La police n’applique plus les règlements et le chaos est absent

Par l'Agence de presse libre de la Pointe - 24 octobre 2011.

Étonnant que ce campement de « Montréal occupé » soit encore là plus d’une semaine après son début. Pas que les indigné-e-s se soient lassés, au contraire, car il y a plus de tentes que jamais sur les lieux, plus de 200. Et il n’y a plus de place pour en placer d’autres, sauf sur le terrain d’en face, propriété de la Cité Internationale, où l'on a installé des pancartes « camping interdit », comme pour narguer les campeurs urbainsL’étonnement vient du fait que les autorités politiques municipales et la police de Montréal continuent de tolérer ce « flânage » plus ou moins autogéré de gens qui discutent assis en cercle, qui prennent la soupe ou le café, qui occupent les bancs publics. Et pourtant tous ces gens n’ont pas le profil du citoyen moyen qui fait métro-boulot-dodo. Ils et elles ressemblent à ceux et celles qui sont souvent inquiété-s-s par les forces de l’ordre parce qu’ils et elles contestent l’ordre établit et qu'ils et elles n'ont pas les vêtements standards.

Les « marginaux » et autres sans abris sur les lieux qui subissent depuis des années la répression constante de la police parce qu’ils s’assoient sur le trottoir ou quémandent un peu de monnaie, doivent être quelque peu abasourdis de côtoyer les gentils policiers qui surveillent le tout.

Pourquoi la police décide-t-elle de surseoir à l’application des règlements municipaux ? Quand et pour quelles raisons décidera-t-elle arbitrairement d’évacuer la place ? La Police et le Maire Gérald Tremblay se confinent à dire actuellement que les indigné-e-s se tiennent correctement. Ce serait là le critère qui permettrait au campement de se maintenir. On voit ici une entrée du métro Square Victoria.

Viennent-ils et elles (ces flâneux du capitalisme) de trouver la recette pour neutraliser les forces de la répression tout en avançant vers les changements fondamentaux que la situation politique et économique exige ?

Quoi qu'il en soit, les centaines de personnes qui vont et qui viennent sur cette nouvelle place du peuple depuis maintenant 10 jours charrient à la barbe des autorités nombre d’idées subversives et dangereuses pour le pouvoir sans que celles-ci s’en émeuvent. C’est peut-être là, une des plus belles victoires de ce campement urbain, celle de démontrer que les idées alternatives, voire révolutionnaires, est compatible avec les capacités d’auto-organisation.