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Le SPVM se dote d'une escouade anti "anarchistes"Le SPVM annonçait la semaine dernière la mise sur pied de l'escouade "Guet des Activités et des Mouvements Marginaux et Anarchistes" (GAMMA). Cette escouade qui vise les mouvements et personnes d'allégeances anticapitaliste relève de la division du crime organisé. La Coalition contre la Répression et les Abus Policiers (CRAP) a dénoncé publiquement la mise sur pied de ce qui semble être une police politique avérée à Montréal (1) et l'un de ses membres, Alexandre Popovic, a porté plainte devant la Commission des droits de la personne pour qu'elle évalue si la mise sur pied d'une telle escouade n'entre pas en violation des dispositions de la chartes des droits de la personne. Le professeur de science politique à l'UQAM Francis Dupuis-Déri a aussi dénoncé ce qu'il perçoit comme une police politique (2). Une telle nouvelle doit-elle surprendre? Après tout, tous les régimes politiques font ce qu'ils ont à faire pour maintenir leur ordre établi. La société canadienne étant plus "tranquille" que d'autres, le régime canadien est aussi plus doux. Peut-être faut-il donc voir par la mise sur pied de l'escouade GAMMA un signe que le mouvement anarchiste est de plus en plus efficace dans ses tentatives de déstabilisation du capitalisme; l'État canadien percevant une menace plus importante hausserait donc son niveau de répression. Une autre explication serait par contre tout simplement qu'un État désirant poursuivre une politique de durcissement et de militarisation doit se trouver un prétexte, un "ennemi", pour pouvoir le faire sans être embêté. Le "terrorisme international" a servi ce rôle à merveille suite au 11 septembre 2001, mais la vague étant quelque peu passée, l'État canadien se retournerait alors à ses vieux amours en ciblant le mouvement anarchiste que la GRC avait déjà identifié comme la principale menace à la sécurité intérieur du Canada en 2000. Le problème est éminemment politique. Par exemple, le code criminel du Canada définit le terrorisme comme étant, entre autres, une activité commise: "(A) au nom — exclusivement ou non — d’un but, d’un objectif ou d’une cause de nature politique, religieuse ou idéologique, (B) en vue — exclusivement ou non — d’intimider tout ou partie de la population quant à sa sécurité, entre autres sur le plan économique, ou de contraindre une personne, un gouvernement ou une organisation nationale ou internationale à accomplir un acte ou à s’en abstenir, que la personne, la population, le gouvernement ou l’organisation soit ou non au Canada" (3) Ce dont on parle ici, c'est d'activité politique. Je ne suis pas juriste, mais la loi semble laisser place à ce qu'un éventuel boycott contre les compagnies désirant exploiter le gaz de schiste au Québec ou les occasionnelles occupations de bureaux de ministres par le FRAPPRU soient considérés comme des actes terroristes. Après tout, menacer la "sécurité financière" d'une grande entreprise est souvent la seule façon de se défendre contre ses déprédation; quand une population n'a aucun autre moyen que la pression pour prendre le pouvoir qu'elle devrait légitimement avoir sur son présent et son avenir, la "menace" sur les gouvernements et les "personnes" morales (les entreprises) est constante, à moins qu'elle accepte de se laisser marcher dessus. Pour l'instant, par contre, ni la jurisprudence, ni les services de police ne l'interprètent de cette façon, mais les choses changent. Rappelons-nous qu'il y a encore 10 ans, le SPVM effectuait des descentes dans les bars échangistes sous prétexte que le fait de payer le "cover" pour y entrer et y avoir des relations sexuelles relevait de la prostitution. Le SPVM a aussi déjà activement combattu la mise sur pied des premières coopératives de logement, alors même qu'il n'y a là rien d'illégal. Dans le contexte d'un durcissement volontaire et constant des régimes représentatifs depuis les trente dernières années, une criminalisation massive du mouvement populaire au sens large ne serait pas étonnante. Après tout, les "démocraties" capitalistes ne tirent plus sur leurs grévistes et leurs manifestations depuis moins de 50 ans seulement. Auparavant, il y a très peu qui les sépare de l'État policier pur et dur. Les choses changent et rien ne nous met donc à l'abri d'une nouvelle vague de répression contre l'ensemble du mouvement populaire, rien sinon notre propre résistance. Si le problème est politique, la solution est aussi politique et elle me semble simple. Tant et aussi longtemps que la population ne disposera pas directement de l'ensemble des pouvoirs qui déterminent son présent et son avenir, elle aura à faire le choix entre mordre la poussière et se défendre et subir la répression. La solution consiste en faire du slogan "Le pouvoir au peuple!" plus qu'un mot creux. Par Pascal Lebrun analyses conjoncturelles | nouvelles des groupes d'ailleurs | 801 lectures
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