Turcot: le MTQ "bullshite", Benoît Dorais réitère son opposition aux expropriations

Le maire de l'arrondissement du Sud-Ouest a réitéré son opposition aux expropriations dans le cadre du réaménagement de l'échangeur Turcot tout en niant les dires du Ministère du Transport du Québec qui affirmait en avoir discuté avec les élu.e.s.

Un représentant du MTQ avançait en effet dans un article paru samedi dernier que des "discussions se poursuivent" avec les élu.e.s et Bâtir son quartier pour trouver des solutions. Benoît Dorais a cependant démenti l'information en précisant qu'il y avait bel et bien eu une rencontre entre ces acteurs et le MTQ, mais qu'aucune discussion n'avait eu lieu; le MTQ s'est contenté d'expliquer son plan, point.

Il semblerait que le ministère ait la même conception de la démocratie et de la concertation que celle à laquelle nous avait habitué Jacqueline Montpetit: "Je parle, je décide; vous écoutez, vous vous la fermez". Pour le MTQ, le dossier est clos, donc; il n'y a plus rien à discuter. Heureusement, les élu.e.s actuel.le.s de l'arrondissement ne jouent pas à ce jeu.

Il n'est toutefois question ici que des expropriations, car, parlons cru, il n'y a plus vraiment de chance de réussir à faire reculer le gouvernement sur son ignoble projet d'échangeur. Il s'agit d'un enjeu régional majeur, dans la grande région de Montréal, le coeur économique du Québec. Les intérêts qui nous font face sont trop nombreux et importants. La ville centre, seul acteur institutionnel qui pourrait avoir du poids face au gouvernement, n'a pas la volonté politique de mener une telle lutte (merci à Gérald Tremblay) et les groupes écologistes ne se sont pas réellement mobilisés sur la question.

La question des expropriations est toute autre, par contre. Il s'agit d'un enjeu tout local qui n'empêcherait pas la réalisation du nouvel échangeur si le MTQ voulait juste se donner la peine, pour une fois, d'être un peu plus créatif qu'une grosse roche. Il existe une coalition de groupes, Mobilisation Turcot, qui s'organise et agit déjà dans le dossier. L'un des membres de la coalition est le groupe logement de Saint-Henri, le POPIR - Comité logement, un groupe qui a les nerfs et les reins assez solides pour tenir un bras de fer avec le MTQ. Qui plus est, plusieurs personnes à l'extérieur de Saint-Henri appuient et participent aussi à la campagne, y compris les élu.e.s de l'arrondissement.

Dans ce contexte, les étoiles sont assez bien alignées pour une lutte victorieuse, ne serait-ce que sur l'enjeu du logement. Il ne nous reste plus qu'à nous mobiliser et à se bouger un peu!

Par Pascal Lebrun
Pour l'Agence de presse libre de Pointe-Saint-Charles