La lutte pour le statut de Kader transportée en Ontario

La lutte pour le statut de Kader transportée en Ontario

Par Marcel Sévigny

Impossible d'avoir quelque contact que ce soit avec la ministre de l'Immigration du Canada depuis maintenant 20 mois, une délégation avec en tête le comité d'appui à AbdelKader Belaouni s'est pointé le nez dans le comté de la ministre Diane Finley, vendredi le 7 septembre dernier.

On sait qu'en juin dernier une délégation s'était rendue à Ottawa pour tenter de rencontrer la Ministre, mais celle-ci avait bloqué tous les appels affluant à son bureau, refusant, sans le dire ouvertement, la demande de rencontre qui lui était adressée. Le comité avait profité de l'occasion pour faire une conférence de presse au Parlement accompagné du député local du Bloc Thierry St-Cyr et du critique du NPD en matière d'immigration qui supporte fermement l'obtention d'un statut d'AbdelKader.

Cette fois-ci la délégation voulait porter le message directement dans le comté de la Ministre, Les gens de Montréal ont du parcourir près de 700 kilomètres jusqu'à la ville de Simcoe dans le comté de Haldimand-Norfolk à l'ouest de Toronto, pour tenter d'entrer en contact avec la Ministre afin d'obtenir une date de rencontre. C'est le principal objectif à court terme.

La délégation au nombre de 25 personnes dont 2 personnes de la Pointe (moi-même comme citoyen du quartier et du collectif La Pointe libertaire et Mary Foster) était composée d'une dizaine de personnes de Montréal, dont l'avocat de Kader, et des représentantEs de groupes de la région de Toronto. Quelques syndicats locaux des Travailleurs canadiens de l'automobile, des groupes anti-racistes, anti-pauvreté et anti-guerre, la section de Toronto de "personne n'est illégal", des représentants de certaines communautés religieuses, etc.

4 personnes ont pénétré dans le bureau de comté de Diane Finley, dont moi-même. Comme nous nous y attendions la Ministre n'était pas sur les lieux. Les 2 employéEs, un homme et une femme ont commencé par nous affirmer que ce bureau n'était que pour les dossiers des résidents du comté. À partir de ce moment notre demande fut qu'une des personnes demande par téléphone au bureau de la Ministre une rencontre avec le comité.

Refus total. Peu après, comme s'il y avait un bouton d'alarme qui pouvait être déclencher sous un bureau, un policier de l'OPP (Ontario provincial police) est arrivé et a pris le relais dans les "négociations". Bien formé à ce genre de discussion semble-t-il, il a tenté de statuer que les 2 parties s'étaient expliquée afin de nous retourner dehors. Comme nous avons refusé de bouger (aucune occupation n'était prévue) nous avons proposé un "compromis", à savoir que l'employée, qui nous avais expliqué qu'elle ne pouvait pas téléphoner au bureau de la Ministre, fasse un appel directement devant nous.

Sous l'insistance du policier, elle a communiqué au bureau de la Ministre avec la demande de rencontre du comité. On nous promettait une réponse dans la ½ heure suivante. 30 minutes plus tard, nous sommes retourné à l'intérieur et aucune réponse, semble-t-il, n'avais été retournée de la part du bureau de la Ministre. Revenant à l'extérieur nous avons alors discuté de stratégie et lorsque la délégation a voulu revenir dans le bureau les portes étaient verrouillées et le sont restées jusqu'à notre départ quelques heures plus tard. Pendant cette période un petit groupe est allé au centre-ville de Simcoe pour distribuer des dépliants d'info sur le dossier AbdelKader.

Le journal local et une radio locale ont couvert l'événement sur les lieux.

Rappelons qu'AbdelKader, qui fait face à un ordre de déportation, est réfugié à l'église St-Gabriel depuis maintenant 616 jours et doit compter sur le support direct de la communauté locale pour la nourriture, la santé (il souffre du diabète et est aveugle), les visites de soutien, etc.

Un appel

Nous savons que durant l'été les visites à Kader sont beaucoup plus espacées et son moral est actuellement au plus bas. Nous lançons un appel aux citoyenNEs et groupes du quartier pour augmenter les formes de soutien direct afin de minimiser les impacts de cette "prison sans barreaux" et participer aux pressions organisées par le comité d'appui à AbdelKader.

Quant au collectif La Pointe libertaire, il a décidé d'organiser une activité de soutien direct cet automne tout en continuant à supporter activement le comité d'appui à AbdelKader.

Pour en savoir plus: www.soutienpourkader.net