A la défense du logement social

Alors que la cause du mouvement étudiant suscite des appuis actifs dans une partie significative de la population, la cause du mouvement pour le droit au logement n'a pas la même résonnance, loin de là.

Hier, la manifestation nationale organisée par le FRAPRU dans le quartier Pointe-Saint-Charles n'a pas dépassé son impact habituel. Entre 500 et 600 personnes au départ, peut-être 700 à la fin, ont sillonné quelques rues de la Pointe, le quartier le mieux nantis en logements sociaux au Québec afin d'illustrer le drame qui se prépare avec l'arrêt du financement du logement social par le gouvernement Harper. En effet, les milliers de ménages de coopératives recevant des subventions (Sur la banderolle ont a le chiffre de 2329 logements sociaux pour un quartier d'environ 14 500 habitants) pour maintenir les loyers à 25% du revenu sont menacés de voir le coût du loyer grimper vertigineusement.

On le sait maintenant, au-delà des manifestations de rue, ce sont les menaces de perturbations économiques qui provoquent l'intérêt des gouvernements à écouter les revendications de la rue. Le mouvement pour la défense du droit au logement en est rendu à ce dilemme. Comment forcer Harper et Charest à entendre et à répondre aux besoins du droit fondamental de se loger et qui actuellement ne voit rien de menaçant dans ces manifestations ?

Participer à un mouvement de grève sociale (grève des loyers dans les HLM, blocage des bureaux de la SCHL, etc.) qui rejoindrait d'autres points chauds de la contestation sociale et politique pourrait être une avenue à considérer.

En principe la manifestation d’hier était illégale selon la loi 78 puisque le FRAPRU n’a pas divulgué le trajet à la police. Mais la police est demeurée discrète, se contentant de détourner la circulation automobile.

Par l'Agence de presse libre de la Pointe 28 mai 2012.