Manifestation ::: 13e Journée Internationale contre la brutalité policière

[ English version below ]

« Notre boulot, à la police, c'est la répression. Nous n'avons pas besoin d'un agent socio-communautaire comme directeur, mais d'un général. Après tout, la police est un organisme paramilitaire, ne l'oublions pas.»

- Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal

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MANIFESTATION: Le DIMANCHE 15 MARS 2009, 14 h
Métro Mont-Royal
(Soyez ponctuel(le)s!)
Une initiative du Collectif opposé à la brutalité policière (COBP)
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Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est en pleine ébullition. Les dossiers en cours sont, à l’image de leurs revolvers, chargés, et les gardiens de la paix sociale ont les nerfs à vif. La demande de renouvellement de leur convention collective nous a permis de les surprendre sous leur vrai visage : il n’y a rien d’étonnant à les voir parader en vêtements militaires, et c’est là un geste significatif envers la population de Montréal. La police a, en plus du doigt, le droit sur la gâchette.

En effet, personne n’a oublié les événements du 9 août 2008. En début de soirée, alors qu’il jouait dans un parc avec son frère et ses amis, Fredy Villanueva, 18 ans, était abattu à bout portant par l’agent Jean-Loup Lapointe, accompagné par sa complice Stéphanie Pilotte. Non satisfait d’en avoir tué un, Lapointe a également blessé deux jeunes présents, dont l’un d’une balle dans le dos. Il faut que ce soit clair : il s’agit d’un meurtre et l’agent Lapointe doit être considéré comme un assassin. Des accusations au criminel doivent être portées. Beaucoup ont cherché à faire croire qu’il s’agit d’un acte isolé, d’une rare bavure qui ne met pas en doute l’intégrité de la police. Néanmoins, le flic n’est jamais seul. C’est toute l’institution de la police et le corps policier dans son ensemble qui sont responsables d’une telle situation : depuis 1987, Fredy Villanueva est la 43e victime du SPVM. Aucun policier n’a été reconnu coupable d’homicide volontaire ou involontaire. Tous les policiers et toutes les policières impliquéEs ont fini par réintégrer leurs fonctions. C’est ce qui explique pourquoi on peut encore croiser la route d’un flic comme Dominic Chartier, tueur de Yvon Lafrance en 1989 et impliqué dans la mort de Martin Suazo en 1995, ayant à son actif au moins six plaintes en déontologie, et toujours, malgré tout, moniteur de tir pour le SPVM.

La Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM), avec à sa tête l’énergumène Yves Francoeur dans le rôle du parrain, a pour fonction de couvrir tous les méfaits de ses membres, tel un syndicat du crime. Systématiquement, elle cherche à empêcher la tenue d’enquêtes publiques, et, à plusieurs reprises, elle a gêné le travail de coroners. Alors que, récemment, le SPVM déposait une proposition d’interdiction de tout port de masque dans les manifestations, on est en droit de se demander qui souhaite ne pas laisser tomber le sien. Si les flics ne veulent pas d’enquêtes publiques, c’est sans aucun doute parce qu’ils ont quelque chose à se reprocher, comme dans le cas toujours d’actualité de Mohammed Anas Bennis, tué en 2005 et dans lequel la FPPM entrave tout processus public. La Fraternité, et l’écrasante majorité de la police avec elle, radicalise apparemment ses positions, notamment par la voix de son chef qui a déclaré que l’agent Lapointe « avait bien fait son travail ». C’est que la police souhaite montrer l’exemple dans la crise sociale actuelle. Elle aspire à jouer son rôle répressif qui remet les choses dans le bon ordre. Pour ce faire, certaines personnes doivent en payer le prix. Les responsables politiques qui contrôlent l’action de la police savent trouver les coupables quand il s’agit de protéger leurs propres intérêts : ce sont, entre autres, des « minorités visibles » qui appartiennent à des « gangs de rues » vivant dans un « Bronx » cataclysmique.

Ce profilage social et racial est quotidien dans les quartiers populaires de Montréal. À Saint-Michel, Montréal-Nord et ailleurs, le simple fait de porter certains vêtements fait de nous des criminels, quand ce n’est pas la couleur de peau. La très institutionnelle Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec semble le reconnaître depuis sa déclaration, l’année passée, selon laquelle le SPVM est coupable de « profilage et de pratiques discriminatoires ». Les jeunes de ces quartiers sont jugés par des incapables et traités comme tels. C’est sans compter sur la discrimination scandaleuse dont sont toujours victimes les sans-abri, apparemment coupables de ne pas posséder de toit au-dessus de leur tête. La police, qui, elle, ne semble rien avoir dans la sienne, trouve encore raisonnable de taxer les itinérantEs de tickets qu’ils seront incapables de payer, et ainsi les criminaliser.

