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Intérêt étonnant pour "Village Griffintown" !Par Marcel Sévigny le 22 février 2008
C'est la première impression qui nous vient à l'esprit lorsque nous sommes entrée dans la salle aménagée à L'ÉTS (École de technologie supérieure). En ce 21 février 2008 c'était la première partie de la consultation publique organisée par l'arrondissement Sud-Ouest sur le projet de 1.3 milliard$ et il fallait voir la scène. Pour les logements familiaux de 3 chambres et plus qu'il devrait y avoir en plus grand nombre selon une intervenante, M. Goulet de Devimco a répondu très honnêtement: c'est le marché qui décide. La question des écoles fut soulevée. Très fiers de son coup, le représentant de Devimco l'ancien Maire de Verdun G. Bossé a répondu qu'il y avait 1 600 places de libres dans les écoles dans un rayon de 4 kilomètres. Conclusion, pas besoin d'école. Si on aménageait une petite ville de 8 à 10 000 personnes quelque part hors de Montréal, serait-il logique de ne pas avoir une école ? Devimco qui nous brasse la cage à coup de développement durable et de nouveau quartier à échelle humaine pour "vendre" son projet et ne se rend pas compte que cela signifie que les enfants d'âge scolaire seront reconduits en voiture à l'école (nouvelle mode dans les quartiers urbains puisque c'est devenu trop dangereux pour les enfants de marcher, selon un grand nombre de parents) ou devront prendre un des ces autobus jaunes dans ce nouveau quartier densément peuplé. La période question doit se poursuivre durant les séances prévues à venir et plusieurs dizaines de personnes sont inscrites. À coup sûr, si ça continue sur ce ton, ces séances pourront peut-être soulever l'ensemble des enjeux que ni le promoteur, ni les "politiques" n'ont envie d'entendre. Mais n'anticipons pas. Revenons à l'interrogation de ce qui fait tant courir le gratin montréalais des questions urbaines ? On le lit, prises de positions régulières dans les médias par des experts en tout genre qui conteste la validité du processus de consultation, avis très critique des milieux du patrimoine, etc. Après tout ce projet de 1.3 milliard$ (imposant tout de même) ne dépasse qu'à peine de 100 millions$ le projet qu'a tenté de passer Loto-Québec voilà un an et demi et ce juste à côté. Pourtant, à cette époque encore toute récente, ce fut le silence presque total de la part des élites urbaines. N'eut été de la Table des groupes communautaires de Pointe-Saint-Charles le dossier Loto-Québec serait peut-être passé comme une lettre à la poste. Plus près encore dans le temps et à un jet de pierre du futur Village Griffintown, le projet Nordelec, 1 200 unités de logements et 350 millions$ d'investissement, a laissé de glace les mêmes experts. Absolument aucune mention dans les journaux. Etait-ce qu'on faisait une confiance aveugle à l'Office de consultation publique de Montréal, dans le décors pour l'occasion ? Pourtant, le projet du promoteur fut accepté par la Ville avec une seule modification Alors, pourquoi ce soudain intérêt pour Griffintown ? Sans enlever quoi que ce soit à leur détermination, ce n'est certainement pas la puissance du noyau de résidentEs du quartier (à peine une quarantaine de résidences dans le secteur convoité) qui mousse les craintes exprimées. Quelque chose vient-il de se passer dans le subconscient de nos élites urbaines ? Vient-on de s'apercevoir que des intérêts particuliers, fortement appuyés par les dirigeants politiques sont en train de reconfigurer notre Ville comme voilà 100 ans, mais cette fois en utilisant les mécanismes de consultation pour menotter les citoyenNEs ? Commence-t-on à s'apercevoir que le Montréal international souhaité dans le document "Réaliser Montréal 2025" du maire Tremblay, soutenu intensivement par la Chambre de commerce et tous les amuseurs publics de la consommation est en train de déparer sur l'avenue du néo-libéralisme ? C'est un peu la question qu'à soulevé un des interlocuteurs, au nom d'une Coalition de groupes, lorsqu'il a demandé au micro si "Le Programme particulier d'urbanisme (PPU) n'avait pas été rédigé sur mesure pour permettre la réalisation du projet" . Réponse embarrassée du fonctionnaire spécial dépêché pour l'occasion de la Ville centrale. Et M. Goulet de Devimco qui tente de retourner à son avantage la remarque en disant qu'il s'agit surtout d'une nouvelle forme de collaboration avec l'arrondissement Sud-Ouest alors que la mairesse Jacqueline Montpetit opinait du bonnet. Toujours est-il et c'est tant mieux, le "Village Griffintown" semble cristalliser tout d'un coup, les malaises ressentis ici et là par nos élites urbaines. Est-ce une nouvelle prise de conscience qui pourrait mener à un certain "immobilisme" dénoncé par les pouvoirs dominants ? Espérons que le lobbysme d'occasion parmi les participantEs portera fruit. C'est à suivre.
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