Le 11 juin par Pascal Lebrun.

Comme vous le savez peut-être, c'est Normand Lester qui anime l'émission "Le journal du midi" sur les ondes de CKAC 98,5 depuis que Gilles Proulx est en convalecence pour des raisons de santé cardiaque. Et bien, jeudi le 7 juin 2007, le même monsieur Lester s'est livré à des attaques plutôt agressives envers les militant-es du sud-ouest de Montréal qui se sont opposé-es au déménagement du casino.

À première vue, il n'y a rien d'extra-ordinaire là-dedans; tous les tenants de la droite économique montréalaise et québécoise s'étant enligné-es pour nous rabrouer après leur défaite (qu'il ne digèrent toujours pas après plus d'un an, d'ailleurs...). Ce qu'il y a de particulier avec cette attaque-ci, c'est la menace sous-entendue et la haine qu'on peut ressentir à l'encontre des individus qui ont mené la lutte.

Je vous laisse vous faire une idée par vous même: voici le lien où vous pourrez entendre l'entrevue.

Vous n'avez qu'à sélectionner l'entrevue avec Isabelle Hudon du 7 juin 2007.

Évidemment, l'attaque n'est pas demeurée lettre morte. Vous trouverez donc plus bas la réponse que je lui ai fait parvenir. Je vous invite d'ailleurs à lui faire part vous-même de vos commentaires, histoire de montrer aux ténors de la droite capitaliste que nous n'avons pas honte de ce que l'on a fait et qu'on se tiendra encore debout devant eux. Voici don le lien qui vous permettra d'écrire directement à l'émission "Le journal du midi":

http://www.985fm.ca/envoyer_courriel.php

Sur ce, je vous remercie d'avance de votre appui et je vous laisse à ma lettre.

Monsieur Lester,

Je m’appelle Pascal Lebrun et j’habite Pointe St-Charles. Je suis l’un de ces « petits salauds du sud-ouest diplômés de l’UQAM qui vivent de la pauvreté des gens » dont vous avez parlé lors de votre entrevue avec Isabelle Hudon jeudi midi dernier, le 7 juin.

Comme vous n’avez fait que reprendre l’essentiel du discours de droite rempli de faussetés et de préjugés, je ne peux m’empêcher de vous écrire pour rectifier certains faits, bien que je sois pas mal certain que vous ne les diffuserez pas. D’abord, bien que vous prétendez que je vive de la pauvreté de mes voisins et amis, je peux vous garantir que je n’ai jamais touché la moindre somme pour mon action. J’ai été surveillé, j’ai reçu des coups de matraque et j’ai passé des nuits en cellule, mais je n’ai jamais fait une cenne pour mes idées.

Ensuite, vous avez « malencontreusement » omis de mentionné que le projet du cirque du soleil venait de paire avec un casino, des hôtels et condos de luxe, un centre de foire, etc. Personne dans le quartier ne s’oppose en soit à ce qu’une population plus aisée vienne s’y installer, mais sachez que la mixité tant vantée par les développeurs de tout acabit ne se réalise pas. Les riches ne se mélangent pas aux pauvres et le seul effet concret de l’arrivée de tant de richesse est une hausse de la valeur des terrains et bâtiments, ce qui provoque à son tour une hausse des loyers résidentiels et commerciaux. Au bout du compte, en offrant une poignée d’emplois de vendeur de hot dogs dans un casino, on enlève aux gens du sud-ouest ceux qu’ils possèdent déjà dans leur petits commerces qui ferment à un rythme effrayant depuis quelques années, ne pouvant soutenir cette hausse. Au bout du compte, comme sur le plateau ou ailleurs, les pauvres sont expulsés de leur milieu de vie. Ce n’est certainement pas une telle déportation économique qui va leur donner la prospérité qu’ils désirent tant…

Tout ça, les gens d’ici le savent très bien et je suis pas mal fier de pouvoir vous dire que contrairement à vos affirmations ronflantes, la presque totalité de la population du quartier était solidement derrière nous dans cette lutte. D’ailleurs, je soupçonne aussi fortement que vous sachiez déjà tout cela et que vous ne fassiez qu’hypocritement lancer des attaques contre vos adversaires idéologiques. Sachez finalement que je n’ai pas la moindre honte par rapport à ce que j’ai fait, comme personne d’autre, d’ailleurs, et que ce ne sont pas les mensonges grossiers, les insultes scabreuses ou les menaces sous-entendues qui nous ferons fléchir. Comme vous aviez formulé le souhait de la voir circuler sur internet, je vous envoie ma photo en pièce jointe. On va bien voir ce que vous aurez le courage d’en faire. Pour ma part, je n’ai absolument pas peur de quelqu’un qui se cache derrière un micro pour éviter d’avoir à confronter ses adversaires…

Mettez ça dans votre pipe.
Pascal Lebrun

P.S. : J’en profite pour vous rappeler que votre ami Robin Philpot s’était lui aussi opposé au projet, mais lui, vous connaissez déjà son visage…