Rencontre du G20 à Séoul: la répression se poursuit

Déclaration de la Marche Mondiale des Femmes au sujet de l'expulsion de militants contre le sommet du G20 en Corée du Sud



Les 11 et 12 novembre prochain, la cinquième réunion du G-20 se tiendra à Séoul, en Corée du Sud. Composé de 19 nations « développées » et « émergentes » (États-Unis, Japon, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Canada, Corée du Sud, Russie, Chine, Inde, Indonésie, Argentine, Brésil, Mexique, Australie, Afrique du Sud, l'Arabie Saoudite, Turquie) et l'Union européenne, le G-20 a émergé en 2008 comme une nouvelle «super structure » visant à arranger le système capitaliste ébranlé par la crise financière, sans la participation de la majorité des pays « en développement» et pauvres.

Mais les peuples savent qu'il n'existe pas de solution à la crise sans une distribution réelle de la richesse et du pouvoir. Dans ce cadre, les mouvements sociaux à travers le monde ont organisé des contre sommets du G20 depuis 2008.

Le 8 novembre, Korea Women’s Alliance (KWA) et Korean Women's Association United (KWAU), groupes nationaux référents pour la Marche Mondiale des Femmes (MMF), ont organisé l’Action Genre et Justice contre le sommet du G20 à Séoul afin de débattre de l'invisibilité du genre dans l'agenda du G20, et pour construire des alternatives féministes à l'architecture du système financier actuel. La MMF a organisé une délégation représentative des militantes de la MMF au Pakistan, aux Philippines et au Japon.

Mais le G20 - à travers le gouvernement de Corée du Sud – est intervenu afin d'éviter tout débat démocratique, en refusant de façon injustifiable des visas pour les militants progressistes des pays d'Asie et Afrique, et notamment notre soeur Bushra Khaliq, du Pakistan. Ils ont également expulsé sept militants philippins, dont notre sœur Nice Coronacion.

"Ces expulsions et refus de visa d'un grand nombre de nos camarades signifie l'échec du G20 et la lâcheté de ses gouvernements. Refuser d'écouter les voix des femmes est inacceptable, et nous ne pouvons reconnaître aucune légitimité du G20 dans ce contexte », a déclaré Fumi Suzuki, de la MMF Japon.

Comme Jean Enriquez, membre du Comité international de la MMF, le déclare, «le gouvernement sud-coréen et le G20 se sont révélés comme violant non seulement des droits économiques, mais aussi des droits politiques". Nous avons en mémoire le dernier sommet du G20, qui s'est tenu à Toronto, Canada, en juin passé, où plus de 900 militant/es ont été arrêté/es pour éviter l'expression de toute voix critique.

Nous, militantes de la MMF, dénonçons les efforts du G20 pour créer et donner du pouvoir à cette nouvelle « super-structure », comme une tentative de masquer l'illégitimité des institutions multilatérales, en particulier la Banque mondiale et le Fond Monétaire International, ainsi que l'OTAN (l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord). Nous élevons nos voix contre les fausses solutions aux crises économique, financière, sociale et politique, et affirmons que la démocratie est impossible tant que la richesse est concentrée à ce point dans les mains de quelques-uns.

Nos esprits et cœurs sont tournés vers Séoul, car nous savons que là-bas nos sœurs se battent pour changer la vie des femmes et transformer le monde!

Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche!