16 février: des convergences anti-capitalistes sont-elles pensables ?

Par l'Agence de presse libre de la Pointe - 16 février 2012.

À 5 ou 6 minutes de marche de la Pointe, un phénomène quelque peu paradoxal a eu lieu en ce 16 février 2012. En effet, à l'appel de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, d'un côté quelques centaines de citoyen-ne-s et militant-e-s ont réussit pendant quelques heures un blocage de la Tour de la Bourse et de l’Hôtel Delta.

Les manifestant-e-s ont été délogés par l’intervention de la police qui a utilisé du poivre de cayenne afin de permettre le passage. Le ministre Bachand s’est dit outré qu’on empêche ainsi le monde d’aller travailler tout en affirmant que les manifs doivent être pacifiques (évidemmment ce sont les manifestants qui ont fait usage de poivre de cayenne).

De l’autre côté, moins de 7 ou 8 rues de là, dans le bâtiment de l'École de technologie supérieure (ETS), d’autres citoyen-ne-s déposeront quelques heures plus tard des mémoires sur l'avenir de ce qui reste du quartier Griffintown.

Il n’est pas prévu à cette occasion que la police utilise du poivre de cayenne puisqu’il y aura discussion polie à propos des projets du capitalisme immobilier dans un contexte et un espace où tout est contrôlé et aseptisé.

D'un côté, il y a la dénonciation d’un système qui gruge et qui nous saigne tranquillement tout en siphonnant la planète et de l’autre des citoyen-ne-s qui participent à la dépossession collective d’une nouvelle annexe au centre-ville.

Pour l’instant, en ce 16 février, il n’y a pas de jonction entre 2 milieux ayant des préoccupations et des intérêts qui pourraient se rejoindre, mais à coup sûr la connexion capitaliste, « la Rich connexion », entre la Bourse et les capitalistes immobiliers de Griffintown fonctionne à plein, et ils n’ont pas encore peur.

Devons-nous attendre d'arriver en l'état où est la Grèce actuellement ?

Marcel Sévigny