Pour faire suite au texte de D’abord Solidaires sur l’Agenda citoyen

par le collectif La Pointe Libertaire
le 6 octobre 2005

D’abord Solidaires nous demande de faire des commentaires sur un texte d’une dizaine de pages.

Le document intitulé "Un agenda citoyen" (http://www.dabordsolidaires.ca/article.php3?id_article=165) expose plusieurs éléments qui peuvent sûrement aider ceux et celles qui s'intéressent à la démocratie locale en dehors des partis politiques et à en comprendre quelques enjeux actuels.

Bien qu'il laisse une ouverture à diverses formes de regroupement citoyen et à diverses stratégies d'intervention, le document est essentiellement axé sur la l'objectif de la démocratie participative à l'intérieur du système de représentation actuel.

D'ailleurs une définition de la démocratie participative en est proposée à la page 5 et une nouvelle idée ou même un nouveau concept est mis de l'avant, toujours à la page 5: La démocratie délibérative.

Cinq (5) grands objectifs et des moyens pour les atteindre.

Bien qu'un certain nombre d'éléments nous rejoignent, la définition et la stratégie d'action proposée ne correspondent pas à notre vision libertaire. Par exemple, nous pourrions partager le premier objectif que vous posez, celui consistant à "démocratiser radicalement la démocratie municipale". Mais nous en donnerions une définition qui serait assez différente du texte que vous proposez et qui s'éloignerait, ils nous semblent, de ce que D’abord Solidaires recherche. D'autre part, plusieurs moyens revendiqués dans le document, tel qu'une charte des droits, l'institution d'un poste d'ombudsperson, un commissaire à l'éthique, et quelques autres ne sont pas des enjeux de mobilisation pour nous. Ces revendications et surtout les énergies qui y sont ou y seront déployées ne font que renforcer le système de démocratie représentative en y améliorant le sentiment pour les citoyens-nes que cette démocratie peut fonctionner.

Par contre, l’introduction d’un processus d' « initiative populaire » pouvant permettre de réclamer des référendums sur des enjeux de sociétés ou de lutter pour la protection des services publics municipaux nous apparaît plus sympathique. Cependant, il ne faut pas en laisser la définition et les modalités d’application aux fonctionnaires et aux politiciens-nes. Il faut donc aller plus loin que cette revendication et élaborer davantage sur ce que nous venons de dire mais également y ajouter les conditions dans lesquelles des référendums peuvent être tenus (ex : financement équitable entre les « protagonistes » pour faire valoir les points de vues, etc.). L’Idée générale étant de faire avancer, sinon imposer une vision populaire de l’initiative populaire.

Nous ne souhaitons pas ici faire la critique des parties du document qui ne correspondent pas à notre vision de la démocratie locale car ce serait mettre l'emphase sur les divergences, ce qui saperait à toute fin pratique les possibles contacts que nous pourrions entretenir sur certains enjeux locaux du champ politique ainsi que sur des collaborations potentielles en terme de lutte.

Faire émerger des contre-pouvoirs

Globalement, La Pointe Libertaire intervient dans une logique de bâtir des contre-pouvoirs citoyens basés sur l'autogestion et sur l'organisation des groupes en réseau. Nous n'avons aucun objectif visant à investir le pouvoir politique de l'Arrondissement sud-ouest mais nous cherchons les moyens de confronter ce pouvoir politique sur des bases citoyennes autonomes, à partir des problématiques de notre quartier.

Actuellement, et pour plusieurs années à venir les enjeux d'aménagement dans Pointe Saint-Charles sont tout à fait considérables et promettent de modifier quasi de fond en comble la réalité actuelle du quartier si la résistance s'avère insuffisante. C'est pourquoi des membres de la Pointe Libertaire, en collaboration avec un autre collectif du Sud-Ouest, sont engagés dans les luttes autour des enjeux d’aménagement et en contact avec les forces communautaires qui luttent contre le déménagement du casino.

Nous comptons également assurer une présence minimum durant la campagne électorale. Nous avons prévus faire un portrait critiques des partis en liste et de leurs têtes d’affiche et d’en faire une diffusion à quelques jours du scrutin en essayant de faire prévaloir l’idée que l’auto-organisation de la population (ne comptons que sur nos propres moyens) est préférable au choix électoral entre le pire et le moins pire.