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Compte-rendu du Forum du RÉSO sur le déménagement du Casino tenu le 8 décembre 2005par Marcel Sévigny On m’a dit qu’il y avait eu 260 inscriptions au Forum du RESO. Toutefois, 10 minutes après le début de la plénière j’ai compté 217 personnes dans la salle toutes provenances confondues (personnel du RESO, journaliste, etc.). À vu de nez, on pourrait donc évalué qu’environ 175 participantEs étaient présentEs, dont un certain nombre de d’autres quartiers que ceux du Sud-Ouest (j’ai rencontré quelques connaissances). Somme toute, une partie de la foule qui pour la majorité (une centaine) je n’avais pas vu dans d’autres assemblées, manifestations ou autres rassemblements autour de la question du casino. Et parmi ces nouveaux visages plusieurs ont ramassé une épinglette anti-casino disponible sur la table à l’entrée. À part ça, les 3 boîtes de livres « le livre noir de Loto-Québec » de Pierre Desjardins, que nous donnions à ceux et celles intéresséEs, ont trouvé preneur. Comme nous l’avions prévu dans nos brèves discussions au comité CN/casino, le Forum n’a pas voulu de débat/plénière dans la grande salle qui aurait pu permettre de faire les liens entre les divers thèmes proposé par le RESO. Cela a été voulu, et cela conforte peut-être la volonté du RESO de continuer à être en attente dans le débat. À travers la culture de cette ambiguïté, il y a un positionnement politique qui est recherché et c’est celui de devenir le centre de la négociation éventuelle lorsque le projet de casino sera accepté. J’y reviens plus loin. Ayant participé à un atelier sur les enjeux économiques je me suis retrouvé presque exclusivement dans un milieu d’intervenantEs (2 femmes – est-ce significatif ?) liés aux questions économiques (commerçants, PME, commissaire industriel, etc.). Mes pires craintes se sont confirmées. Comment faire le lien entre la question économique et les autres questions (culture, développement social, valeur, etc.) ? Impossible avec cette formule. Une occasion de plus pour accentuer le clivage entre l’idée que le développement économique ne peut être que bon d’où qu’il vienne et que tout doit être sous la houlette de l’économie. Étant le seul intervenant associé au communautaire (préoccupations sociales, politiques et morales) il était clair qu’un échange d’idées entre secteurs différents était impossible à faire. Je présume ici, que dans les ateliers sociaux la même dichotomie existait et qu’on ne devait pas retrouver beaucoup d’acteurs économiques venir tâter le pouls de ce qui se passe sur le terrain social. C’était peut-être différent dans les ateliers culturels puisque depuis quelques dizaines d’années se côtoient la culture marchandise (les majors du type Spectra, Cirque du soleil et les riches) et la culture de création et d’émancipation (les pauvres qui sont souvent incapables de trouver du soutien minimum, ne serais-ce qu’un atelier décent à un coût abordable). Malheureusement, la DG de Culture Montréal n’a même été capable de faire ressortir deux ou trois petites contradictions de ce défi de société. Revenons à mon atelier. J’exagère un peu, puisque de petits commerçants s’inquiètent du coût des loyers commerciaux, de la spéculation, et autres. Mais à l’évidence, les préoccupations sociales autour du développement économique sont pratiquement inexistantes. Il flotte dans l’expression des gens une sorte de « pensée magique » des retombées économiques. Il faut prendre tout ce qui passe parce qu’il n’y aura plus rien après vont jusqu’à affirmer certains. À ce sujet, le RESO ne facilite certainement pas la tâche de réfléchir un peu plus loin puisque malgré son expérience dans le milieu de l’emploi dans le Sud-Ouest depuis presque 20 ans, aucune approche critique du genre « bilan d’expérience » et de l’attitude des entreprises face aux chiffres quelque peu « garroché » par Loto-Québec sur l’emploi (on va créer tant d’emploi, on va mettre en place des mécanismes… on va inciter nos partenaires à employer des gens de la place… etc. etc.). Pourtant le sociologue invité a tout de même dégonflé la balounne de loto-Québec en parlant de 1000 emplois max pour le local et 4 000 emplois pour les retombées à l’échelle du Québec. Ainsi, ni l’animateur, ni personne dans l’atelier ne semblait vouloir contester les prétentions de Loto-Québec. De retour en plénière, le rapport des ateliers sous forme de questionnement ou de commentaires indiquait très clairement une cassure sur la question du déménagement du casino et du complexe de divertissement. Aucun atelier n’a donné la bénédiction au projet de Loto-Québec. Soit on s’est exprimé contre, soit on émet des doutes et alors il faudra de sérieux correctifs. Où était donc le secteur économique organisé du Sud-Ouest qui fait partie de la Coalition pro-casino ? À l’évidence, soit ils se sont tenus tranquilles ou ils se sont fait discrets. Donc, la « game » se joue là dans le Sud-Ouest. Une partie dynamique du réseau communautaire, connecté dans la population, et élargissant tranquillement sont audience dans la société montréalaise et qui se positionne clairement contre le déménagement du casino. L’autre courant que le RESO cherche à faire émerger un pôle, celui inscrit dans sa mission de concertation : concilier les pour et concilier les contre. Ainsi, on est obligé de dire oui au milieu économique du Sud-ouest, mais devant la controverse, c’est-à-dire devant le rapport de force qu’à créé le leadership de la Table Action-Gardien, imposer des conditions qui se manifesteraient en retombées de compensation dans le Sud-ouest et ainsi pour le RESO, amener à un compromis acceptable dans le Sud-Ouest devient incontournable. Mais quelque soient les résultats de cette saga, le réseau communautaire et en particulier celui de Pointe St-Charles refusera que l’on négocie en son nom. Le problème majeur à ce propos, c’est la capacité de la communauté du Sud-ouest de réaliser un tel compromis acceptable. Qu’est-ce qui serait acceptable ou non. Est-ce les dirigeants du RESO qui peuvent définir un tel compromis et avec quel mandat ? Ainsi, si la mémoire n’est pas trop courte, quel bilan le RESO tire-t-il du développement du canal Lachine et des 100 millions$ de fonds publics qui y ont été investit ces dernières années ? À qui cet argent public a-t-il le plus profiter ? À ceux qui en avait le plus besoin ou bien essentiellement à des promoteurs, des spéculateurs et à une nouvelle population venu s’installer chez nous ? Nous pouvons dire ici, dans le quartier Pointe Saint-Charles, que les retombées pour le monde et l’amélioration du quartier on les cherche encore. Nous pouvons supposer allègrement que les quelques projets de logement social réalisés dans le quartier l’auraient été tout de même grâce au travail du RIL et du GRT. Y-a-t-il alors un rapprochement à faire entre la centaine de millions$ de fonds publics pour le canal Lachine qui n’a que si peu contribué à l’amélioration de Pointe Saint-Charles et le milliard$ et plus annoncé par Loto-Québec. Si ce n’est pas suffisant, il faudrait peut-être se rappeler les effets du stade olympique dans le quartier hochelaga-Maisonneuve. Dans les faits, la stratégie élaborée par le RESO pour forcer, ne serais-ce que le gouvernement municipal, et à plus forte raison les entreprises privées et publiques à prendre en compte une série d’éléments autour des conditions de vie, n’a pas obtenu de résultats probants. Pourquoi serais-ce différent cette fois-ci. Voilà une bonne question. Prendre position Il paraît que ce forum visait à aider le conseil d’administration du RESO à prendre position entre autre sur la question du déménagement du casino. Je ne sais pas quel bilan tirera le RESO de cette soirée. Mais à l’évidence, il est impossible d’arriver à quelque consensus dans la situation actuelle et selon les rapports des ateliers. Si le compte rendu qui parviendra aux participantEs faisait état d’une autre interprétation il faudrait parler de méprise intellectuelle. Le CA du RESO devra se résoudre à attendre la décision (que la plupart des dirigeants du RESO souhaitent favorables) du conseil des ministres au printemps prochain, à moins qu’il ne nous réserve une véritable surprise. Ce qui pourrait leur permettre, espèrent-ils, de revenir sur la scène comme négociateur du Sud-Ouest. En attendant, les puissants caïds de notre élite montréalaise ne lésinent pas et ne tergiversent pas sur le sujet et foncent allègrement (lobbying, publicité tapageuse, cachotteries, détournement d’informations et nous en passons) pour nous « buldozer » leur vision du développement et de la qualité de vie et ce à coup de fonds publics. Le RESO ne devrait-il pas questionner publiquement cet état de fait ? Plusieurs militantEs de Pointe St-Charles se posaient la question allant même jusqu’à dire qu’on participait à notre propre récupération. La question mérite d’être posée surtout parce que la formule choisie par le RESO limitait considérablement le véritable débat public, celui en effet d’une plénière où les idées s’entrechoquent autant dans la salle que vis-à-vis des panélistes. Combien d’entre nous auraient voulu corriger certaines affirmations plus ou gratuites ou pousser plus loin la réflexion et le questionnement ? D’ailleurs, comme l’a souligné une personne, pourquoi avoir fait cette rencontre dans un coin excentrique du Sud-Ouest où l’accessibilité est réduite pour un bon nombre de personnes par le transport en commun ? Nous savions donc et nous nous le sommes dit au comité CN/casino que pas grand-chose de nouveau en terme de cohérence politique ne pouvait sortir de cet examen étant donné le « contrôle de la parole » exercé par la formule choisie. Mais tout même, voici les points positifs qui me fait dire que stratégiquement, il fallait y être : o Il me semble, comme je l’ai mentionné plus tôt que ce forum vient confirmer la stratégie politique du RESO, soit celle de demeurer un interlocuteur « crédible », à la fois pour Loto-Québec et pour le Sud-Ouest afin de se positionner comme négociateur privilégié pour d’éventuelles retombées tout en étant dans l’impossibilité de trancher et de prendre position clairement. À ce titre, la position de fond du RESO est, à priori et sans le dire explicitement, d’accepter actuellement, c'est-à-dire au 8 décembre 2005, le projet global quitte à dénicher le maximum de contribution auprès de Loto-Québec pour minimiser les impacts négatifs. Alain Cousineau le PDG de Loto-Québec a affirmé, sur les ondes de Radio-Canada ce même 8 décembre, que Loto-Québec entretenait des relations avec le RESO. Cette acceptation tacite et non dite est dans les faits très objectivement un appui aux dinosaures qui tentent de nous imposer le projet de Centre de divertissement. o La présence de plusieurs personnes affichant le macaron et la table de littérature bien présente contribuent à concrétiser la place qu’occupe ceux et celles qui luttent très activement contre le déménagement du casino et/ou qui se questionnent sur le type de développement. Nous n’avons pas peur d’être là, prêtEs à débattre de ces questions. C’est bien d’être dans les médias, mais c’est essentiel d’être sur le terrain. À ce sujet, je souligne encore une fois que plusieurs personnes sont venues chercher un macaron, ce qui à mon avis indique un acquiescement à notre lutte. J’ai même donné une entrevue à CBC. o L’autre point intéressant, ce sont les contacts et les informations que l’on peut glaner ici et là sur les intérêts et les enjeux autour de ce dossier. Ce n’est pas négligeable comme vous le verrez parce que ça nous aidera dans notre bataille. Espérant que ces quelques commentaires contribueront à motiver tous ceux et toutes celles qui veulent continuer à lutter pour les intérêts de la majorité de la population de nos quartiers et non pour satisfaire l’appétit de ceux qui ne jure que par l’argent. Continuons à faire de ces enjeux pour la survie d’un quartier, un véritable débat de société. analyses conjoncturelles | nos implications ailleurs | 767 lectures
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