Agence de presse libre de la Pointe - 31 mars 2010. L'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) rend aujourd'hui public son rapport sur le projet de réaménagement de l'autoroute Bonaventure.

Malgré six ans de publicité, de plans et de versions modifiées du projet, malgré des artifices et du magouillage pour segmenter le projet, pour le soustraire aux évaluations environnementales, pour lui donner du vernis en le joignant aux autres projets alentour, malgré tout ces efforts la Société du Havre n'arrive toujours pas à le faire passer.

En réalité, depuis sa fondation en 2002, la Société du Havre de Montréal ne peut revendiquer que des échecs: le développement d'un pôle de prestige autour du Casino de Montréal déménagé dans le Sud-Ouest a échoué; le Village Griffintown, supposé renouveau du quartier, s'est lamentablement écroulé; le projet de tramway au centre-ville n'est toujours qu'une hypothèse et maintenant l'idée de créer une "entrée de prestige" en réaménageant drastiquement l'autoroute Bonaventure est sérieusement remise en question par l'OCPM. Pourtant, l'Office de consultation est généralement plus proche de la ville et des gros promoteurs que des opposant.e.s aux grands projets de prestige.

Dans le rapport qui vient de paraître la Société du Havre est semoncée pour n'avoir pas si bien fait ses devoirs. On lui reproche de trop miser sur les projets alentours pour soutenir le sien et de ne pas avoir pris en compte des faits très clairs et contraignant. Par exemple, la Société du Havre parle depuis trois ans d'utiliser l'espace en-dessous du viaduc du CN qui mène à la Place Bonaventure comme pôle commercial et espace public, faisant de ce réaménagement un élément essentiel du caractère prestigieux, convivial et touristique de son projet. Or la Société du Havre ne s'est même pas renseignée auprès du CN à savoir si les dessous du viaduc sont utilisable. Il apparaît qu'une entreprise a signé récemment un bail de... 40 ans avec le CN et que de résilier ce contrat poserait de gros problèmes...

Ce n'est là qu'une minime illustration du travail bâclé de la Société du Havre. D'ailleurs son président n'a pas arrêté de dire qu'il fallait rêver et qu'il faut de l'imagination pour créer du prestige et de la richesse dans une ville.

Il apparaît de plus en plus clairement que les administrateurs de la Société du Havre sont de dangereux rêveurs préoccupés à tordre la réalité et la raison pour atteindre leurs buts. Encore un exemple, l'OCPM reproche à la Société du Havre d'avoir segmenté en trois partie le réaménagement de l'autoroute, alors que cela devrait être un projet unifié. On lui reproche aussi d'avoir misé sur la réalisation du "Village Griffintown" pour remplir les espaces à bureau de son propre projet, sans avoir pris en compte l'hypothèse que le projet Griffintown n'allait peut-être pas se réaliser comme le voudrait son promoteur, Devimco. Et en effet, Devimco a retiré son projet initial et en propose maintenant un qui n'atteint pas le tiers de l'ampleur du premier.

Bref, pour la Société du Havre TOUT est à recommencer. Dans cet exercice, l'organisation mise sur pied par le maire de Montréal Gérald Tremblay apparaît comme un formidable gaspillage de fonds publics liée à des manoeuvres ridicules pour présenter des projets impopulaires et mal ficelés.

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