G20 - Un an plus tard : le cirque judiciaire contre les opposantEs politiques continue

Montréal, 21 juin 2011 -- Aujourd'hui, le montréalais Jaggi Singh, membre de la Convergence des luttes anticapitalistes, a reçu sa sentence pour avoir « incité » la population à faire tomber la clôture de sécurité du G20 à Toronto.

Le 28 avril dernier, il avait plaidé coupable d’avoir « conseillé » de faire tomber la clôture illégitime visant à mettre les chefs d'État du G20 à l'abri de la rage du peuple, les 26 et 27 juin 2010, à Toronto. La Couronne avait alors demandé au juge d’imposer une sentence exemplaire de six mois d'emprisonnement, tout en admettant qu’aucune sentence, même la plus dure, ne pourrait faire en sorte que Jaggi change ses opinions politiques. Le but avoué de cette sentence extrêmement sévère est donc, dans les mots du procureur de la Couronne, « d’envoyer un message clair » aux autres militantEs. L’avocat de Jaggi, Peter Rosenthal, a pour sa part demandé à la Cour d’imposer une sentence symbolique, soit une amende de 10 $.

Ce matin le juge de la cour de Toronto a condamné Jaggi Singh à 60 à 90 jours de prison mais a suspendu l'exécution de cette sentence soumettant Jaggi à 75 heures de travaux communautaires et une probation de 12 mois durant laquelle ses conditions de non-association avec ses anciens co-accusés seront maintenues. De plus, la condition d'interdiction de manifester à laquelle il est soumis depuis presque un an sera maintenu bien qu'assouplie l'obligeant à quitter les lieux d'une manifestation si celle ci devenait non paisible ou non légale.

17 autres personnes, dont un autre montréalais membre de la CLAC, sont toujours accusées de complot et restent aux prises avec des conditions de libération complètement antidémocratiques, comme celle de ne pas pouvoir participer à des « manifestations publiques ». L'enquête préliminaire dans cette affaire de complot débutera le 12 septembre prochain et doit s'étendre sur 11 semaines. Le procès lui-même n'aura vraisemblablement pas lieu avant l'automne 2012.

Rappelons que 664 millions de dollars ont été dépensés pour la sécurité, l'organisation et l'accueil des Sommets du G8 et du G20, et ce, au moment où un Canadien sur dix vit sous le seuil de la pauvreté ! Alors que le rapport de la Vérificatrice générale Sheila Fraser a établi que 50 millions de dollars ont été détournés vers la circonscription du ministre de l'Industrie, Tony Clement, pour des projets n'ayant à peu près rien à voir avec le Sommet, aucun membre du gouvernement Harper ne sera traîné en cour ou ne risquera la prison pour avoir procédé à un tel vol de fonds publics. Par contraste, plusieurs dizaines de manifestantEs, dont cinq québécois, font toujours face à des condition de libération draconiennes et risquent de lourdes peines d'emprisonnement, dans la plupart des cas pour de simples accusations de méfaits.

Même son de cloche pour les crimes policiers. Alors que de nombreux rapports font état des violations systématiques des droits fondamentaux lors du Sommet du G20 de Toronto, et que plusieurs organismes de défense des droits civils continuent de demander au gouvernement Harper des comptes pour les quelque 1100 arrestations totalement arbitraires et injustifiées auxquelles a procédé la police, c'est toujours l'impunité la plus totale qui protège les corps policiers ayant participé à cette opération de répression politique.

Un an plus tard le cirque judiciaire qui s'abat sur les opposantEs politiques continue, alors que perdure l'impunité pour les crimes policiers. Le vent de droite des conservateurs continue de souffler ; dans les prochaines années, les compressions dans les programmes sociaux et les services risquent de s'accentuer au même rythme que la répression des mouvements sociaux. Mais tant qu'il y aura des injustices nous continuerons de prendre la rue pour confronter les profiteurs capitalistes et les gouvernements qui sont à leur solde !

Convergence des luttes anti-capitalistes - CLAC-Montréal

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Contacts média :

CLAC-comité de défense légale : Blandine Juchs 438-323-1456 pour organiser des entrevues avec Jaggi Singh ou Patrick Cadorette (toujours accusé de complot).

CLAC Mathieu Francoeur : 438-838-8498

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