La population fait les frais de la Justice lorsqu’elle est attaquée par ses agents armés. En dépit de sa possession d’arme à feu et autres gadgets répressifs tels la matraque ou le poivre de Cayenne, voici maintenant le pistolet à décharges électriques, le Taser. Responsable de près de 300 décès en Amérique du Nord depuis 2001, le SPVM s’en est notamment servi pour tuer Quilem Registre en 2007, et continue de l’utiliser malgré une expertise ordonnée en décembre par le ministre de la Sécurité publique Jacques Dupuis. Certains de ces pistolets émettent un courant jusqu’à 50% plus élevé que prévu. Mais qui nous protège de la police ? En plus de pouvoir être tuéEs et emprisonnéEs en toute légalité, il faut aussi savoir être sage et ne pas dire un mot. Surtout : pas d’insultes, comme le suggère le SPVM à la Ville de Montréal. En effet, un mot de trop et ce sera bientôt une contravention de plus. Il est d’ailleurs à la portée de chacunE de constater que ces nouveaux règlements municipaux – anti-masques et anti-insultes – désirés par le SPVM visent clairement, comme l’a rapporté leur porte-parole Paul Chablo, à cibler deux manifestations particulières, soient la Journée Internationale des travailleurs et des travailleuses du 1er mai, ainsi que la journée du 15 mars. En plus d’être incohérents et sujets à interprétations, ces deux règlements nous prouvent qu’il existe une volonté de profilage politique. Pire encore est le cas de Benjamin Nottaway, chef algonquin de la communauté du Lac Barrière, emprisonné depuis novembre après une manifestation pacifique visant à dénoncer les politiques néo-coloniales du gouvernement.

Pourtant, si on cherche à résoudre le problème, il va falloir s’attarder sur ses causes véritables. La pauvreté gérée par le gouvernement fait écho à la richesse des beaux quartiers, beaucoup plus calmes, moins populeux et disposant pour certains de leur propre sécurité privée. L’instabilité économique et sociale a des conséquences qui sautent de plus en plus aux yeux. Ailleurs comme ici, c’est la même logique qui maintient le système en place et, tout comme la police assassine au Québec, elle le fait également à travers le globe, à chaque endroit où elle doit assumer un rôle d’oppression. Deux événements récents ont capté notre attention, en l’occurrence le meurtre en Grèce de Alexandros Grigoropoulos et celui d’Oscar Grant à Oakland aux États-Unis, tous deux étant l’œuvre des forces de l’ordre. Dans les deux cas, et tout comme à Montréal-Nord, une révolte a pris forme dans les rues, culminant à un état proche de l’insurrection dans le cas de la Grèce. Dans ce dernier cas, les deux flics assassins ont été accusés au criminel. Cela nous montre qu’une fois de plus, il faut savoir réagir face à l’injustice, et que seule une forte réaction populaire peut réellement faire changer les choses. La Journée internationale contre la brutalité policière du 15 mars est justement un moment que nous saisissons pour signifier notre refus de cautionner l’impunité de la police et notre opposition face au système qui la maintient et la légitime. C’est un premier pas vers une contestation générale d’un monde sans avenir si la passivité l’emporte.

Justice pour toutes les victimes de l’impunité et de la brutalité policières !
Pas de justice, pas de paix !

-- Collectif opposé à la brutalité policière (COBP)
http://cobp-mtl.ath.cx/

Les groupes qui souhaitent endosser la manifestation doivent communiquer avec le COBP au cobp@hotmail.com

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MANIFESTATION: Le DIMANCHE 15 MARS 2009, 14 h
Métro Mont-Royal
(Soyez ponctuel(le)s!)
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(DISTRIBUTE WIDELY)

CALLOUT FOR MARCH 15th, 2009: 13th ANNUAL INTERNATIONAL DAY AGAINST POLICE BRUTALITY


“As police officers, repression is our job. We don’t need a community relations officer for a director, we need a general. Let’s keep in mind that the police force is, after all, a paramilitary body.”

Yves Francoeur, President of the Montreal Police Fraternity

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DEMONSTRATION: SUNDAY, MARCH 15th, 2PM
Metro Mont-Royal
Organised by the Collective Opposed to Police Brutality (COBP)
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The Montreal police (SPVM) is in an uproar. With the current cases against them looking as loaded as their guns, these guardians of the civil tranquility have a bad case of frayed nerves. Their bargaining tactics as they negotiate the renewal of their collective labor agreement have allowed us a glimpse of their true nature: they now parade around town in military apparel, sending a very clear message to the people of Montreal. The police are keeping a finger on the trigger, and are willing to fight for their right to keep it there.

And how could we forget the events of August 9th, 2008. Early in the evening, while playing dice at a park with his brother and some friends, 18 year old Fredy Villanueva was shot dead at point-blank range by Constable Jean-Loup Lapointe, as his accomplice, Stéphanie Pilotte, looked on. Not satisfied with having shot and killed one young man, Lapointe went on to wound two of the other youth present, shooting one of them in the back. It must be made perfectly clear that this was a murder and that Constable Lapointe should be considered a murderer and must absolutely face criminal charges.

