Visite surprise à la ministre Diane Finley

LE GROUPE DE SOUTIEN DE KADER REND UNE VISITE SURPRISE À LA MINISTRE DANS SON COMTÉ

Au matin du 7 septembre dernier, un groupe composé d'amiEs et de personnes venues de Montréal, Toronto et Brantford, s'est réuni à Simcoe, en Ontario, pour signifier leur soutien à Abdelkader Belaouni. Simcoe est située en région rurale de l'Ontario, à deux heures de route environ à l'ouest de Toronto. C'est là aussi qu'est situé l'un des bureaux de comté de la ministre de l'Immigration du Canada, Diane Finley.

Après plus de 20 mois passés en sanctuaire dans l'église St-Gabriel du quartier Pointe-St-Charles à Montréal, M. Belaoui a demandé aux personnes qui l'appuient de faire le trajet de huit heures jusqu'aux bureaux de circonscription de madame Finley.

Mostafa Henaway, du Centre des Travailleurs et travailleuses immigrants, est venu de Montréal pour participer à cette délégation. Il a expliqué que « nous sommes à Simcoe pour appuyer le droit de Kader de rester au Canada. Kader vit dans cette absurde situation chaque jour depuis 615 jours, mais celà ne semble pas préoccuper la ministre. C'est pour ça que nous apportons cet enjeu jusqu'à sa circonscription. »

Abdelkader Belaouni a pris sanctuaire le 1er janvier 2006, après avoir été menacé de déportation par Immigration Canada (pour l'historique: www.soutienpourkader.net). Depuis, l'appui à sa cause ne cesse de croître et s'est développée en une campagne de soutien dont font partie des organisations communautaires et confessionnelles, plusieurs ONGs ainsi que des réseaux de solidarité à travers le Québec, le Canada et même outre-mer.

Belaouni et son groupe de soutien ont tenté par tous les moyens d'attirer l'attention des nombreux ministres de l'Immigration, dont la plus récente, Diane Finley. Malgré des centaines de lettres envoyées par la poste et par télécopieur en appui à la demande de Kader, malgré l'intervention de députés à la Chambre des Communes et de chefs de partis, malgré les conférences de presse, les lignes de piquets, les ralliements et les délégations à Ottawa, la ministre continue de faire la sourde oreille. Le 17 mai dernier, une lettre endossée par plus de 70 groupes et réseaux, représentant environ 250 organismes oeuvrant dans divers secteurs de la société Québécoise, a été envoyée à la ministre, pour demander une rencontre avec celle-ci afin de trouver ensemble une solution. La ministre n'a jamais daigné répondre.

À son arrivée à Simcoe vers neuf heures trente, une première délégation est entrée dans les bureaux de Finley pour demander de parler à la ministre. Au même moment, une seconde délégation arrivait dans le village de Dunnville, où se trouve l'autre bureau de circonscription de Finley.

Au bureau de Dunnville, curieusement situé au même endroit que la Chambre de commerce locale, la délégation n'a trouvé qu'un bénévole qui leur a expliqué que Mme Finley ne venait jamais à ce bureau mais y envoyait parfois une représentante. Ce jour-là, elle n'y serait pas. Le bénévole a écouté le message de la délégation et reçu d'elle un dossier d'information à remettre à la représentante de Finley, lors de son prochain passage. Les gens venus à Dunnville ont alors décidé de rejoindre la délégation à Simcoe, une heure plus loin, pour aller prêter main forte à la ligne de piquet qui s'organisait devant ce bureau.

À Simcoe, un personnel agressif informait la délégation présente que Diane Finley n'était pas là non plus, et les sommait de quitter immédiatement les lieux. Des membres de la délégation – MM. Henaway, Steve Watson (représentant national, Education of the Canadian Auto Workers), Marcel Sévigny (ancien conseiller municipal pour le quartier Pointe-St-Charles où habite Kader, et membre actif de La Pointe libertaire) et un membre du Comité de soutien de Kader -- ont insisté pour rester jusqu'à ce qu'ils aient obtenu un rendez-vous ferme avec la ministre.

Pendant ce temps, à l'extérieur, plusieurs douzaines de personnes -- dont des membres de Personne n'est illégal-Toronto, du chapitre Brantford de CAW, de OCAP-Toronto (Coalition ontarienne contre la pauvreté), du Southern Ontario Sanctuary Committee, de Solidarité sans frontières, ainsi que d'autres organismes – ont commencé de former une ligne de piquetage, afin de distribuer des dépliants informatifs et demander à la communauté locale de faire pression en faveur de la demande de statut de M. Belaouni.

« La décision d'Immigration Canada est discriminatoire; elle n'a pas pris en compte que Kader est aveugle, et donc moins apte à l'emploi. Elle n'a pas pris en compte qu'il a déjà été déplacé deux fois : la première fois par une guerre civile en Algérie, la deuxième par un programme états-unien qui cible tout homme né dans un pays à majorité musulmane, » nous a appris Nora Butler Burke du Centre 2110 de Montréal.

À l'intérieur, on a fini par conclure un accord : trois des membres de la délégation quitteraient le bureau. Un quatrième patienterait pendant que le personnel appellerait Ottawa pour demander un rendez-vous avec la ministre Finley. Le personnel a fait l'appel : un message a été laissé. Puis, on a demandé au membre restant d'aller attendre à l'extérieur et de revenir une heure plus tard. À son retour, cependant, on ne pouvait toujours pas lui donner de date de rencontre. On lui a plutôt indiqué que le message étant fait, il devait maintenant quitter le bureau. La porte fut verrouillée derrière lui et peu de temps après, le personnel quittait le bureau à son tour.

« Le pouvoir de résoudre cette situation est entre les mains de Diane Finley, » dit Henaway. « Nous sommes ici aujourd'hui pour lui demander de l'utiliser dans le cas de M. Belaouni, comme elle l'a déjà fait dans d'autres cas. 615 jours d'attente, c'est trop long. En attendant, les appuis ne cessent de venir de partout et la mobilisation pour cette cause grandit.

C'est maintenant qu'elle doit agir. »

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Comité de soutien d'Abdelkader Belaouni
soutienkader[@]gmail.com
www.soutienpourkader.net
tél. 514 859 9023

Liens reliés:

:::::: Essai photographique ::::::

:::::: Article du Dunnville Chronicle (comté de D. Finley) ::::::

:::::: Reportage de La Pointe libertaire ::::::

:::::: Un documentaire sur Abdelkader ::::::