplement nier, passer sous silence, l'existence de la violence politique dans ce pays en proie à la guerre civile depuis des décennies. Gloria Uribe et ses deux filles, dont l'une est venue au monde ici, ont payé, payent et payeront encore pour ce tractage politique.

En effet, une personne proche du comité de soutien nous a informé ce matin que Gloria Uribe s'était rendue jeudi le 9 septembre à l'aéroport P.E. Trudeau avec ses deux filles comme il lui avait été ordonné et qu'elle a donc été déportée.

Quelle tristesse... Quelle honte! Il s'agit d'un exemple de plus du visage inhumain de l'État libéral et du capitalisme dans lequel nous sommes tous et toutes pris.e.s. Un exemple sans écho, sans couverture médiatique. Simplement la souffrance humaine à l'échelle humaine de personnes qui ne passerons jamais à l'histoire. Pendant ce temps, le Canada passe encore et toujours, sur sont territoire comme à l'étranger, pour un régime humain, juste et accueillant... Pourtant, la souffrance d'innombrables personnes comme Gloria Uribe ne cessera qu'avec l'abolition de ce monstre froid et bureaucratisé.

Pas Pascal Lebrun,

Pour l'agence de Presse Libre de Pointe Saint-Charles - 10 septembre 2010.