There have been many attempts to portray this as an isolated case, a rare fatality that does not put into question the integrity of the police. Cops, however, never act alone. It is the entirety of the police force and the policing institution itself which is to blame in these cases: Fredy Villanueva is the 43rd person killed by the SPVM since 1987. Not a single police officer has been found guilty of voluntary or involuntary manslaughter. Every single police officer involved in these cases resumed regular duties, which explains why one can still cross paths with a cop like Dominic Chartier. Constable Dominic Chartier killed Yvon Lafrance in 1989, was involved in Martin Suazo’s death in 1995, and has had six complaints filed against him with the police ethics committee. But these facts alone are not enough to warrant a dismissal from his position as weapons instructor for the SPVM

The Montreal Police Fraternity (FPPM), with their incomparably bizarre Yves Francoeur reigning supreme in the role of godfather, exists mainly to cover up the wrongdoings of its members, operating much like a crime family. It systematically attempts to sabotage the holding of public inquiries and has interfered with the crown prosecutors’ work on numerous occasions. Meanwhile, with the SPVM recently proposing a ban on protestors wearing masks at demonstrations, we may well ask why the SPVM do not do some unveiling of their own. If the cops are so afraid of public inquiries, it’s because they have something to hide. Thanks to the FPPM, the details of the 2005 police shooting of Mohamed Anas Bennis have still not been made public, and as they have time and again interfered in the holding of any kind of public investigation, this case remains unresolved. The Fraternity, along with the vast majority of police, has lately been more radical in its stances, most notably in its president’s own words as he declared that Officer Lapointe “…did his job well”. The police try to set an example in this time of social unrest. They try to play their repression off as being necessary for keeping things in their rightful place. To succeed in their mission, someone will eventually have to pay the price. The political powers that dictate the police’s actions know who to blame when it comes to protecting their own: “visible minorities” who are members of “street gangs” who live in a dangerous and “troubled” ghetto.

This kind of racial and social profiling is a day to day reality in Montreal’s working class neighbourhoods. In St-Michel, and Montreal-North to name a few, if it’s not the color of your skin that brands you a criminal, it’s the clothes you wear. As of last year even the highly respected Quebec Human Rights Commission had declared the SPVM guilty of “discriminatory practices and profiling”. The youth of these neighbourhoods are being judged by incompetent hacks and yet it is they who are treated as such. There is also the discrimination experienced by the homeless, who are apparently guilty of not being able to keep a roof over their heads. Montreal police (who seem to not have much rattling around in their heads) seem to find it perfectly reasonable to burden homeless with tickets they cannot pay, thus criminalizing their misfortune.

The people pay the price for “Justice” when its armed goons go on the attack. Besides their possession of firearms and other tools of repression such as the baton and pepper spray, we are now introduced to a new weapon: the electroshock gun Taser. Responsible for the deaths of over 300 individuals in North-America alone, this weapon was most notable employed by the SPVM in the killing of Quilem Registre in 2007, and remains in use despite Minister of Public Security Jacques Dupuis having ordered an assessment of the weapon. Some of the Tasers in use emit a charge up to 50% higher than expected.

So who protects us from the police? Besides facing the possibility of death or imprisonment, we must also behave and learn to keep quiet to appease these hired guns. No name-calling, as the SPVM is pressuring the city to make it a crime to insult a police officer. One wrong word could soon cost you one more fine. It’s easy for anyone to grasp the fact that the new municipal regulations – anti-mask and anti-insult – suggested by the SPVM clearly target, as stated by their spokesperson Paul Chablo, two protests in particular: the International Workers Day protest on May 1st and the March 15th International Day Against Police Brutality. Besides being illogical and subject to interpretation, the two proposed regulations prove that there is a real danger of political profiling. We just have to look at the case of Benjamin Nottaway, Algonquin chief from Lac Barrière, imprisoned since last November for participating in a peaceful protest denouncing the government’s neo-colonial policies.

The only way to resolve these problems is to face their true causes. The poverty engendered by government reflects the wealth of the calmer, less populated rich neighbourhoods, where some even employ their own private security. Economic and social instability has consequences that are becoming clearer and clearer. Here and around the world, it is the same reasoning that keeps the system in place, and just as our police kill, so it is in every place where they take on the role of oppressors. Two recent events caught our attention; there was the murder of Alexandros Grigoropoulos in Greece, and that of Oscar Grant in Oakland, California, both at the hands of the forces of order. In both cases, just as we saw in Montreal-North, people took to the streets in revolt, at one point almost culminating in an insurrection in Greece. In the latter case, the two killer cops had criminal charges brought against them. This just goes to show that it is important to act in the face of injustice, that only a strong public outcry can really change things. The International Day Against Police Brutality is the perfect opportunity to show that we refuse to stand for police impunity and to show our opposition to the system that legitimizes their actions. It’s the fist step towards changing a world that has no future ahead of it if we allow passivity to rule.

Justice to all the victims of police brutality and impunity!
No justice, no peace!

-- Collective Opposed to Police Brutality (COBP)
http://cobp-mtl.ath.cx/

Groups wishing to endorse the March 15th demonstration should get in touch with COBP at cobp@hotmail.com

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DEMONSTRATION: SUNDAY, MARCH 15th, 2PM
Metro Mont-Royal
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