TURCOT NO PASARAN

Par l'Agence de presse libre de la Pointe 10 novembre 2010.

Un petit G-20 à St-Henri

Belle grande image sur plusieurs photos que nous a concocté le St-Henri Chronicle en marge de la conférence de presse lors du dévoilement du projet de réfection de l’échangeur Turcot. (On voit ici nos 3 promoteurs du développement durable - Raymond Bachand, Gérald Tremblay et Sam Hamad, photo tirée du Devoir) On y présente quelques uns des personnages « importants » du Sud-Ouest élus parmi les invités qui pouvaient entrer alors que d’autres sortes d’éluEs étaient maintenus à l’écart par les forces de l’ordre, ces dernières, quelles soient privées ou publiques étant toujours au service du pouvoir de l’heure. La même logique d’exclusion qui primait. Mais pourrait-on dire c’est de bonne guerre lorsqu’un projet fait l’objet de contestation. Cela fait ressortir la notion de domination propre aux hiérarchies gouvernementales et institutionnelles. Le comité de lutte contre le déménagement du casino avait subit le même sort lorsque le rapport Coulombe avait été rendu public en conférence de presse.

Toujours est-il que le ministre des Finances nous dit sans rire qu’il «s'agit plus strictement d'un projet autoroutier, mais bien d'un projet de développement urbain dans un contexte de développement durable», tel que le rapporte Le devoir du 10 novembre. Un autre exemple de ces nombreux détournements de langage dont nos politicienNEs nous abreuvent sans cesse et sans gêne. D’ailleurs, le maire Tremblay a simplement acquissé à cet énoncé, confirmant qu’il est sur la même longueur d’onde que le ministre. Et Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la Fédération des Chambres de commerce du Québec applaudit la mise en œuvre du rouleau compresseur. On se rappelle qu’elle avait non seulement vilipendé agressivement la victoire populaire de Pointe-Saint-Charles contre le casino mais sa fédération avait produit une étude remettant en cause la représentativité des groupes populaires.

Le maire Tremblay préfère l’odeur du béton

Le maire Tremblay qui en est probablement à son dernier mandat passera à l’histoire pour les vélos bixi. C’est ce qu’on dira lors de son éloge funèbre. Mais on oubliera que c’est le même politicien à la colonne vertébrale guenille qui aura organisé un enterrement de première classe des moyens de transport alternatifs.

Les statistiques le démontre amplement. La présence de l’automobile privée dans les rues de Montréal et de nos quartiers a cru de façon considérable depuis qu’il est Maire (2001). Le discours de Gérald Tremblay sur le développement durable est demeuré un discours, de la véritable poudre aux yeux. Le gâchis de l’autoroute Notre-Dame, son effacement devant Québec et la construction du pont 25, sa croisade pour le camouflage de la réfection de l’autoroute Bonaventure et maintenant son acceptation du projet dinosaure de l’échangeur Turcot concocté par le gouvernement. Imaginez! 280 000 véhicules par jour aujourd’hui – plus de 300 000 demain. Il a bouclé la boucle ce monsieur soutenu par tout son fan club politique.

À travers cette masse sans précédent de nouveau béton, il laisse tomber ici et là quelques miettes de transport alternatif pour ne pas faire hurler les environnementalistes et les éditorialistes à sa solde. Bixi en est une de ces miettes en l’absence d’une véritable vision et projet global du transport alternatif. Son gros cahier de 88 pages en couleur sur le transport c’est pour épater la galerie. Puisque dans les faits nous voyons et nous subissons tous les jours l’empiétement de l’industrie automobile dans nos rues, près de nos parcs, dans nos pistes cyclables et sur notre santé et notre sécurité. Sachant les portes toujours grandes ouvertes, des promoteurs osent encore proposer de faire circuler du camionnage lourd dans un quartier résidentiel en 2010. Heureusement, les résidentEs de Pointe-Saint-Charles ne s’en sont pas laissé imposer, ils bloqueront ce projet.

Tremblay, accroc de la croissance économique à tout prix et surtout à court terme

Que ne ferait-il pas ce monsieur pour la croissance économique à court terme et à tout prix. Celui qui rêvait de placer Montréal au sommet des villes nord-américaine avec une croissance de 5% par année(1). Non seulement voit-il que son crédo néo-libéral peine à maintenir une image factice de Montréal mais il persiste et signe avec de nouveaux éléments de décadence tel que le projet de réfection de l’échangeur Turcot que nous a présenté le ministre faire-valoir Sam Hamad.

Comment ne pas être enragé par tant d’arrogance, par tant d’usurpation de pouvoir.

Qu’avons-nous à dire ? Tout. Nous les citoyennes, les citoyens, le peuple quoi ! nous avons le pouvoir d’arrêter ce gâchis. Comment accepter qu’on agrandisse l’espace automobile pour y démolir et y exproprier des résidentEs en 2010 ?

Dans cette longue bataille qui n’est pas encore terminée nous l’espérons, nous venons d’assister à un exemple parfait des faiblesses du pouvoir représentatif. Pendant un certain temps tellement de gens ont cru que le pouvoir municipal, le maire Tremblay en tête, pouvait défendre les intérêts de la majorité. Mais non un morceau de cette fragile barrière a cédé. Le Maire de Montréal s’est tout simplement écrasé devant « l’autorité ». À l’inverse, nos éluEs locaux continuent de se tenir debout. Ils et elles gagnent en dignité. Mais, à l’évidence le pouvoir de représentation locale a bien triste mine face à l’arrogance du pouvoir à Québec.

Alors, il est où le pouvoir d’arrêter ce gâchis. Il est là en nous et autour de nous, mais nous avons toutes les misères du monde à le voir. Il pourrait venir en laissant notre sentiment de révolte remonter à la surface.

Aurons-nous le courage de saisir maintenant cette occasion et d’annoncer dès à présent à ces arrogants que ce projet ne passera pas,

D’autres l’ont fait avant nous, il faut bien commencer quelque part,

« TURCOT NO PASSARAN »

. Soyons nombreux à la manif du 11 novembre convoqué par le POPIR).

(1) Tiré du Cahier d’information complémentaire du budget de la Ville de Montréal en 2004, page 1.18.