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Postes Canada se fout du monde de Pointe-Saint-Charles
Par Geneviève Lambert-Pilotte et Marcel Sévigny On le sent, on le voit et on peut y faire un parallèle inquiétant. Nos gouvernements locaux et nationaux n'arrêtent pas de faire du bla-bla sur les enjeux régionaux et de proposer telle ou telle étude ou de concocter des concertations régionales qui en fin de compte n'ont mené jusqu'ici qu'à une saignée toujours plus grande des régions au profit des centres de décisions économiques désormais bien installés au centre des "villes dites internationales" telle que Montréal. Et dans ces centres économiques, des quartiers encore habités par un certain sentiment d'appartenance et de solidarité sont menacés jusque dans leurs derniers retranchements. Ces quartiers sont aussi à l'image des régions, ils sont menacés dans leur essence même. Quant à nos élites politiques et à nos institutions, quelquefois composées de gens du milieu (Commissions scolaires par exemple), elles appuient à tour de bras cette logique de la rentabilité et de l'ultra-libéralisme. Quand une Commission scolaire en milieu rural ou en milieu urbain décide de fermer une école parce que "ce n'est plus rentable" c'est un coup de masse qu'on assène à la cohésion d'une communauté locale. Quant une Agence de santé régionale ferme un point de service de santé publique dans une petite ville ou un quartier c'est un coup de masse qu'on donne à la cohésion sociale d'une communauté. Dans cette logique, deux tentatives récentes de fermer l'école élémentaire St-Gabriel de Pointe-Saint-Charles ont échoué principalement à cause de la mobilisation citoyenne. Mais cette logique réussit parfaitement là où la résistance citoyenne est absente ou faible. La disparition des services locaux non marchand n'est malheureusement pas encore perçu comme un symbole puissant des effets de la mondialisation. Bien sûr il faut lutter pour protéger ces services mais il faudrait surtout relancer l'idée que la reconstruction des solidarités et des cohésions communautaires pourraient redémarrer autour de services publics de qualité directement contrôlés par les citoyenNes des milieux concernés. Et Postes Canada dans tout ça? Sans que rien ne soit annoncé et dans le secret le plus complet, Postes-Canada prépare la fermeture du seul bureau de poste du quartier situé rue Richmond et Grand Trunk. Comment nous le savons? Des employés indignés nous ont informé de l'endroit du déménagement. Il s’agiterait de la centrale postale correspondant au dernier édifice avant l’entrée du pont Victoria du côté Est, juste en face du Costco (Club Price). Ce lieu loin de toutes habitations est d’ailleurs "particulièrement convivial" lorsqu'on aime la circulation automobile dense sans aucun transport autobus pour s’y rendre. Le bureau de poste actuel est situé juste à côté de la Nordelec ou se trouvent plusieurs entreprises. Celles-ci sont de bons clients du bureau de poste et si celui-ci déménage il y a fort à parier que c’est le privé qui prendra la relève. Mais il y a plus! En effet, comme me l'expliquait un des employés, de 200 à 300 mandats-poste sont faits mensuellement à ce bureau de poste par des personnes pauvres. La plupart ces gens n’ont pas de compte de banque et donc aucun autre moyen de payer leurs comptes courants. La fermeture de ce point de service signifie donc une précarité accrue pour ces personnes. Au bout du compte, il devient évident que ce déménagement n’est qu’une stratégie de Postes Canada servant à réduire ses coûts en diminuant les services à la population. Nous vous encourageons donc à démontrer votre volonté à conserver notre bureau de postes en communiquant avec le Service à la clientèle de Postes Canada au 1-800-267-1177 ou encore avec le Bureau de l’ombudsman au 1-800-204-4198. autres textes | 1110 lectures
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